L’autre dimanche qui tombait pile poil le jour du printemps, Hexagone avait mis le cap sur Montreuil, direction la Pension Thénardier de l’incorrigible Sarclo. Ce dernier ne souhaitant pas qu’on lui fasse prendre l’Helvétie pour des lanternes semble avoir définitivement élu domicile au pays des Lumières. On ne boudera pas notre plaisir.
Ce 22 mars, c’est Benoît Dorémus qui était en tête d’affiche du concert des Dimanchanteurs, organisé par Patrick Engel. On t’en a causé là. Mais je t’avais dit qu’on reviendrait deux secondes sur la première partie alors j’y reviens. Pas du tout une première partie traditionnelle que ce Patrice Mercier qui a officié sur huit titres, en vedette américaine comme on disait dans le temps.
Patrice Mercier n’est pas un ACI comme on a coutume d’en chroniquer dans ces colonnes. Lui, son truc, enfin le spectacle avec lequel il tourne ces temps-ci, c’est un set de goguettes. Ca te cause la goguette ? Je fais le maitre Capello pour toi alors. Une goguette, c’est une réécriture d’une chanson, sur un air connu, en se basant sur un sujet d’actualité souvent. En gros et pour résumer, tu prends un tube, tu gardes la musique et tu changes les paroles. Et tu as ta goguette.
La goguette est une forme traditionnelle qui remonte au XIXème siècle et qui faisait florès à Paname. « Aujourd’hui, il n’en reste plus qu’une, c’est Le Limonaire, le lundi soir, à Paris » a précisé Patrice Mercier. Accompagné fort habilement au piano par Clémence Monnier, il a montré une qualité d’écriture et d’interprétation de belle nature. D’autant plus que Mercier ne déconne pas sur le choix des chansons repiquées. Aznavour, Renaud et surtout Brassens. Coller son propre texte sur un standard du Jojo national, c’est couillu et ne souffre pas l’imperfection, ça va sans dire. Là, c’est carré, adroit, drôle. Une indéniable réussite. Le public, bluffé, séduit, n’a pas manqué d’acclamer le bonhomme.
Un bonhomme qui au-delà des qualités d’auteur possède, de surcroît, un vrai talent d’interprète, de comédien qui apporte le complément essentiel à cet exercice. Pas cabot, pas timide, n’hésitant en rien, Patrice Mercier a déroulé, comme sur du velours. La maman, SMS d’un élève en détresse, Brave Maxime, Il pleut sur Morlaix, Pas question, Les enfants sont des poètes, La mort de Félix Faure, Madame Danièle. Autant de tubes revisités que l’on t’invite à découvrir sur notre chaîne pour la plupart, et surtout on t’incite à courir les lundis soir au Limonaire également !
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