Rétrospective Barjac m’en chante 2019 – Episode 1/6

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2004
Barjac ©David Desreumaux - Reproduction & utilisation interdites sans autorisation de l'auteur

BARJAC M’EN CHANTE

25e édition : le nec plus ultra de la chanson

Voilà vingt-cinq éditions que ça dure. Durant six jours, à partir du dernier samedi du mois de juillet (cette année du 27 juillet au 1er août 2019), se tient le festival de Barjac, dans le Gard, initialement nommé En chanson dans le texte, puis Chansons de parole avant de devenir Barjac m’en chante en 2016. Il est organisé par l’association Chant Libre dont la présidence vient d’échoir à Antoine Agapitos, qui prend la suite de Jean-Michel Bovy – ce dernier étant toujours présent pour donner le coup de main nécessaire à pareille entreprise. Outre une armée d’irréductibles et valeureux bénévoles, à la tête de la direction artistique se trouve Jean-Claude Barens qui – fort de ses expériences antérieures et en cours – en quatre exercices a su donner un nouvel élan à un festival de qualité qui avait cependant un peu tendance à tourner artistiquement en vase clos. Aujourd’hui l’ouverture est de mise sans sacrifier la qualité, loin s’en faut.   Barjac m’en chante a ceci d’unique que durant six jours il fait vivre le village au rythme de la chanson, pour et par la chanson. Impossible d’y couper. Si bien que si vous êtes hostile à l’art chanté, fuyez le village gardois ! Un off s’improvise même aux terrasses des cafés, dans les rues qui – grâce à une politique remarquable de la mairie – ont gardé leur cachet d’antan. Celles-ci se retrouvent fleuries de sympathiques chanteurs à moustaches mais – grand bien nous fasse – la programmation officielle ne s’arrête pas au système pileux des artistes. Sous l’ère Barens, c’est la diversité tant artistique que générationnelle qui sévit avec bonheur. La chanson est riche de diversité et sa pluralité lui confère force et vitalité. C’est d’ailleurs en ce sens que Jean-Claude Barens entend œuvrer, mêlant formes littéraires, théâtralisées, hybrides, traditionnelles et contemporaines. Sans oublier l’esprit militant, duquel est né le festival. La proposition est étendue, si bien que les journées commencent tôt et finissent très tard. Si vous souhaitez tout voir à Barjac – déjà c’est impossible car certains rendez-vous se télescopent – vous prenez le risque de rentrer chez vous épuisé après six jours d’un marathon éprouvant mais délicieux.

 

Marathon manne

Un peu avant onze heures se tiennent les Rencontres de 11 heures moins 11 réunissant artistes de la veille et invités du monde de la chanson, de la poésie ou de la littérature. Ou encore des universitaires, comme Stéphane Hirschi cette année. Dans le même temps, en fin de matinée, vient le moment où Les mômes piaffent devant l’entrée du spectacle jeune public. Cette année se sont succédé Agnès Doherty (dimanche 28 juillet) avec un spectacle permettant aux plus jeunes d’entrer dans le monde de Boby Lapointe, le Bric à Brac Orchestra (lundi 29 juillet) et Mathieu Barbances et son Né quelque part riche d’humanité (mardi 30 juillet). A 10 h 30, en extérieur et en libre accès, Le jardin des papotages. Cette année, Elie Guillou (lundi 29 et mardi 30 juillet), en poète-écrivain voyageur, a donné à entendre de ses carnets de voyages tenus lors de ses séjours en Turquie, Irak et Syrie. Clara Sanchez, pour d’autres voyages, a déroulé ses histoires au son de son accordéon. Après une petite sieste nécessaire débutent les concerts de la journée. À 15 h 30, Les effeuillages poétiques à la salle Trintignant – petite jauge d’une centaine de places qui n’a pu hélas accueillir tous les spectateurs désireux d’assister aux spectacles présentés. Puis, à 17 h , place aux Découvertes du Pradet, lieu plus communément dénommé « le chapiteau ». Deux concerts s’y enchaînent, le premier à 17 h, le second à 18 h 30. Le temps de se restaurer quelque peu, et voici le public parti à l’assaut de l’espace Jean-Ferrat, la fameuse cour du château, là encore pour deux spectacles : à 21 h 30 et 23 h. Pensez-vous que cela soit le terme du périple quotidien ? Eh bien non ! Les plus courageux, les plus fondus, appelez-les comme vous voudrez, prennent à nouveau leurs jambes à leur cou et redescendent au chapiteau du Pradet pour assister à la scène ouverte, organisée en partenariat avec la Manufacture Chanson et animée par Laurent Malot. Vers trois ou quatre heures du mat’, des guitares parfois ululent encore à la nuit…

 

Marion Cousineau ©David Desreumaux – Reproduction & utilisation interdites sans autorisation de l’auteur

 

Petite revue des moments forts

L’ouverture, samedi 27 juillet 2019.

Pour cette vingt-cinquième édition, Chant Libre et Jean-Claude Barens ont souhaité frapper un grand coup. Dès les discours d’inauguration, tant Jean-Claude Barens que le maire Edouard Chaulet ont prononcé une déclaration d’amour à l’endroit de la chanson. On n’a pas tous les jours 25 ans après tout, et reconnaissons sans flagornerie que cet exercice a été une réussite du point de vue du spectateur. Tout avait pourtant plutôt mal commencé. La faute à l’orage qui a contraint l’organisation d’annuler la soirée d’ouverture dans la cour du château. Résultat des courses : Marion Cousineau a joué vers 22 h  sous le chapiteau et le spectacle d’Anne Sylvestre a été remis au lendemain soir dans la cour du château, après les deux artistes programmés ce dimanche.

A suivre…

David Desreumaux


   

 

Reportage paru dans le numéro 13 de la revue Hexagone.


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