Mick à Avignon – Session 4 : Louis-Noel Bobey

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1941

Louis-Noël Bobey, je l’ai découvert sur deux chansons, dans la rue, il y a trois ans, au festival d’Avignon. J’ai vu et apprécié son concert l’année suivante quand il se faisait encore appeler Titiboulibi. Emballé, j’avais suggéré à « mes » salles Toulousaines habituelles de le programmer.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Et sur Hexagone, j’avais annoncé et conseillé son concert en mars Chez Ta Mère à Toulouse dont j’ai fait un petit compte-rendu.  Voilà ce que j’en disais « En solo, guitare harmonica et banjo, il raconte chante et slame en déballant les cartons de sa vie. De ce bonhomme se dégage de l’humanité, du naturel, de la bienveillance. Ses slams sont superbes, avec des trouvailles textuelles, en jouant sur les sonorités et les mots. Un concert atypique, plutôt intimiste qui fait du bien.» Et toi qui me lis un peu, tu sais que je l’aime bien car j’ai ensuite annoncé son passage dans deux bars parisiens en Avril puis au festival Dimey à Nogent en mai et enfin ici au festival d’Avignon. Alors pour ne pas être trop subjectif – et pour avoir un peu moins de travail – j’ai demandé à Marion (rebaptisée Micheline1 par le Rédac’Chef) de te parler du concert. « 12h30, sur les bons conseils de Mick de Toulouse d’Avignon, me voilà à la Maison de la Parole pour un voyage d’une heure avec Louis-Noel Bobey. Embarquement immédiat. Seul sur scène, avec ses textes et sa guitare, Louis-Noel nous emmène dans le Jura, sa terre d’origine, puis Marseille, Vincennes, Berlin, le Québec. On y rencontre une palette de personnages surprenants et attachants : sa grand-mère, un jeune des quartiers nord, des vampires, un indien … Sur scène, Louis Noel oscille entre chanson et slam, guitare et petit piano, histoires vécues et imaginaires, légèreté et gravité. Le public est vite séduit par ce bonhomme souriant et malicieux et bien souvent épaté par la qualité de ses textes et la vivacité de son interprétation. 13h30, terminus Avignon, on reprendrait bien un ticket. « 

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Pas grand chose à ajouter. Juste faire le lien entre les trois concerts de Bobey vus en deux ans. Quelques morceaux paraissent incontournables et ce sont de beaux moments. Je pourrais citer Cécile de Nougaro déclamée en patois bressan, et Ma langue slam de caractère. D’autre part, l’évolution semble marquante : il a renouvelé largement son répertoire, sa présence sur scène s’affirme à chaque fois un peu plus. Le répertoire de ce concert contenait moins de portraits et beaucoup de nouveaux textes. Ces derniers peuvent sembler un peu moins « évidents » (« moi aussi des fois je ne comprends pas ce que j’écris » nous dira t il à fin d’une de ses nouvelles chansons) : une belle part est donnée à l’imagination et au jeu avec la sonorité des mots. Il ne reste plus assis sur son tabouret, s’entoure de plus d’instruments, ses textes d’entre chanson sont humoristiques et semblent plus préparés ( Tu savais toi que l’Afrique et l’antiquité voire les antiquaires se sont inspirés largement de la Bresse ?). Dans les nouveaux textes je retiens, entre autres, Ma race. Mais les caractéristiques de Bobey restent : maîtrise de l’écriture, plaisir de conter et fraîcheur du sourire. En effet, cet artiste atypique, tel un jongleur émérite, fait s’entrechoquer les mots et sonner les assonances. Il joue avec les sons et cela fait sens. Quand il slame, les mots arrivent en rafale et génèrent spontanément émotions et réactions. Sans effet, sans micro, sans lumières particulières mais naturellement et avec un charme certain, il sait embarquer le public vers son univers.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Après le concert on échange autour d’une bière (et de PAC à l’eau comme me suggère d’ajouter Micheline1). Il nous demande ce que nous avons aimé le plus et le moins. Comme sur scène, il est à l’écoute des réactions du public et bienveillant. Il nous parle de son nouveau projet Bobey & Co en trio avec deux excellents musiciens … toulousains Guillaume Viala au vibraphone et aux percussions, Youssef Ghazzal à la contrebasse. Leur premier concert en commun est marquant : il se passe à 6 heures du matin, à Genève au bord du lac pour le lever du soleil, ce 5 août. J’aurais bien aimé être là.

 Je pressens l’envie de Bobey de partager avec des musiciens sur scène et d’offrir plus de musicalité. Le trio, il l’a déjà pratiqué avec son groupe Trucatrois (dont d’ailleurs, à la fin du concert il proposait les disques). J’espère avoir rapidement l’occasion de voir cette formule trio du côté de Toulouse et j’envoie un petit signe aux  programmeurs toulousains qui sont venus voir le concert solo. Mais que ce soit à Toulouse, à Paris ou au Québec  (où il va chanter régulièrement) tu sais que tu peux compter sur moi : je te tiendrai informé.

Quelques jours avant ce concert je rentrai très tardivement en vélo direction mon hébergement estival. Je passe devant le Fenouil à vapeur, lieu associatif, j’entends de la musique et je m’arrête. Bobey partageait un moment musical avec d’autres musiciens de rencontre, sur le trottoir. A la fin de la chanson il semble ranger son instrument. On lui en demande une autre. Il dit « Je dois éviter que ma voix soit éraillée. Demain je chante à midi et, en plus, deux programmateurs seront présents. » Quelques secondes d’hésitation puis il reprend son banjo et nous régale avec sa chanson préférée de Dylan qu’il joue à fond. Je te l’ai déjà dit, j’aime bien ce bonhomme là !


Louis Noel Bobey  Festival Off Avignon 20 juillet Maison de la Parole. Nota : le site de Bobey contient un grand nombre de ses textes.

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