Héloïse Rôth m’a contacté en février. Comme disait feu Leprest, je ne la connaissais « ni des lèvres ni des dents », alors je suis allé sur son site écouter deux ou trois morceaux. Histoire de faire correctement le job pour lequel je ne suis pas payé. J’ai de suite été intrigué par ses chansons aux rythmes un peu traînants, à sa diction quelque peu maniérée mais plaisante. Le tout dans un dépouillement musical où la seule contrebasse me rappelait parfois Lantoine, parfois Imbert Imbert.
Héloïse m’a demandé de venir la voir le 3 mars dernier aux Trois Baudets. Sur scène, c’est vraiment là que je me fais un avis mieux éclairé sur un(e) artiste, si bien que j’ai accepté. Et bien, tu vois, plusieurs jours après, je ne sais pas encore quoi en penser avec précision. Et c’est certainement bon signe. La fille, une voix avec des faux airs de Jeanne Moreau, une gouaille à couper au couteau qu’elle t’envoie entre les chansons. Très à son aise avec le public même si le trac était bien palpable.
Les chansons, ça brode beaucoup autour du thème amoureux. Sujet universel, intemporel. Sans artifice, sans sacrifice. Mais pas que de ça non plus. On croise un vampire aussi si ma mémoire ne me fait pas défaut. Des textes pas fort simples à chanter. Ce qui est séduisant chez elle, c’est son implication sur scène, la profondeur qu’elle met dans son chant, une envie évidente de faire et de bien faire. Avec toujours le doute et la crainte d’avoir raté, de n’avoir pas été à la hauteur. La marque des artistes talentueux et qui veulent progresser. On la suivra cette Héloïse Rôth.