Sanseverino – The Beber Project Vol. 1

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Sanseverino n’a pas attendu que la faucheuse fasse son œuvre funeste pour rendre hommage à François Béranger. En 2001, l’ex-Voleur de poules sort son premier album solo, Le tango des gens. Sur ce disque, une reprise : le Tango de l’ennui de Béranger. Une amitié s’installe entre les deux pourfendeurs de la bêtise, une amitié qui durera jusqu’à la disparition du père François en octobre 2003.

Depuis, régulièrement, Sanseverino chante Béranger, souvent lorsqu’on l’y invite. The BeBer Project Vol. 1 – hommage à François Béranger prolonge la démarche mais, comme son titre l’indique, devient « projet » – mot à la mode. Libéré de ses obligations chez Columbia, Sanseverino reprend sa liberté en main et fait paraître en autoproduction treize morceaux choisis, reflets du savoir-faire de l’auteur de Natacha. Un disque acoustique entièrement fait main, épuré, dépouillé : juste la voix de Sanseverino, sans effet, et une guitare acoustique. Rien de plus (un poil d’accordéon tout de même pour le Tango de l’ennui). Les chansons sont données brutes, comme au sortir de la création, épreuves révélées par l’authenticité du jeu et de l’interprétation.

Le florilège est réjouissant, cheminant entre chansons d’amour (La fille que j’aime, Le vieux, Pour ma grand-mère), et blues (Y a que la foi qui sauve, Magouille blues, Y a dix ans, Blues parlé du syndicat), histoire de rappeler que derrière les mots, les engagements profonds et viscéraux de Béranger, se trouve aussi un musicien curieux qui a su se réinventer, notamment durant la période Le monde bouge (1974) et L’alternative (1975) avec Jean-Pierre Alarcen.

David Desreumaux


Sanseverino
The Beber Project Vol. 1
autoproduit / l’autre distribution – 01/02/2019

Chronique parue dans le numéro 11 de la revue Hexagone.


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