Barjac m’en chante, jour 2

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1992
Photo Chantal Bou-Hanna

Mick au Festival Barjac m’en chante avec les photos de Chantal Bou-Hanna.

Dimanche 31 juillet.
Ce soir Ben Mazué puis Chloé Lacan, spectacles déjà appréciés plusieurs fois, mais quel plaisir de les voir dans ce magnifique lieu, en plein air. Une soirée « spectacle musical » avec deux créations scéniques plutôt que des récitals de chansons.

Photo Chantal Bou-Hanna
Photo Chantal Bou-Hanna

Ben Mazué. Une prestation étonnante, « entre le concert et le stand-up.» Forme multiple et influences diverses digérées de Snoop Dog à Anne Sylvestre. Flot de paroles saccadé et mélodieux. Chansons aux sonorités hip-hop. Des refrains parfois en anglais comme le réjouissant Confessions d’un rap-addict. A travers ses chansons et ses « sketchs », il se dévoile avec sensibilité et humour, sens de l’observation et autodérision. Un moment particulièrement marquant évoque sa mère décédée, avec la chanson Vivant : (« Je ne pallierai pas l’absence / C’est tout le bien que je me souhaite / De rappeler ton élégance aux gens / De faire tout pour que ça reste … vivant ») précédée de la lettre « écrite » par sa mère du paradis, pépite d’émotion et d’humour. Il chante, entre autre, son album 33 ans : 14 ans pour la première fois, 25 ans sur une dragueuse des soirées appart, 35 ans pour un premier bilan pas vraiment satisfaisant, 73 ans pour un retraité. Entre les chansons, il nous conte sa remise des Grammy Awards et déclenche les rires. Il évoque une interview radiophonique avec Rebecca Manzoni, chez lui, qu’il simule avec deux tasses de café à la main.
Ben Mazué a attiré à Barjac un public plus jeune, qui a rempli les derniers rangs des gradins et cela fait du bien. Il m’a touché avec sa reprise ou plutôt ses tentatives de reprise sur Les gens qui doutent. Le trac, lié à la présence d’Anne Sylvestre dans l’auditoire, lui enlevant ses moyens. Ben Mazué, une découverte pour une grande partie du public habituel de Barjac, pour moi une belle idée de programmation.

Photo Chantal Bou-Hanna
Photo Chantal Bou-Hanna

Chloé Lacan. Mon cinquième Ménage à trois, en un peu plus de deux ans. A chaque fois un grand moment de plaisir. Elle annonce : « Comme disait Lacan (l’autre !), aimer consiste à offrir quelque chose que l’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas », et elle chante l’amour sous plusieurs formes, pas forcément toutes réjouissantes. Le concert est un spectacle musical. A chaque titre, changement de style, d’instruments, de rythme et de mise en scène. Deux excellents multi-instrumentistes Nicolas Cloche et Brice Perda, jouent guitare et percussions, piano et cuivres, assurent les chœurs et interprètent un titre en créole. Un vrai trio. Chloé Lacan n’est pas en reste avec son accordéon, son ukulélé, un passage à la batterie et surtout avec sa voix, véritable instrument à part entière. Entière, drôle, émouvante elle nous touche souvent. Mon moment préféré reste, une fois de plus, en trio et a capella, autour d’un seul micro, une magnifique A la pêche au bonheur, avec uniquement quelques percussions corporelles (« Prends ta pelle et ton seau / Ne crains pas petite fleur / De te prendre un râteau. ») Au rappel et a capella, le trio finit par une reprise de Colette Magny, en anglais, au milieu du public et Chloé Lacan l’incite à la suivre pour terminer la chanson en dehors de la salle de spectacle. A noter, que l’album des chansons du spectacle, est sorti une fois les chansons éprouvées sur scène pendant plus d’un an.

Une belle soirée, à tout point de vue, la pluie s’étant (fortement) abattue l’après-midi laissant un joli ciel nocturne en guise de plafond de scène.


Photo Chantal Bou-Hanna
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