Concèze – Jour 2 – A Tulle, salle Latreille

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Concèze, le 13 août 2015,

Hexagonaute mon amour ça te gêne pas si je t’appelle comme ça,

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Philippe Ambrosini – Photo David Desreumaux

Jour 2 sur le campement corrézien et nous sommes toujours vivants. Je préfère te rassurer d’emblée avant de te conter notre quotidien du jour. Oh sois sans crainte, rien de bien original mais que de l’extraordinaire. Bah oui, la normalité de cette bourgade de Concèze accouche d’un festival qui relève de l’expérience humaine et après deux jours, je me sens déjà tout différent. Si si j’te jure. La vie en communauté, en vrai, j’ai jamais pu saquer ça parce que ça me faisait penser à l’armée ou à l’idée que je m’en faisais en tout cas. Remarque, faut dire aussi que mon naturel plantigrade ne me pousse pas non plus spontanément vers mon prochain. Mais ici, c’est pas pareil. Je suis comme un ours apprivoisé, un Teady tiédi, tout est dit.

Avec les copains et les copines du gîte, on s’entend comme lardons en foire mais on est super sérieux malgré tout. Etienne Champollion a encore bossé comme un fou toute la journée, à répéter avec l’Ensemble DécOuvrir. Ils sont super forts avec leurs instruments et à 7 ou 8 lascars, on dirait qu’ils sont beaucoup plus mais c’est très joli quand même. Emilie Marsh aussi, c’est une sacrée bosseuse ! C’était cool. Elle a répété aussi mais au gîte. Eh Hexagonaute, c’est comme si c’était un concert privé qui dure l’après-midi en entier. Ouais, on a du bol, je sais, t’as raison. Le pire, c’est qu’Emilie, elle croyait nous déranger à faire du bruit alors que bon, c’est plutôt de la chance qu’on avait.

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Inès Désorages – Photo David Desreumaux

Moi j’ai bien bossé aussi si tu veux savoir bien que tu ne me le demandes pas. J’ai traité toutes les photos de la première journée et puis j’ai un peu shooté Eric Guilleton parce qu’il a une gueule à se faire shooter le garçon en plus d’être sympa et talentueux. Eric, il fume la pipe mais c’est pas son vrai métier. En vrai, il est chanteur et il écrit dans son cahier avec sa belle écriture racée, au stylo plume et il fait dedans aussi des illustrations hyper chouettes comme des lavis si tu veux le mien.

Tomislav et Garance, quant à eux, sont allés visiter un château et ils sont revenus super contents. Nous aussi, on était contents qu’ils reviennent avant l’heure de l’apéro et du repas du soir qui tombait pile poil à l’heure des orages du jour. Comme la chanteuse du concert à Tulle qu’on a vue.

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Inès Désorages – Photo David Desreumaux

Oui, t’en souviens-tu, je t’ai dit dans ma carte postale d’hier que le concert de Concèze d’aujourd’hui se déroulait à Tulle. A cause d’un partenariat avec la ville de Tulle qui a longtemps été l’autre pays du fromage Hollande. Le concert était prévu en extérieur, sur une place, mais comme la météo avait décidé de jouer de ses caprices, il pleuvait à vache qui pisse et à Tulle aussi. Du coup, c’est dans la salle Latreille qu’ont pu se produire les artistes du jour.

C’est Philippe Ambrosini, poète et diseur de vers luisants qui a allumé la mèche de cette soirée. Le temps de lire quelques poèmes de sa plume à lui ou de celle de Matthias Vincenot et Hervé Anoni notamment et c’est au tour d’Inès Désorages de monter sur les planches, seule, avec pour seule comparse de scène sa guitare nylon.

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Pomme – Photo David Desreumaux

Inès Désorages, on t’en a déjà parlé sur Hexagone et ça fait un moment qu’on l’a dans le collimateur. Elle est toute jeune encore et témoigne d’un talent très prometteur. Jeune dis-je. Certes encore un poil mal à l’aise sur scène mais diablement habile dans la construction de ses chansons. Des mélodies pas forcément simples mais néanmoins très agréables, un jeu de guitare subtil et véloce s’appuyant sur des morceaux presque systématiquement en arpèges sans que ceux-ci ne paraissent routiniers. D’ailleurs, ils ne le sont pas le moins du monde ! Du côté des textes, ça parle d’amour évidemment mais Inès s’en écarte volontiers pour traiter des thèmes plus complexes tels que le suicide par exemple, vu par le prisme du souvenir d’une mère. Angle très intéressant et très bien mené. Inès Désorages – qui au passage a gratifié le public d’une fort belle reprise de Dis quand reviendras-tu de Barbara – a confirmé ce soir tout le bien que l’on pensait d’elle et je t’assure qu’on va la suivre de près.

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Pomme – Photo David Desreumaux

Après un bref passage de Bernard Menez et une seconde mi-temps de Philippe Ambrosini, c’est la toute jeune et acidulée Pomme – mais qui n’a rien à voir avec Fiona Apple – qui s’est présentée sur scène, en guitare / voix également. Longue silhouette habillée de blanc, coiffée d’un chapeau, guitare folk Norman et banjo pas bien loin, le look est outre-atlantique en diable. Les chansons qui arrivent ne nous font pas mentir. Veine Country Folk. L’ensemble est parfaitement agréable, la voix propre et bien dans la lignée des modèles que l’on pressent. De Dolly Parton dont elle reprend un morceau à Emylou Harrys en passant par Jude Carter. Une autre jeune artiste qui vient d’enregistrer un premier EP chez Fiction / Polydor sur laquelle il faudra garder un œil.

A bientôt, Hexagonaute.

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