Première soirée « Écoute donc voir » – Zoé Simpson et Gauvain Sers

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Le 24 février, c’était la première soirée « Écoute donc voir » au Forum Léo Ferré. « Écoute donc voir », c’est un projet commun lancé par Frédéric Petit et moi-même. Tous deux passionnés de photographie et de musique, nous avons eu envie d’allier les deux régulièrement sur un même événement. Le concept est simple, un co-plateau avec deux artistes que l’on apprécie, et une co-exposition d’une vingtaine de nos photos de concert, le tout organisé environ une fois tous les deux mois au Forum Léo Ferré (qui nous a tout de suite soutenus dans ce projet et co-réalise les soirées). Les deux artistes que l’on a choisis pour inaugurer ce projet sont Zoé Simpson et Gauvain Sers. Zoé, on s’est rencontrés il y a quelques mois, aux Rencontres d’Astaffort. Depuis, elle est en pleine préparation d’un EP. Gauvain, on ne te le présente plus à toi Hexagonaute, on en parle souvent par ici. Et comme tu as suivi et participé au financement lancé sur internet (et bouclé avec grande réussite) il y a quelques mois, tu sais qu’il bosse sur son premier album.

Zoé Simpson
Photo Marie-Hélène Blanchet
Zoé Simpson
Photo Marie-Hélène Blanchet

Zoé Simpson ouvre la soirée. Les premières notes de piano commencent, Zoé y dépose délicatement quelques prénoms de femmes. Une atmosphère intimiste s’installe, comme si elle était en train de nous ouvrir une porte sur leurs vies. Accompagnée de ses deux musiciens, Malcolm Crespin au clavier et à la guitare, et Arnaud Affolter au clavier, au violoncelle, et même à la cuillère et à la fourchette en bois, elle nous fait découvrir un répertoire riche et varié. Zoé, j’aime sa plume, sa façon de raconter les femmes, de trouver un angle différent pour faire passer le message qu’elle veut. Les quelques mots choisis pour introduire chaque titre touchent, tout comme son interprétation. De la difficulté de vivre à deux, elle fait un duo avec Malcolm, Dans le petit matin rose, qui sonne assez frais, bien que le fond ne soit pas si léger. J’avais des rêves à ce truc, celui qui fait que tu as envie de la réécouter encore et encore. La mélodie reste en tête, on le fredonne instinctivement ce « J’avais des rêves.». On verra pour demain, c’est le moment où tu as le cœur qui se serre parce que tu ne sais pas trop où elle t’emmène. Alors tu es accroché à ses mots, à son regard. Puis, on se laisse porter par la douceur de Sous mon pull. Et il y a LA claque, à l’écoute de Petite conne, en piano voix. « Petite soeur, si tu rentres de ton exil, petite sœur, tu trouveras toujours à mes pieds d’argile, un nouvel asile » Ce titre, ça pourrait être le lien entre les deux artistes de la soirée. Tout comme Gauvain dans Mon fils est parti au Djihad, Zoé parle à une jeune fille qui part sur cette route… Quand on les a programmés, on ne connaissait pas l’existence de cette chanson. Comme quoi, il n’y a pas de hasard. Chacun a leur façon, ils parlent de ce sujet que peu osent aborder. Zoé termine son set dans le public, en reprenant en duo avec Malcolm La chanson des vieux amants de Brel. Un joli clin d’œil à un grand artiste, qui résonne tout spécialement dans ce lieu de la chanson française.

Gauvain Sers
Photo Marie-Hélène Blanchet
Gauvain Sers
Photo Marie-Hélène Blanchet

Gauvain monte sur scène, et de quelques mots plante le décor. Chantant en s’accompagnant à la guitare, ou récitant des textes, il a cette faculté de choper l’attention des gens en quelques instants. Quand il chante, j’ai l’impression de voir les personnages de ses titres prendre vie, presque même de les entendre parler. C’est ce qui m’avait déjà frappé la première fois que je l’ai vu sur scène. Cette sensation de se retrouver plongé dans un tableau qui se dessine autour de toi. Il te raconte la vie comme il la voit, ou à travers les yeux d’un autre, et puis il parle de lieux que tu connais, de moments que tu as vécus, et là, ses chansons deviennent aussi un peu les tiennes. Retour en enfance avec Dans la bagnole de mon père, on se revoit à jouer au jeu des départements, alors on sourit en l’écoutant. Spéciale dédicace au « Connetable » avec Comme chez Leprest. « À peine franchie la porte qu’on s’y sent comme chez soi, comme dans l’salon d’un pote où l’comptoir est en bois ». C’est tellement ça ! Qu’est ce qu’on les aime ces lieux qui font vivre la chanson ! « On boit d’la bonne chanson, on chante, on chante toujours. La guitare change de main, elle fait l’tour de la table ». Lui aussi a eu envie de faire revivre un titre d’un grand artiste de la chanson française. Il reprend alors Ma môme de Ferrat. Un clodo sur toute la ligne, je connaissais la version « chantée », ce soir-là, il choisit de simplement raconter. Le résultat est le même, il en devient attachant et on ne le regarde plus comme avant ce clodo (qu’il soit sur toute la ligne, ou juste en bas de chez nous). Un des titres les plus « forts », Mon fils est parti au Djihad, ou quand une mère raconte à cœur ouvert qu’elle n’a vu que trop tard. C’est toujours un moment spécial quand Gauvain chante cette chanson. Dans son répertoire, il y a un titre qui chaque fois me touche autant. Parce que moi aussi j’en ai chialé d’émotions, ce jour-là, Entre République et Nation. Alors forcément… Dans 40 ans, quand j’racontrais à ma p’tite fille, je lui ferai écouter cette chanson-là. Dernière chanson de la soirée, et une véritable pépite, Mon rameau, co-écrite avec Clio pour une soirée « Deuxième Génération » à La Blackroom. « J’avais même pas vu les étoiles, là, juste au bout de mon rameau » Ne vous fiez pas aux apparences, ce p’tit gars à la casquette en velours côtelé et avec sa gratte à la main, il a tout des plus grands.

De l’avis général, elle était bien cool cette première ! Pour ne pas rater les prochaines dates, notes-les dès maintenant dans ton agenda !
Le 28 avril, Jean-Roch Waro et Antoine Elie, le 26 mai, soirée spéciale « Fantastik Show de K ! » avec Samuel Cajal en première partie, et le 16 Juin Angèle et Balthaze.

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