Au-delà du très large capital sympathie que nous inspirent nos belges voisins, il faut bien admettre que la scène chanson et rock du plat pays regorge de talents pour le moins inspirés et novateurs. On ne citera que les formidables dEUS par exemple, un peu venus en initiateurs dans les années 90. Après avoir programmé Mathias Bressan voici plusieurs jours, arrive le tour de Barbarie Boxon.
Si l’on ne saurait dire si c’est la promesse barbare ou l’évocation du boxon qui nous inquiète le plus, avouons tout net que le nom du groupe fait un peu flipper quand même au premier abord. Mais évacuons névroses et fantasmes pour regarder ce jeune groupe avec la lucidité qu’il réclame. Barbarie Boxon, ce sont donc 3 originalités rassemblées (Barbara Malter Terrada au chant, Thierry Bodson à la guitare et aux mots et Gil Mortio au poste de multi-instrumentiste) pour donner libre cours à une pop décomplexée et novatrice. Une « chanson électrique et d’eau gazeuse » comme ils disent. Le titre ici présenté, Ibiza, nous permet de découvrir un univers moderne, musicalement riche où les sonorités puisent à des confluents variés, depuis la bossa jusqu’au rock, en passant par la chanson. « Arrivés à Ibiza, on a senti comme le blizzard » annoncent-ils d’entrée avec cette voix féminine qui nous rappelle spontanément le « Arrivée à Tarifa » de Françoiz Breut, autre perle en terre wallonne. On prend alors la mesure que – à nous aussi – il arrive comme un vent frais venu du nord. Ça fait du bien.