L’artiste de bar montreuillois se paye le Café de la Danse ! C’est qu’avec le second opus des aventures de son marlou au grand coeur, Benoit Dantec a bel et bien franchi un cap. Et resserré les rangs de son gang de muzicos, devenu une véritable machine de guerre scénique. Des invités en veux-tu en voilà, l’intégralité ou presque des aficionados du Haut Montreuil… Ce soir-là, c’était grave michto, on se serait cru de l’autre côté du périph !
Nous éviterons le vocable si prisé de release party, mais force est de reconnaître que cette soirée au Café de la Danse avait une allure d’événement pour Johnny Montreuil et consorts… Célébration de la sortie de Narvalo for ever. Volonté d’associer les musiciens qui ont participé à son enregistrement. Ou d’en faire connaître d’autres, comme le quartet féminin strasbourgeois Les Co-Smet, lesquelles ont assuré grave la première partie. Quatre jeunes femmes pétulantes, musiciennes accomplies et aux voix d’or, qui ont séduit le public et qui rejoindront la bande aux choeurs. Il nous avait fallu jouer des coudes pour traverser le bar tout en longueur par lequel on accède à la salle du Café. Les fralo de Johnny avaient fait le déplacement et passèrent rapidement du zinc à la fosse, laissant les fauteuils aux parisiens pusillanimes… Johnny Montreuil, rentré seul sur scène – enfin pas tout à fait avec sa contrebasse chérie – les remercie d’avoir franchi le périph et est rapidement rejoint par Kik, Rön et Visten pour lancer la machine.
C’est qu’on n’est pas là pour sodomiser les musta domestica, mais bien pour s’enjailler au son d’une country blues bien Cash ! Et pour gueuler en choeur que nous aussi on va “chiner la ferraille” ou qu’on “boit de l’eau”… Pour partager également l’amitié fraternelle qui lie Benoit à ses concitoyens de coeur. Son pralo Blacky, le roi de l’anisette et du réparage de mob qu’il invite sur scène. Son ancien “side-kick” Géronimo, qui viendra nous faire vibrer avec son violon et qui lui rappelle leur rencontre alors qu’il était le Prince des Chameaux… René Miller, figure de la scène montreuilloise et bluesman d’origine cajun, qui lui nous fait une sacrée démo de dobro… Ce n’est plus un concert, mais une réunion d’famille, à laquelle tous celles et ceux qui se bougent dans la fosse ont le sentiment d’appartenir.
A l’issue du concert, on sent Benoit Dantec content et ému de cette soirée qui aura vu alterner des moments explosifs – la pagaille sur Narvalo forever – ou intimistes avec la version acoustique de Pourvu que ça glisse. Sans oublier le rappel avec cette reprise de l’Herbe tendre de Gainsbourg et Michel Simon. L’ami Ritier a fait honneur à ce dernier. Mais tellement dans le rôle, qu’il a fallu lui couper l’sifflet, enfin l’micro !
Ne ratez pas Johnny Montreuil et son gang dimanche 19 mai ! Ils seront en concert gratos Place Jean Jaurès à Montreuil avec les Wampas. Plus d’infos sur Facebook