Sous le Solex exactement – The Rising Solex aux 3 Baudets

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Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Lundi 23 juin. Zidane fête ses 42 ans devant Cameroun-Brésil. Au même moment, boulevard Clichy, The Rising Solex déboule dans la cour des grands, aux 3 Baudets. Passement de jambes. Hexagone choisit son camp. The Rising Solex prend l’avantage aux 3 baudets.

Le nom du groupe, « The Rising Solex », est un mot valise – ou plutôt « topcase » – qui célèbre les 50 ans de la chanson enregistrée par The Animals, The House of the Rising Sun, et les presque 50 ans de Harley Davidson de Gainsbourg, version mobylette. The Rising Solex : le cyclomoteur levant… Ouais, t’as raison lecteur, c’est plus class en anglish. Mais attends.

Visuellement, The Rising Solex, ça ressemble à un Hopper – non, pas à un « chopper, » on ne confond pas Art et tuning dans les colonnes d’Hexagone ! Un tableau d’Edward Hopper…  Mathilde, la chanteuse, pourrait venir de te servir un burger dans un diner, avec sa robe mi-denim, mi-florale, avant de te conter que les hommes préfèrent les blondes, de sa voix claire, brute et sensuelle. Poupoupidou. Les garçons qui l’accompagnent – futals à pinces, chemises noires, pas rasés ou par hasard, en formation guitare, basse, batterie, clavier – quand on les voit, comme ça, on se dit qu’ils vont nous faire du folk, ou pire, du jazz… Mais pas du tout.

Photo David Desreumaux
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The Rising Solex, ça envoie, et ça envoie fort. Pour tout dire, on n’a pas tellement le temps de se demander quelle musique va être jouée que le concert a déjà commencé. Rock dur et débridé, dès l’ouverture, stroboscopes et rythme enlevé. Musicalement, The Rising Solex, c’est une chimère entre le groove rétro d’Aretha Franklin couplé à l’électro de Portishead. La rencontre entre le clavier cristallin de Radiohead et le jeu viril des guitares saturées des Red Hot. L’association des arpèges terrestres de Ben Harper et le seing cosmique de Gainsbourg sur Contact. Tout ça en un, un peu comme un Solex quoi.

Parce qu’un solex, je le dis pour les plus jeunes d’entre vous – qui ne connaissent pas – et pour les plus vieux – qui ont déjà oublié – c’est un croisement hybride entre la meule et le vélo qui a connu ses heures de gloire dans les années 70 alors que, comme le poisson, j’étais pas née. Si tu veux, le solex, c’est une espèce de bicyclette à moteur ou une moto à pédale – c’est selon – sur laquelle t’as hachement honte, parce que ça fait un bruit de ouf mais que ça avance pas et que tout le monde te calcule. Tu vas me dire – et tu auras raison – comment rapprocher The Rising Solex, le groupe au rock léché, du bon vieux solbard à Dédé… Je dirais que… Nonobstant… Avant, le solex, personne n’en voulait, aujourd’hui, tout le monde se l’arrache. A Hexagone, on pense que le public va en faire autant pour ce jeune groupe d’ici peu. Se l’arracher, j’entends.

Photo David Desreumaux
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Ce soir-là, The Rising Solex partageait l’affiche avec deux autres artistes, le chanteur aérien soliste, Michel Biarritz et le groupe électro-électronique, Falling for Frankie.  Si, incontestablement, les trois sets suivaient une même ligne esthétique « électro-pop », The Rising Solex, malgré sa faible cylindrée, a distancé ses comparses par ce qui fait sa force : un rapport charnel à la musique, loin des boucles, loin des Mac, dans l’expérience du live à laquelle les 5 jeunes gens sont rodés puisqu’ils enregistrent déjà dans les conditions de la scène. On sent chez eux le plaisir de faire émerger ce qui fait l’intérêt de la musique : c’est qu’on est plusieurs. The Rising Solex, un vrai groupe, pratique depuis 2011 ses tours de piste au Centre Barbara de la Goutte d’Or, qui les accompagne dans leur émergence. C’est d’ailleurs là qu’ils joueront en Octobre avant de finaliser l’enregistrement d’un second EP à l’automne. Tu y seras et nous aussi.

En attendant, on le répète, The Rising Solex, c’est une affaire, une bécane bien huilée, une mob débridée, une pétrolette rodée, un cyclo… Enfin, vous avez compris l’idée… Et le 23 juin dernier, pendant que le Brésil écrasait le Cameroun, c’est à un démarrage en trombe auquel on n’a assisté aux 3 Baudets, et comme tu l’as loupé et que t’es sympa, t’as le droit à une petite vidéo. Puis en passant, va voir là, on a une galerie du concert à te montrer.

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