Bénito fait causette chez Thénardier

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Photo David Desreumaux
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Il y a un truc dont on n’a pas pas encore causé sur Hexagone. Remarque, c’est encore récent. Un truc super bien puisqu’il est question de chanson de qualité. L’ami Patrick Engel, qui officie et musarde dans pas mal de boutiques liées à la chanson, a lancé en janvier dernier un nouveau rendez-vous bimestriel-à-peu-près. Hébergé dans la Pension Thénardier de Sarclo, à Montreuil, Les Dimanchanteurs (oui oui, ça s’appelle comme ça) proposent un concert, le dimanche donc si tu es futé et si tu as suivi, dans l’après-midi. A 16 heures. Tu as ainsi, une bonne raison pour rater Dave et Michel Drucker.

Chez Sarclo, c’est un peu une utopie qui est en construction depuis 4 ans environ maintenant. Un boulot de Titan a déjà été réalisé, il en reste encore (beaucoup) à faire mais moins. Du coup, les premiers concerts qui se donnent dans la petite salle de 80 places environ, relèvent un peu plus des Dimanchantiers que des Dimanchanteurs mais c’est cool. On se sent bien, tout de suite, dans cet endroit. C’est chaleureux et le bar n’est pas loin. Une ancienne mosquée qui va devenir un lieu de spectacle vivant (une autre salle de spectacles d’environ 150 places est prévue) et un lieu d’habitation puisque plusieurs logements sont en cours de construction. Si l’on pouvait fermer tous les lieux de culte, de toutes confessions, pour en faire des théâtres, j’ai la faiblesse de penser qu’il y aurait un peu moins de barbarie sur terre.

Photo David Desreumaux
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Après une première partie remarquée et remarquable assurée par Patrice Mercier, dont on te causera bientôt, c’est un habitué des lieux qui était à l’affiche de cette deuxième édition des Dimanchanteurs. Ouais, c’est paradoxal je sais, pour un lieu qui n’est pas ouvert officiellement. Benoît Dorémus, parce que c’est de lui que je cause, fait partie de la fine équipe qui a participé activement aux travaux de l’utopie Thénardier. C’est d’ailleurs ainsi qu’il a ouvert son concert, en indiquant qu’il avait un trac monstre de jouer ici, dans ce lieu où il avait réalisé les travaux du bar et assuré la responsabilité du gros oeuvre.

Bénito – c’est son surnom – c’est la classe. Grave. Et s’il excelle dans le béton et le parpaing au rayon travaux & biscottos, dans la chanson, il donne plutôt dans la dentelle. D’abord, parce qu’il parle souvent de meufs et plutôt vachement bien. Des histoires d’amour vécues ou pas, on s’en fout, des histoires ratées, déçues, mais avec souvent-parfois un regard optimiste malgré tout. De la dentelle toujours, parce qu’il découpe précieusement les sentiments, fait des motifs autour, pour rendre les difficultés du quotidien mieux présentables.

Photo David Desreumaux
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Il est souvent question des potes dans les chansons de Dorémus, et ça, depuis ses débuts. L’amitié, chez lui – peut-être comme chez le mentor Renaud – c’est la vraie, la seule unique histoire d’amour qui a droit de rimer avec toujours. C’est celle qu’on ne discute pas, celle qui admet sûrement des tempêtes mais qui jamais ne détruit l’esquif. Il y a tout ça dans ce petit bijou avec lequel il ouvre son concert. Je suis un existentiel explique Dorémus, se couchant de son propre chef sur le divan. Il se voit en projection dans le rétro, c’est aussi une grande constante chez lui que de donner dans la nostalgie, il imagine un passé, parfois regrette un présent, pas trop longtemps, avant d’être sauvé par une amitié qui lui rappelle « la vie elle est folle de toi. »

Dorémus, à Hexagone, on a compris de longue date, avant même d’exister tiens, qu’il avait « de l’encre dans les veines » comme il dit. Et qu’il sait s’en servir surtout ! Humour, autodérision, sens de l’observation et du détail remarquables. A partir de thèmes simples et convenus (amour, amitié), il tisse une oeuvre solide, bâtie sur les brèches de l’âme humaine. Il montre comment des faiblesses, des désillusions peuvent être sublimées en livrant une poésie populaire – qui certes a trempé en Séchan – mais très personnelle. Renouvelée et terriblement enthousiasmante pour la « nouvelle nouvelle scène. »

Photo David Desreumaux
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Ce dimanche, le public a eu droit à un moment unique. A la demande de Dorémus, le maître des lieux, Sarclo, est venu chanter en duo avec le gamin. C’était une première. Il ont entamé un Joli foutoir, tiré de l’oeuvre de l’Helvète de Montreuil avant que celui-ci n’interprète seul, Dylan, avec la vieille Gibson de Bénito. Sarclo d’ajouter : « Benoît et moi, on aime les filles jeunes et les guitares vieilles. » Et Benoît de répondre : « Mais on n’a pas toujours ce qu’on veut. » T’as vu l’ambiance ?


5 Commentaires

  1. Les vidéos de Benito ont été supprimées de votre compte Youtube ?

    Est-ce qu’on pourrait avoir le joli duo que nous ont fait Benoît et Sarclo ? 😉

    • Oui Lucile,
      Benoît préfère qu’on ne les diffuse pas pour le moment et qu’on attende un moment mieux choisi pour les offrir au public.Ca se fera donc, ça viendra, avec peut-être quelque chose de sympa à la clé. Mais je ne peux rien dire pour le moment. Ca c’est du teaser ! 😉
      Pour le duo, c’est moi qui ai choisi de ne pas le publier.

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