Francesca Solleville – Les treize coups de minuit

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Formée au chant classique par Marya Freund, Francesca Solleville donne une nouvelle direction à sa carrière en 1959, celle de la chanson. Pour la première fois, elle chante (devant) Louis Aragon, à la Mutualité à Paris. Elle y rencontre dans le même temps Léo Ferré qui lui confiera ses chansons dès le lendemain. C’est le début d’un parcours où engagements poétique et politique ne se sont jamais démentis. En treize titres réorchestrés et réenregistrés pour l’occasion, Les treize coups de minuit retracent soixante ans d’une exigence sans faille. Treize coups. Treize œuvres de poètes. Treize merveilles choisies par l’interprète dans un élan du cœur, parmi celles qu’elle a le plus souvent interprétées en scène.

La voix de Francesca n’est certes plus vraiment celle d’hier, c’est entendu. Mais là où elle a perdu en projection, elle gagne en sensibilité, en émotion, si bien que les textes nous parviennent chargés de saveurs inédites. Qu’il s’agisse de Je suis ainsi (véritable biographie !), Elle et lui ou encore L’affiche rouge, la chanteuse donne le sentiment de mettre sa vie en jeu à chacune de ses interprétations. Guillevic, Leprest, Aragon mais aussi Ferré, Ferrat, Genet, Brel et Paul Fort notamment sont au tableau de chant. Tout comme Bella ciao que Francesca n’avait jamais enregistrée auparavant. Sur des arrangements de Michel Précastelli et Nathalie Fortin qui ont favorisé avec bonheur une sobriété instrumentale, Les treize coups de minuit composent un florilège nécessaire.

David Desreumaux


Francesca Solleville
Les treize coups de minuit
EPM – 2019

Chronique parue dans le numéro 12 de la revue Hexagone.


 

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