Fauve qui peut !

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1987
Fauve

Intrigué par l’effervescence récente autour du collectif FAUVE, le CORP comme ils disent, ma curiosité m’avait poussé l’an dernier à écouter leurs premières épreuves sonores que l’on se passait presque sous le manteau mais en quantité industrielle… Et je dois avouer que j’ai été à la fois surpris et conquis par les textes de Quentin plus que par la forme du spoken word qui avait déjà bien vécu.

Oui franchement, si l’on se méfie souvent à raison des engouements aussi spontanés que peu durables, il faut cependant reconnaître une indéniable qualité d’écriture à FAUVE. Ecriture qui trempe à la fois dans une poésie populaire mais moderne et dans un regard désabusé trash sur notre société qui rappelle Les nuits fauves de Cyril Collard dont le CORP tire son nom.

Puis, l’hiver dernier a paru le véritable premier album de FAUVE, Vieux frères Partie 1, et déjà on a pu sentir comme un début d’usure fort paradoxal pour un premier opus. En effet, comme si le crew avait déjà épuisé toutes ses ressources dans les précédents enregistrements décousus (mais cohérents) qu’ils avaient essaimés sur la toile de façon généreuse. Les textes bien que dignes tournaient en rond et les musiques n’étaient que répétition d’un titre à l’autre, la même guitare bien que jolie bégayant son riff tout au long de l’album.

Enfin et c’est surtout là où je voulais en venir. Je suis allé voir le groupe sur scène, sur pièces comme on dit, alors que les billets s’arrachaient et se vendaient comme des petits pains au point que des dates ont été ajoutées à plusieurs reprises pour le Bataclan.

Je pensais que le public d’un groupe qui veut « enculer le blizzard » était forcément composé de lycéens, d’étudiants, de jeunes un peu rebelles qui viennent apporter ce sang neuf à notre société qui en manque cruellement. Quelle ne furent pas ma surprise et ma méprise… Je me suis retrouvé dans un parterre de jeunes (et moins jeunes) gens impeccables et propres sur eux, évadés pour un soir de leur bourgeoise banlieue et venus s’encanailler au milieu d’un Bataclan conquis face à un spectacle respectable mais très fade. Seul le chanteur, Quentin, toujours lui, mouillait le maillot et s’échinait à faire vivre un CORP qui ne faisait pas corps. A l’image de la société qu’ils dénoncent. Ce n’était pas le Grand Soir annoncé ou je ne suis pas sorti le bon…

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