L’autre soir, je veux dire le 19 juin dernier, ça ne s’était encore jamais vu une Karimouche à Clichy, au théâtre Rutebeuf !
Bon, on vous l’a dit à vous en claquer les tympans mais on le répète pour les durs de la feuille et pour que les gens qui font les bios aient l’impression de servir à quelque chose – il y a assez de chômage comme ça en ce moment – Karimouche donc, c’est pas son vrai nom mais c’est son vrai surnom. Celui de quand elle était petite et que tout le monde l’appelait « eh eh Karimouche ». Bon voilà, ça c’est fait.
Avant que ne débute le concert, franchement même si on soutient avec ferveur l’action des intermittents dans leurs grèves et leurs revendications, quand on a vu Karimouche débouler sur scène, ses musiciens à ses côtés avec un petit papier à la main, on s’est dit que le concert allait être annulé et que ce serait un peu moche moche quand même. Mais non, même pas. En fait, c’est Jean-Pierre Caporossi, le clavier, qui a pris la parole pour redire au public les coups bas de l’état envers le système de protection sociale des intermittents mais il a annoncé également que le concert était maintenu. Sortie de scène.
Retour sur planches dans la minute qui suit et place au live. Ça aussi, on l’a dit et redit que, sur scène, la Karimouche fait mouche et c’est pas des balivernes ! Quand t’as payé ta place, t’en as pour ta monnaie et quand t’as été invité, tu te sens redevable. Parce que ça envoie comme dit mon voisin de palier, c’est plein de jus et du meilleur, une énergie à faire passer un tube de Guronsan pour de la verveine. Et ça ne traîne pas.
Passée une très belle intro tout en jeu d’ombre et lumière, et Karimouche se donne pendant près d’une heure trente, pieds nus, fidèle à son habitude. On retrouve sur scène ce qui nous plaît en disque, cette gouaille, son écriture cash et très imagée comme autant de petit scénars fort bien ficelés, tout cela se retrouve donc mais avec un surplus de vitalité, de groove qui frappe à la porte du funky parfois. Vois le genre !
Karimouche, c’est un groupe, on peut le dire. Accompagnée par Kosh à l’human beat box (un boulot de ouf qu’il fait celui-là !), Jean-Pierre Caporossi au clavier comme on a dit et Manu Praz à la guitare, il y a une cohésion entre les 4 qui est indéniable et produit un ensemble fort bien huilé. Carima peut ainsi se reposer sur ses compères et se concentrer sur sa presta scénique à l’énergie hors du commun. Sans déc’, depuis Manu Chao, j’avais jamais vu un artiste bouger comme ça sur scène. Dans ce registre-là, j’entends. Et je t’assure que c’est communicatif, la ferveur du public monte progressivement jusqu’au point où il ne veut plus lâcher Karimouche comme ça et réclame rappels à la pelle.
Hormis les titres de l’album Emballage d’origine paru en 2010, Karimouche a dévoilé également nombre de nouveaux morceaux à paraître sur le prochain album attendu en octobre 2014. Pour les parisiens, une date à l’Européen est annoncée. On y sera, le rendez-vous est déjà pris avec Karimouche !
[…] à la fois sur scène et avec son premier album, Emballage d’origine, il y a cinq ans. Va voir ici ce qu’Hexagone dit d’un de ses concert de juin 2014. Ensuite Les Printi’Mises en […]