La cigale chante favorablement pour les CCLC

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Photo Déborah Galopin
Photo Déborah Galopin

Pendant que certains profitaient du soleil sur les vastes étendues de l’hippodrome de Longchamp pour les Solidays, d’autres, comme moi, sont allés s’enfermer dans une salle de concert pour le Fallenfest. Il s’agit d’un festival un peu plus confidentiel, organisé sous la forme d’un concours ouvert à quelques 400 participants à chaque nouvelle saison. Les 28 finalistes sont venus faire valoir leur talent dans un cadre somptueux qu’est la Cigale.

Ce sont les CCLC qui ont retenu l’attention d’Hexagone ce dimanche 28 juin, l’un des rares groupes à chanter en Français. On le remarque à travers les différents passages, la scène britannique a tellement surplombé le Rock, que chacun souhaite se rattacher au berceau. CCLC a fait le pari d’afficher leur origine, un choix a double tranchant, qui peut plaire comme déplaire. CCLC sont nés en novembre 2013. Ils ont un EP à leur actif Pour éclairer les roses et un second en préparation.

Photo Déborah Galopin
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Certaines personnes dans la salle de la Cigale portent fièrement le tee-shirt du groupe. Les lettres noires de CCLC ressortent sur des rectangles blancs un peu destroy. Une identité déjà bien affirmée où on sait d’avance qu’ils ne viendront pas nous conter fleurette sur un fond de violon. Et pour cause, sur scène, deux guitares électriques, une basse et une batterie. Pourtant, loin d’être un brouhaha, c’est un rock non linéaire qui sait donner à chaque membre sa place. Certaines guitares se font plus discrètes sur les couplets pour laisser plus d’espace à une autre. Aucune d’elles ne se ressemblent, l’une aigue, l’autre agressive. Elles s’accordent entre elles sans s’étouffer si bien que l’oreille est capable de discerner chaque instrument. C’est durant le refrain qu’elles s’unissent pour donner un rock bien dur comme sur le titre À celles qui.

Photo Déborah Galopin
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À côté de cela, ils ont aussi des textes, où les sonorités sont mises à l’honneur. Ils usent de belles images pour raconter l’amour et le sale : « J’ai vu les chiens au bord des larmes / Qui aboyaient sur tout Paname / Se pavanant sans état d’âme / Sous les jupes des femmes. » Quand le chanteur ouvre la bouche, il a quelque chose qui en impose. Il n’hésite pas à faire entendre sa voix en choeur avec son bassiste. C’est comme un cri lancé dans la nuit, quelque chose de déchirant et de terrifiant. Son timbre guttural est un mélange entre du Didier Wampas et du Noir Désir. Ils ont des influences larges comme Gainsbourg ou Nirvana qui ont tous la culture du texte et le souci du détail.

Sur scène, ils ont la fougue de la jeunesse et donnent à leur public tout ce qu’ils peuvent. Le fait que les quatre membres soient également amis dans la vie n’y est pas pour rien dans cette bonne entente et cette belle synergie. Nous n’avons pas été les seuls à les apprécier puisque le public et le jury les ont fait monter sur le podium de cette seizième saison du Fallenfest. Ils ont terminé en troisième position sur 400, on le rappel, et gagnent un show case à Paris. Comme le dit Pierre le bassiste : « preuve qu’on peut mêler la poésie avec du rock puissant. Pour nous, notre Rockeur préféré c’est Jacques Brel. » Pari remporté haut la main pour CCLC avec ce choix de langue et une belle harmonie. Un genre qui ne plaira pas forcément à tous, mais dont on doit reconnaître la qualité.

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