Légendes urbaines est le titre du dernier album de Jean Guidoni, tout chaud sorti du four. L’album, pas Guidoni. Cet album marque le retour à l’écriture, après 10 ans de grève du stylo. Tu vois, y a des gens quand ils arrêtent d’écrire et qu’ils reviennent après une longue absence, la production est poussive, les chansons tiédasses. Guidoni, pour sa part, accouche d’une douzaine d’histoires (mises en musique par Didier Pascalis) dans la plus pure veine guidonesque. Douze stations qui décortiquent âme et sentiments, à grand renfort d’images aussi sombres que lumineuses, et qui s’inscrivent dans le prolongement de l’album « Crime passionnel » paru en 1982.
Hier soir, Jean Guidoni présentait cet album à l’Européen à Paris. Avec toujours Thierry Garcia à la guitare, Julien Lallier au piano et Philippe Drevet aux basse et contrebasse. Un retour que l’on pourrait qualifier d »attendu » à en juger par l’affluence et la ferveur de la salle. Il y a de quoi flipper pour un artiste devant une salle aussi enthousiaste que ça. Joignant aux morceaux de ce dernier opus quelques uns de ses standards, Guidoni a donné un concert plein, dense, généreux, d’une grande maîtrise. Pour une première de la tournée, ce n’est pas anodin et présage du meilleur pour la suite. Cela montre un Guidoni avide de remonter sur les planches, d’en découdre, de donner et de prendre du plaisir. Le nôtre de plaisir, hier soir, était manifeste et l’on a quitté la salle avec la certitude que la seule légende présente hier, urbaine ou non, c’était lui, Guidoni.
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