Une semaine avec Leur Brassens

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Octobre est fini depuis longtemps et avec lui les hommages à Brassens pour l’anniversaire de sa mort. Il n’a pas vécu à Toulouse. Il n’existe pas de festival dédié recensé sur le bord de la Garonne. Et pourtant entre le 11 et le 18 décembre 4 groupes dans 4 lieux différents ont proposé leur vision de Brassens : Leur Brassens. Hexagone, bien sûr est là pour t’en parler.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

D’abord J’ai RDV avec vous. Brassens Swing. Ce nouveau trio Toulousain, créé il y a moins d’un an, revisite le répertoire de Georges Brassens avec des rythmiques et des arrangements propres au jazz manouche. On découvre des moments musicaux réussis et un choix intéressant dans le répertoire. Des titres qui ne sont pas les plus connus : Rien à jeter (Sur l’île déserte il faut tout emporter), La princesse et le croque notes, Le pornographe, Le bistrot. Des chansons longues sont présentes comme Les trompettes de la renommée, Supplique pour être enterré sur la plage de Sète.  Ils démarrent par J’ai rendez-vous avec vous (forcément !), et finissent, en acoustique, dans la salle au milieu du public sur La mauvaise réputation avec le chanteur debout sur une chaise. Ils proposent quelques titres bien adaptés au style swing : Marinette, Pour aller au bureau.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

La bonne idée, c’est qu’après s’être rôdé dans les bars de Toulouse, le groupe profite du passage dans un lieu chanson, avec une vraie scène, pour inviter des artistes amis et donner un caractère unique à cette soirée. Dans les invités on verra Ronan de l’ex-groupe Les vents malins. Yann du groupe La Gaudriole interprétera Les passantes et un clarinettiste interviendra sur 2 morceaux. Ils nous offrent à six, tous réunis, Mélanie, une chanson de « salle de garde » que d’aucuns dans l’auditoire ne connaissaient pas.  Le guitariste manouche Valentin Oustiakine est pour moi assez fantastique, le trio mené par Alex Barré est agréable même s’il ne révolutionne pas le monde des groupes qui reprennent Brassens. Il est intéressant de remarquer que plusieurs catégories d’âge se côtoient dans la salle : ceux plus « expérimentés » venus pour écouter du Brassens, ceux plus jeunes habitués du bar ainsi que les connaissances des artistes. Et ce public pluri-générationnel reprend, ensemble, les refrains des chansons de Brassens. Moment sympathique.

Ensuite, Sale Petit Bonhomme. Mon Brassens.  Sale Petit Bonhomme propose une rencontre autour des chansons de Brassens, de la poésie visuelle de la Langue des Signes (LSF) et de leur propre univers musical. Mon Brassens, spectacle rôdé qui tourne depuis 2013, raconte, entre chaque titre, avec malice et humour, comment les chansons du poète traversent nos vies. On a droit à des titres peu connus comme Sale Petit Bonhomme, (là aussi forcément !), La religieuse (« Et les enfants de chœur, branlant du chef, opinent« ). Certaines plus connues sont jouées sur un autre rythme comme Je suis un voyou et La ballade des gens qui sont nés quelques part.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

La vraie originalité et le grand intérêt de ce spectacle résident dans la traduction en langue des signes, dans une gestuelle qui tient à la fois de la poésie et d’une certaine chorégraphie. Les concerts de Brassens Swing et Mon Brassens ont seulement deux chansons en commun : Pour rentrer à mon bureau qui n’est pas de Brassens et Le temps ne fait rien à l’affaire (« quand on est con on est con »). Cette soirée permet surtout, et c’est pas négligeable, la  rencontre entre les amoureux de Brassens et ceux qui comprennent la langue des signes. Il sera demandé à tout l’auditoire de « chanter » un refrain en langue des signes et beaucoup « applaudiront » en bougeant les mains, bras levés, en langue des signes. Un moment bien agréable. A noter que Chez Ta Mère propose tous les premiers jeudis du mois, le Café Signes qui permet de s’initier à la langue des signes (LSF). D’ailleurs, le soir du concert, Antony, de l’équipe de Chez ta Mère, au comptoir, ne parlait pas mais servait efficacement en comprenant les commandes.

Brassinsolite. « Visitation de l’œuvre de Georges Brassens » : chansons de jeunesse inédites, écrits pamphlétaires, textes non mis en musique. Spectacle présenté dans un petit théâtre du nord de Toulouse et que j’ai vu l’an passé. Le duo a fait le choix d’un répertoire vraiment insolite. Celui de chansons inconnues, rigolotes voire osées et de pamphlets textuels forts et humoristiques contre la gendarmerie et les curés.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Et pour finir, Mej Trio. Le plus connu des groupes cités ici. Là c’est du Brassens pur sucre. Depuis trente ans ce trio sillonne les espaces francophones pour colporter les paroles et les mélodies du bon Maître, avec respect et talent.

Avoir l’occasion de connaître, en une semaine, ces différentes visions du répertoire et de l’oeuvre de Brassens est plus qu’intéressant. Cela permet à Brassens et ses chansons de continuer à vivre et à rentrer dans la vie et les mémoires des nouvelles générations. Et ce qui est vrai pour Brassens l’est aussi pour d’autres. Cette année nous a offert des spectacles sur le répertoire de Dimey, de Leprest de Nougaro et récemment de Mano Solo. D’autre part Hexagone a déjà évoqué le « Georges et moi » nouveau spectacle de Alexis HK lié, lui aussi, à Georges Brassens. Je suis impatient de le découvrir mais mon petit doigt me dit que peut être bientôt sur Toulouse cela sera possible.


Brassinsolite. Du 10 au 13 Décembre au Théâtre de la Violette

J’ai RDV avec vous. Brassens swing. Le 11 Décembre Chez Ta Mère

Sale Petit Bonhomme. Mon Brassens. Du 10 au 13 décembre en Apéro concert du Théâtre du Grand Rond. Le 14 décembre Chez Ta Mère

Mej Trio. 18 et 19 Décembre Le Bijou


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