Chants de mars #11 : Pomme + Adrien Soleiman

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Photo David Desreumaux

Le Fair, dispositif de soutien au démarrage de carrière et de professionnalisation en musiques actuelles, est passé par Lyon pour son Tour 2017 avec deux de ses artistes : Pomme et Adrien Soleiman. Belle façon de clore cette dix-septième édition des Chants de Mars qu’en découvrant de jeunes artistes dans l’intimité du Périscope.

La première, Pomme, à vingt ans tout juste sonnés, se met le public dans la poche en moins de deux grâce à ses ballades romantiques. Seule en scène avec sa guitare et son autoharpe, ses mots simples sonnent bruts de pomme, révélant son âme folk. On gagne en charme ce que l’on perd en habillage musical, tant les arrangements de son EP (En cavale, 2016) s’oublient à l’écoute de sa voix. Vibrato léger dans les aigus, graves chaleureux, même sur le fil, les mots coulent sur ce tapis d’or. De moins en moins fille et de plus en plus femme, Pomme chante un peu la mort (mais dans la lavande et sur le Mont Ventoux, sinon c’est niet) et beaucoup l’amour, qu’il soit pour un homme ou pour une femme. Libre et sincère, troublante et attachante, elle compte assurément parmi les étoiles montantes de la chanson. Un premier album est en préparation. Mordrez-vous au fruit ?

Un changement de plateau plus tard et c’est une scène plus fournie que l’on retrouve. Face à nous, Adrien Soleiman derrière son Rhodes et derrière lui ses quatre gars à la basse et la batterie pour la section rythmique et aux synthétiseurs et guitares pour les couleurs. L’univers, empreint de références au jazz et à la variété chic des années 1980, s’inscrit résolument dans le courant de la french pop, à l’instar d’autres groupes dans le vent (Juliette Armanet,The Pirouettes, Requin Chagrin ou encore Fishbach, également sous l’aile du Fair). Lui se qualifie simplement de bleu. Toujours est-il qu’il partage avec eux cet amour du son qui lui fait choisir un micro vintage mais robuste en forme de parallélépipède rectangle (un Sennheiser MD 441, pour ceux que ça intéresse) et un clavier d’un autre temps. Pas étonnant, après tout, pour un musicien pétri de jazz qui ose se fendre d’un solo de saxophone en guise de dernier refrain. Au milieu de tout ça, les textes émergent à peine, noyés dans la reverb à la façon anglaise des chanteurs de cold-wave. Mais l’intention semble plus être du côté de l’image fugitive que du message. Peu importe alors, laissons-nous porter par le son, les pieds dans l’eau bleu Soleiman.

Son premier album, Brille, est sorti le 23 septembre dernier.

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