Un nouvel album de Tété : faut-il y croire ? Fauthentique joue sur la confusion, les fausses nouvelles, la rumeur. Bel et bien dans les bacs depuis le 1er février, ce septième album d’un chanteur maniant les mots comme personne prend donc la forme d’un album-concept, en résonance avec notre époque propice à la défiance. Tété s’en amuse dans King simili ou se moque de la frénésie consommatrice dans Tout doit disparaître, quand Week-end sans wifi raconte la cure de désintoxication d’un accro aux réseaux sociaux. Musicalement, la direction choisie avec le réalisateur Johan Dalgaard (Alain Chamfort, Camille…) est celle d’une pop puisant dans la folk et le R&B, rappelant les accents de son deuxième album, l’acclamé À la faveur de l’automne (2004). Au final, chacune des onze chansons (hors interludes) semble composée comme un tube : refrains entêtants, riffs accrocheurs et chœurs enjoués sont omniprésents. Cette bonne humeur à marche forcée rend l’album quelque peu indigeste et l’on regrette que Tété n’ait pas ménagé des plages plus calmes (sans batterie !) pour aérer l’ensemble, d’autant plus qu’il faut attendre la fin pour entendre le véritable tube, Votez pour moi, faux hymne de campagne aux accents de vérité. Reste que malgré ses lourdeurs Fauthentique est un album plaisant, qui réussit à être critique sans cynisme, moqueur sans malice. C’est là le rôle de l’artiste que de pointer nos travers pour mieux prendre du recul, rôle dans lequel le bienveillant Tété excelle.
Karine Daviet
Tété
Fauthentique
BMG – 01/02/2019
Chronique parue dans le numéro 11 de la revue Hexagone.