Marie Modiano, un pédigrée

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1982

Marie Modiano. Voici une artiste qui porte dans son ADN une discrétion qui explique peut-être la relative méconnaissance de son œuvre par le grand public. D’ailleurs, grand public, ça veut dire quoi ? Existe-t-il un petit public ?  Tellement discrète Marie Modiano qu’il n’est pas aisé de trouver la moindre vidéo sur le web. Ici, c’est en duo pour Taratata (désolé pour la piètre qualité du document très pixelisé), avec Vincent Delerm, son alter ego masculin, qu’elle interprète La Ballade de Johnny Jane de Serge Gainsbourg. La comparaison Delerm / Modiano n’a rien de fortuit. En effet, il est fort intéressant de les voir chanter ensemble car bien des points communs les rapprochent. Enfance relativement semblable dans un cadre littéraire, goûts musicaux qui trouvent fortune de l’autre côté de la Manche, touche à tout artistique, discrétion, humilité.

Après avoir fait ses débuts en tant que comédienne, Marie Modiano mène aujourd’hui une carrière d’auteur-compositeur-interprète. Diplômée d’études d’art dramatique à la Royal Academy de Londres, Marie Modiano, parfaitement bilingue, a choisi la langue de Shakespeare pour écrire ses chansons. Une chanson jazzy-pop du plus vif intérêt.

Après avoir sorti I’m not a rose (2006) et Outland (2008), Marie sort à l’automne 2013, Ram on a flag, toujours en anglais. Cet album ne sort pas seul mais est accompagné d’un second, Espérance mathématique. Ce dernier, comme un prolongement artistique, reprend les poèmes en français de Marie publiés en 2012, chez Gallimard, dans un ouvrage du même nom. La mise en musique est assurée par Peter Van Poehl, par ailleurs compagnon de Marie depuis 2005. Le disque est une réussite totale. Dans une atmosphère trainante, les textes, tantôt lus, tantôt chantés, sont portés, flottent sur des ambiances de B.O. typées Nouvelle Vague.

Marie Modiano est programmée dans le cadre du formidable FestiVal de Marne, le 11 octobre prochain, en première partie du brestois Miossec. On y sera, et si toi aussi tu aimes les sonorités gainsbouriennes et du Velvet, l’esprit du Greenwich Village et d’Allen Ginsberg, on t’invite à en faire de même ! Et à découvrir une artiste qui construit une œuvre personnelle et authentique, à cheval sur deux cultures.

Photo Julien Bourgeois


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