Jérémie Bossone & Benoît Dorémus : L’histoire d’une Deuxième Génération qui marque

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Photo David Desreumaux

Salut Hexagonaute. Ben voilà, elle est passée cette troisième soirée Deuxième Génération dans La Blackroom. C’était le 5 septembre. Eh ! Me dis pas que tu sais pas encore ce qu’est La Blackroom ? T’es sorti de chez toi ces trois derniers mois ou t’as éterné (éterner, j’ai décidé que c’était comme hiverner mais en été) ? Non ? Ben, c’est la salle d’Hexagone à nous qu’on a fabriquée avec nos petits bras musclés. Et nous, du coup, on est super contents parce que les gens qui sont déjà venus, ils reviennent et disent que c’est bien. Ça fait plaisir et des fois on leur paie un coup à boire. On dit que c’est un pot sur l’heureux venu. On déconne quoi.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Donc, samedi dernier, c’était la 3ème session sur le concept suivant. Deux artistes, normalement une meuf et un pas meuf, viennent faire un co-plateau. Chacun fait un set de 45 minutes environ. Et le spectacle se termine par 2 duos. Dans le désordre, une reprise de Renaud imposée par la direction autoritaire et arrogante d’Hexagone, puis une réécriture, paroles et musique, de cette même chanson par les deux invités.

Samedi dernier, les deux artistes invités, c’était Benoît Dorémus et Jérémie Bossone. Quoi ? Oui, je sais, il n’y a pas de fille dans l’équipe. T’as raison et je te félicite pour ton sens de l’observation. Mais je vais te dire pourquoi. De toute façon, je vais pas te raconter les concerts, Les Cartons Musicaux et Le Blog du Doigt dans l’œil l’ont déjà très bien fait. Moi, je te dis juste quelques mots sur l’histoire du concert. En fait, en fait…. attends, je vais à la ligne pour te raconter.

benoit affiche
Photo David Desreumaux

En fait, à l’origine de cette histoire, j’étais en train de préparer le dossier sur Jérémie Bossone et je lui avais fait part de mon envie de le programmer dans La Blackroom assez rapidement. J’avais un problème. Mes sessions 2015 du concept Deuxième Génération, au rythme bimensuel, étaient bookées. Même pas grave, même pas peur que je me suis dit et que j’ai dit à Jérémie : « On peut très bien faire des dates en dehors des soirées Deuxième Génération et d’abord toi, Renaud, tu t’en fous un peu non ? Il faut juste que je réfléchisse à un collègue à toi pour assurer un co-plateau. » Je ne me souviens plus trop ce que Jérémie a répondu mais comme c’est un garçon très correct et très poli, je crois qu’il n’a rien dit. Attends, c’est pas fini.

Quand j’ai eu publié le dossier sur Jérémie (t’as vu, on dirait du Zola ma formulation !) j’ai commencé à réfléchir au suivant comme aurait dit Jacques Brel. J’ai de suite pensé à Benoît Dorémus parce que je savais qu’une actualité se dessinait de son côté. Je l’ai contacté et il a donné son accord pour le dossier, pensant de même que c’était le  moment approprié pour le faire. Après, dans ma petite tête, une évidence m’est apparue : « Mais couillon, c’est Benoît qui doit passer avec Jérémie dans La Blackroom! » Oui des fois, je me maltraite mais il faut dire que je le mérite bien. On avait fait l’interview avec Bénito et on avait parlé de ses dates avec Cabrel qui commenceraient fin septembre jusqu’à au moins la fin de l’année. 2015, oui. Du coup, je l’interpelle le Benoît : « Eh, ça te dirait de chanter dans La Blackroom avec Jérémie Bossone, début septembre ? » Avant même qu’il réplique, je balançai l’argument massue m’assurant la victoire : « Comme ça, ça te ferait une super révision avant d’aller faire les premières parties de Francis, tu vois ? » Je crois qu’il a accepté surtout parce qu’il est super gentil plutôt que parce que je l’avais convaincu. Mais l’Histoire est toujours une lecture personnelle.

jeremie scene
Photo David Desreumaux

Donc, j’avais deux oui mais pas de Soirée Deuxième Génération. Parce que je ne voulais pas les emmerder avec ça. D’un côté Jérémie que je n’imaginais pas apprécier Renaud (des fois, je pense des grosses conneries tu sais) et de l’autre côté, Benoît, tellement associé à Renaud par le passé que ça lui colle encore un peu aux basques. Donc, je voulais pas les faire chier. Attends, c’est toujours pas fini. Oui oui, je me dépêche. En vrai, quand je leur ai expliqué individuellement que je ferais ce concert en le présentant comme étant la réunion des deux derniers artistes « dossiers » d’Hexagone et que, du coup, ils étaient dispensés de Deuxième Génération et donc de travail de réécriture, j’ai lu sur leur visage qu’il se sentaient un peu lésés de quelque chose. Voire déçus. En fait, tu vois, je te disais que des fois je pense des conneries, et bien là j’allais en faire une grosse parce que en vrai ils étaient partants les deux gars pour se plier à l’exercice, à la fois du duo imposé et de la reprise. J’étais content.

Etape suivante. Pour annoncer un concert, je fais toujours une séance photos à la maison. Je réunis les 2 artistes, on fait donc des clichés dans La Blackroom, puis au cours de la beuverie discussion qui s’ensuit, je leur donne la chanson qu’ils auront à interpréter en duo et donc – puisque tu suis – à réécrire intégralement. Paroles et musique puisque tu suis toujours. A Benoît et Jérémie, je leur ai donné un premier titre de chanson, et j’te promets, ils sont devenus transparents. Ils la sentaient tellement pas que j’ai pris la parole : « Ok les gars, vous flippez à l’idée de reprendre cette chanson, ok. Ben, à la place, vous allez faire Deuxième Génération, que même que c’est la chanson éponyme (ne cherche pas, un dictionnaire des éponymes, ça n’existe pas) des soirées. Autant vous dire que c’est une de mes préférées du renard ! Vous me la flinguez pas, ok ? »

benoit scene
Photo David Desreumaux

Un peu dubitatifs, ils se sont regardés, ont levé le cul de leur chaise, enfilé leur veste et parfaitement synchrones ont lancé un « On se voit le 5 septembre ! » avant de prendre congé pour l’été. C’était de saison. Quand ils sont revenus samedi dernier, ils avaient les 2 morceaux ci-dessous dans leurs guitares. Quand je les ai entendus, j’en ai pas cru mes petites oreilles. Si je les savais brillants artistes, je ne me doutais pas que l’alchimie allait prendre à ce point. Deux artistes aux univers tellement différents, aux voix tellement différentes. En très peu de temps (oui oui, Jérémie était en tournée cet été et Benoît enregistrait son album…), ils ont réussi à redonner des frissons à l’originale de Renaud, ils ont parfaitement assimilé et recraché l’exercice de la réécriture. A faire quelque chose d’actuel sur le thème de la génération, de la deuxième génération. De leur deuxième génération. Celle des chanteurs sacrifiés sur l’autel de la crise du disque. Chapeau messieurs ! Et Merci !



2 Commentaires

  1. Ah ben voilà ! on apprend les dessous de l’histoire ! Tous ce qui est improbable devient génial avec ces deux là ! Je ne ferai aucune remarque sur le mot rayé de l’article, mais qu’est ce que j’aurais bien aimé trinquer avec vous !

  2. Ah il y en a des histoires avec les soirées BlackRoom, et encore, David ne dit peut-être pas tout, mais pour savoir, une seule solution: y aller soi-même .. et c’est pas gagné, les places sont rares…

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