Hurlements d’Léo & Garance – Festival Nuits des Arènes – 30/08

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Copyright Laurent Besson - Caribou-Photo - reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur
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Comme l’a fait remarquer ce soir-là Laurent Kebous des Hurlements d’Léo, un concert dans le plus grand club à ciel ouvert de Paname, ça ne s’refuse pas ! Difficile de savoir si les arènes de Lutèce accueillaient déjà des concerts à leur création, nous n’avons pas retrouvé de notes de nos homologues de l’époque… Ce qui est certain en revanche, c’est que nous ne pouvions pas laisser passer la double affiche proposée par le festival les Nuits des Arènes. Entre nos vétérans bordelais encore bien verts et Garance, “étoile montante de la chanson française” selon le présentateur de la soirée, qu’espérer de mieux pour la rentrée !

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Lorsque je pénètre dans les arènes, bien avant en avance sur l’horaire, je tombe sur les Hurlements en train de s’adonner à l’activité favorite des habitués des lieux. Une bonne partie de pétanque, rien de tel pour se détendre avant un set… Garance elle, fait tranquillement ses balances avec Clément Simounet son complice à la gratte électrique. C’est bien beau d’arriver tôt, pour ressentir le lieu, l’atmosphère avant que n’arrive la foule… Mais on me fait fort civilement dégager pour repasser par la case accueil billetterie. Tant mieux, c’est l’occasion de croiser le Sieur Pistre, notre correcteur-automatique-à-nous. Et de sympathiques aficionados de Garance qui se reconnaitront…

Sur scène, Garance s’est débarrassée du sweat qu’elle portait quelques minutes auparavant, laissant apparaître un joli top “dentellé” en parfaite harmonie avec son jean sombre. Presque un look de rockeuse donc. A l’image de son phrasé. Lequel s’emballe, lorsqu’elle donne libre cours à ses Idées rock… Ou lorsque sa facette aigre douce et mutine laisse place à la colère à l’évocation de Zagreb ou pour un harceleur de rue. Quand bien même elle fut précurseuse il y a cinq ans, force est de constater qu’elle a bien fait d’écrire cette chanson sur lui. Il en faudra sans doute bien d’autres pour que les #metoo n’aient plus lieu d’être…

 

 

 

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On aime Garance quand elle se lâche. Mais aussi quand elle blague. Grand merci à elle pour son antonyme féminin d’assis dans le canapé, qui va me permettre de passer pour un cuistre et d’animer mes prochains dîners en ville… Garance n’a pas que sa voix, ou sa plume dans sa poche, elle se plaît également à rendre hommage à celles qui l’inspirent. L’ancienne élève du Cours Florent prend un malin plaisir à dire du Benoite Groult, écrivaine emmerdeuse s’il en est. La fan d’Anne Sylvestre remercie cette dernière pour les bons moments passés en sa compagnie lors de ses ateliers d’écriture clandestins… Si le contre-point de Clément Simounet, tant aux choeurs qu’à la guitare, donne de l’ampleur à ses chansons, Garance prouve aisément qu’elle s’en sort toute seule, même sans sa guitare. Bien vu – et très approprié – de se servir de son corps en mode percussif, pour le culottée Prends moi… En revanche, terminer le set par un autre texte déclamé, aussi brillant soit-il, casse un peu le rythme. On aurait aimer terminer sur une note plus “pêchue”. Mais on dit ça, on dit rien…

 

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Début en fanfare pour les Hurlements d’Léo. Au propre comme au figuré. Pas moins de huit bonshommes qui te prennent d’assaut la scène des Arènes. A la hussarde, tous cuivres dehors, en mode oriental et débridé. Idéal pour mettre un joyeux bordel… de luxe ! Laurent Kebous, taulier partageux au chant se fait flatteur en mode ironique. Soi-disant qu’on serait comme eux, qu’on aurait pas pris une ride… A d’aut’ Lolo ! Mais ce qui est sûr, c’est que toi et tes hurleurs, vous avez toujours la même patate ! Le public ne s’y trompe pas. Tanqués sur des chaises lors du set de Garance, toutes et tous sont désormais debout et s’avancent comme un seul homme – comme une seule femme aussi – lorsque tu nous fais signe de nous rapprocher. Il y en a parmi nous qui semblent bien connaître les paroles. Mon voisin me les braille dans l’oreille, même celles de Luna Del Papel, votre dernier album…

 

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Sur Piave, il a beau se retrouver seul aux cuivres le Pépito, sa trompette nous emporte dans une danse balkanique sous acides. Vince Serrano lance le titre suivant Mon Q, sur laquelle la rythmique d’Alban Zaccomer aux fûts fait merveille. Julien Arthus délaisse son sax baryton pour une gratte et prend le chant. Belle envolée rock aux accents Clashien, période reggae fighting. Il le conserve pour Cumbia, brûlot hispanisant aux mains très noires… Pépito reprend le manche pour le classique Au café des jours heureux, qui permet à Lolo de faire un clin d’oeil à leurs complices du Latcho Drom, les Ogres de Barback. A tout seigneurs, tout honneurs ; à sa création en 1996, seuls Pépito, Jocelyn Gallardo et lui étaient déjà de l’aventure. Et il est où au fait le Jojo ? Un jeune inconnu au bataillon, Tamouche Pierteuil joue l’intérim au piano à bretelles et taquine également un claviers. Il est en vacances, nous apprend Lolo… Ouf !

 

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Moment magique pour Luna de papel, lorsque Vince prend sa kora, tandis que Lolo tente de nous faire reprendre en choeur sa mélodie africaine. Intense également l’interprétation de Julien des Autres, l’ombre du grand Jacques n’est pas loin. Mano Solo est lui convoqué en pleine lumière pour Pas du gâteau, magnifié façon punk rock. Et on est effectivement bien décoiffés par La ferveur, alimentée par la steel guitare de Vince, le multi-multi-instrumentiste. La contrebasse de Fred Gallot, rejointe par l’accordéon et le violon, introduit discrètement Fuego, pour mieux permettre aux hurleurs de se livrer à une véritable furiosa ! Le skank des Filles de joie ne fera pas descendre la température. Pas plus que Sanizettes d’ailleurs, qualifié de quart d’heure américain… Après avoir bu de la bière à la santé de l’ami Mano Solo, on se finira avec L’appétit. Sûr que vous nous l’avez bien ouvert avec ce set un brin intimiste mais chaleureux aux Arènes. C’était une mise en bouche avant de vous retrouver sur la petite scène de la Fête de l’Huma, pour un grand concert ?

Un grand merci à Laurent Besson – aka Caribou Photos – pour ses clichés (dont la reproduction est interdite sans l’autorisation de son auteur)

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