Le 23 mars était une date attendue par un bon nombre de personnes depuis plusieurs mois. La Femme se produisait à l’Olympia sonnant leur grand retour après un premier album au succès fulgurant. Un concert qui promettait d’être intense, et ça n’a pas loupé.
L’ouverture des portes s’est faite de bonne heure, à 18h30 soit 1h30 avant le début du concert. Les quelques incorruptibles du groupe voulant être aux premières loges y sont arrivés pile à l’heure, les autres ont pris leur temps, mais une heure après la salle débordait, nous empêchant de voir le fond de la salle. Pas de première partie. En fait si ! C’est La Femme elle même qui l’assurait. Vous en aviez rêvé, une soirée concert uniquement consacrée au groupe que vous êtes venus voir ? Ils l’ont fait ! 7 premiers titres, dont 5 issus de leur nouvel album.
Le coup d’envoi a été donné par Sphinx, le tout nouveau clip sorti une semaine tout pile avant. La réception a été immédiate, tout le monde semblait déjà connaître le morceau, la fosse se déhanchait, le sol de l’Olympia tremblait. « Danser sous acide, et se sentir comme une plume qui vole au gré du vent… » Déjà un tube ? À n’en pas douter. On y retrouve l’esprit déjanté du groupe, des paroles écrites sous on ne sait quelle substance, mixées à des sons psychédéliques. Parfait pour se sentir drogué tout en étant a jeun.
Cette ambiance survoltée redescend un peu dès lors que le groupe nous présente leurs nouveaux titres. La Femme lance son public vers un terrain inconnu. Nos pieds sont moins actifs, pour permettre à nos oreilles d’être plus attentives. Bien que Clémence soit la principale chanteuse du groupe, La Femme nous offre un défilé de voix féminines comme il l’avait déjà fait sur certains titres de leur premier album. On y retrouve entre autre Clara Luciani du groupe Hologram. Chacune d’entre elles, apporte une touche particulière.
Le morceau Mycose en a fait rire plus d’un pour le culot d’avoir fait un titre sur une MST. La chanson Septembre est mignonette, évoquant la fin de l’été et le début des classes. La chanteuse coiffée de deux nattes sur le côté, habillée d’une jupe courte par-dessus un pull trop large, rappelle la fausse innocence de France Gall lorsqu’elle chantait Les sucettes à l’anis de Gainsbourg. Sur le titre Elle ne t’aime pas, Marlon quitte son clavier pour se fondre dans la peau d’un rappeur. Le résultat est réussi. D’autres titres en revanche laissent plus perplexes comme Psyzouk. La tessiture soprano de Battista Acquaviva en devient presque dérangeante. Mélanger des genres musicaux aussi aux antipodes que l’opéra et l’électro ressemble presque à une provocation. Avec le recul on aimerait réécouter ce morceau sur platine pour s’en faire une meilleure idée. Cependant, il va falloir attendre encore un peu, leur nouvel album n’étant prévu que pour septembre. Et oui ça fait loin, mais on se sent d’autant plus privilégié d’avoir pu les écouter en exclusivité.
Lors de la seconde partie, La Femme a déchainé le Music Hall, le faisant danser à s’en faire mal aux pieds, hurler à s’en briser la voix. S’ils n’ont pas joué l’intégralité de leur répertoire, ils n’en étaient pas loin, comblant leur public pendant près de deux heures trente. On a commencé sur Packshot, pour finir sur Antitaxi, en passant par Sur La planche, Nous étions deux, Le Blues de Françoise et bien d’autres. Les lumières se sont rallumées, calmant notre cœur palpitant, nos poumons haletants. C’est un peu hagards que nous sommes sortis de l’Olympia, mais persuadés d’avoir vécu un grand concert.
Alors La Femme c’était mieux avant ? Difficile de répondre à cette question. Psycho tropical Berlin fut une bombe à lui tout seul. Les membres du groupe aiment expérimenter, surfer sur des genres différents, sortant des sentiers battus pour créer leur propre sillon. Ils ont démontré une nouvelle fois leur générosité, leur envie de partager et la passion qui les anime. Alors quoiqu’il arrive, tant qu’il garde cette authenticité d’âme, La Femme on continuera de l’aimer.