Maryline Martin – Brassens, Jeanne et Joha 

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S’il ne s’agit pas d’une nouvelle biographie, quel trait du personnage serait resté tapi dans une poche d’ombre inexplorée ? Loin de nous entraîner dans un voyeurisme inopportun, la plume de Maryline Martin nous propose un ouvrage insolite et poignant. Au-delà d’un caractère bien trempé, c’est un Brassens délicat, fragile et tendre que nous dévoile son récit. Les inconditionnels du poète connaissent les grandes lignes de son itinéraire, de Sète à l’impasse Florimont, de chez Patachou à Bobino. Son répertoire témoigne explicitement d’un esprit fustigeant un conformisme délétère, pourtant… Malgré son regard parfois cynique sur l’amour, s’est-on déjà penché sur les sentiments intimes de ce géant si souvent retranché derrière une pudeur extrême ? Car Georges a aimé, passionnément. Jeanne Planche d’abord, qui l’hébergea à Paris dès 1943. Joha Heiman ensuite, une Püppchen qu’il ne quittera plus. Août 1981, Georges séjourne à Ker Flandry, son refuge situé près de Paimpol. Il se prépare un bol de Ricoré, fume un cigarillo, médite. L’artiste souffre d’un mal dont il garde le nom. Ressurgit l’époque des schémas amoureux complexes. Il enferme comme dans un funeste bagage le souvenir des deux femmes qui ont ensoleillé sa vie. Octobre viendra vite… 

Christian Milleret 


Maryline Martin

Brassens, Jeanne et Joha 

Editions du Rocher 

2021

Chronique parue dans le n°21 de la revu(Automne 2021)

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