Romain Humeau à l’Elysée ? Un pour tous… tous pour lui !

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Romain Humeau - Elysée Montmartre - 23/11/16
Crédits photos © Rodolphe Goupil

Le concert de Romain Humeau à l’Elysée Montmartre ce 23 novembre, suscitait chez votre serviteur, une double et fiévreuse attente… Il était plus qu’impatient de découvrir sur scène les titres de son second album solo Mousquetaire #1, sans nul doute le meilleur opus de chanson pop/rock de l’année 2016. Comme de renouer avec une salle mythique, dont beaucoup attendaient de longue date la réouverture…

Romain Humeau - Elysée Montmartre - 23/11/16
Crédits photos © Rodolphe Goupil

Un sentiment partagé par le leader d’Eiffel, manifestement très heureux d’être sur cette scène pour ce concert parisien de la tournée ; l’Elysée avait accueilli le premier concert du groupe – sous ce nom tout du moins – en première partie des Cramps. Les fans d’Eiffel, les fameux « ahuris« , avaient eux aussi fait le déplacement et certains d’entre eux, toujours comme votre serviteur, avaient peut-être dû faire un choix cornélien en déléguant à d’autres, le soin d’applaudir le retour des Pixies au Zénith… Romain Humeau a dû lui aussi rager mais gageons que ni lui, ni nous, n’avons eu à regretter d’être ensemble ce soir là !

A propos de choix toujours – cela tourne à l’obsession, faudrait peut-être voir à consulter mon pauvre Mad… -, il semble que Romain Humeau ait souhaité commencer ce concert en pays de connaissance. C’est donc L’éternité de l’instant, titre éponyme de son premier album sorti en 2005, qui ouvre le ban. Bien placé devant la scène et donc entouré de fans de la première heure, je constate que l’intention s’avère pertinente. Tous reprennent en choeur le refrain entonné par un Romain Humeau ravi de l’accueil. Depuis quelque temps, notre rocker bordelais1 a abandonné le noir de rigueur qu’il l’affectionne – du moins sur les photos promo de Mousquetaire -, pour le polo rayé façon matelot. La chevelure de jais, boucles indomptées et toujours vierges de mèches grisonnantes et l’énergie de jeune homme, sont elles toujours au rendez-vous. Lorsqu’Estelle Rumeau – bassiste d’Eiffel et aux claviers ce soir-là – se lance dans l’intro de Amour, les choeurs se font plus discrets mais on gagne en écoute. Une attention qui ne faiblit pas sur Velours de gosse et qui s’accentuera pour Quixote, un titre inédit à paraître dans Mousquetaire #2. Sur Futures et Struggle Inside, c’est l’english qui se taille la part du lion, ne t’en déplaise Hexagonaute… L’ami Romain est adepte du principe de choisir la langue en fonction du thème et du rythme du morceau. Et si sa voix était claire sur les titres précédents, voire même presque flûtée – fortiche, pour quelqu’un capable de se la casser sans forcer -, le refrain de Struggle Inside lui permet de faire preuve de son aisance naturelle dans le registre « graviers »…

Je crains le dommage Collatéral lorsque Romain Humeau, guitare électro acoustique à la hanche, entame Paris… Même s’il précise que « sa petite chanson d’amour, doit être prise comme un « je t’aime, moi non plus« , un titi d’Paname présent dans la salle, aurait bien pu se sentir outragé d’être traité de baltringue ! Que nib’, les parigots ont la tête moins près du bonnet de nos jours ou ont saisi l’adage « qui aime, bien châtie bien »… Romain Humeau continue de nous balancer ses autres titres de bretteur gascon ; Marjane, Ce soir les gens, l’Xiticien No More Wins et le tendu Tensionnal. Il délaisse à nouveau sa Fender Jaguar bleu azur pour son électro et met au défi le public d’égaler celui de Lyon. Et histoire de nous « titiller les fondements« , se lance dans l’eiffelien Sans faire exprès laissant à son complice Nicolas Bonnière le soin d’interpréter le riff surpuissant de ce morceau. Saragosse et les rythmiques orientalistes de Guillaume Marsault concluent faussement le set.

Romain Humeau - Elysée Montmartre - 23/11/16
Crédits photos © Rodolphe Goupil

Lorsque vient le rappel, Romain Humeau réapparait seul pour interpréter cette magnifique ballade qu’est Toi, arrachant des grands « Aaah » de contentement aux fans. Lesquels, même pris à contrepied apprécient tout autant les nouveaux titres qui suivent. Avant d’entamer Do The Math, titre composé le 7 janvier 2015 et dédié à Charlie Hebdo, il nous apprend qu’il a refusé l’invitation de jouer au Bataclan. Lui qui s’avoue traumatisé par l’horreur qui s’y est déroulée, ne se voyait pas sur une scène qu’il a beaucoup fréquenté avec Eiffel, « tout en ayant une grande pensée, mais que dire… » conclut-il… Tout le monde semble comprendre et approuver cette décision. Après un Naked Lunch emmené par la basse de plomb de Hugo Ceschoz et le piano presque boogie d’Estelle, il sort à nouveau de scène avec un « c’est un jeu, hein ? » empreint d’une connivence malicieuse. Car second rappel évidemment, il y a ! « Attends… retiens-toi ! » nous lance-t-il goguenard en revenant et de se lancer dans Beauté du diable, sur lequel tout le monde ou presque se met à chanter. Ultime cadeau pour ce concert parisien, le velvetien Tram Track To The Blue. Cet autre inédit, vendu comme « un slow destiné à danser avec sa chérie ou son chéri » serait-il un coup d’chapeau à Lou Reed, période The Blue Mask… Lorsque Romain nous invite à le retrouver au bar de la Cigale, une voix s’élève à mes côtés. Je l’avais bien repéré avec son perf sur le dos malgré la chaleur ambiante, en train de shooter comme un beau diable ; le rédac’ chef de Guitare Mag Jean-Pierre Tabouret s’offusque en effet et avec humour de l’invitation. « A la Cigale ? Pourquoi, y sent l’gaz le bar ici ? » Merci à toi, Jean-Pierre, tu nous prouves par l’exemple que nous sommes quelques uns à avoir encore en nous de beaux restes de titis d’Paname !

P.S en forme d’excuses, à l’attention de Manon Tanguy… Retenu par d’ingrates – mais néanmoins sonnantes et trébuchantes – tâches professionnelles, je n’ai pu être à temps pour assister à son set en première partie. Ce n’est vraiment pas dans mes habitudes et sans doute, que partie remise.

Un grand merci à Rodolphe Goupil pour les photos !

1 Un qualificatif un brin usurpé ; Romain Humeau, natif de la région aixoise, n’est bordelais que depuis 10 ans et malgré une propension chez Eiffel à monter le son de son ampli, se sent plus « pop que rock ». Un sujet, parmi d’autres tous passionnants, qui sera évoqué très prochainement dans une interview accordée à Hexagone.

Set list

L’éternité de l’instant

Amour

Velours de gosse

Quixote

Futures

Struggle Inside

Collateral

Paris

Marjane

Ce soir les gens

No More Wins

Tensionnal

Sans faire exprès

Saragosse

Rappels

Toi

Loveless

Do The Math

Naked Lunch

Something I Can’t Touch

Last Living Souls

Beauté du diable

Tram Track To The Blue

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