Festival Barjac m’enchante. 29 Juillet. Cour du Château. Gérard Morel et sa guitare qui l’accompagne. Un récital, déjà apprécié en petit lieu. Ici, il démarre en chantant « Na ne ni no nu » et dit » Commencer un festival de chansons à texte, ici à Barjac par Na ne ni no nu, j’en ai rêvé ! ». Il est venu nous apporter des bonnes nouvelles : d’abord les chansons (bonnes voire superbes) puis l’arrivée prochaine d’un album les contenant. Il chante certaines depuis quelques temps comme Stances à ma gorge et le Tango du lumbago, d’autres étaient vraiment nouvelles pour moi comme le Dit du chat de Nathalie et Je t’aime très beaucoup. Le récital est panaché avec quelques anciennes qu’il délivre avec délectation et que le public reçoit avec… délectation comme Le cantique en toque, véritable communion au refrain. Il terminera son spectacle par Chanson à la con (quelle écriture, quelle chanson !). Du rire et de la finesse, maîtrise de la scène et splendide écriture. Une belle entrée en matière
François Morel. La vie : Un magnifique spectacle. On y retrouve ses qualités de chanteur et d’interprète et sa verve de chroniqueur. La scénarisation du spectacle et son talent de comédien font merveille. Accompagné par un « orchestre » de 4 musiciens, jouant chacun d’au moins deux instruments avec le compère Antoine Salher à la direction musicale et aux réparties. Les chansons de l’album prennent un autre relief. Une chanson commence par un moment à la Deschiens entre Morel et Antoine Salher et ils évoquent un proctologue Meldois. Comme « son cousin » il commence par faire rire. Et on rit beaucoup, dans les textes et situations entre les chansons voire pendant les chansons. Il nous livre un ou deux moments plus intimes. sur une personne âgée et sur le fait de perdre un enfant qu’aucun mot ne traduit. Il chante un titre de Brassens, une sobre et puissante interprétation de Au suivant de Brel et de La folle complainte de Trenet. Comme dans le choix de ces hommages, on sent une certaine nostalgie mélangée à l’amour de la vie.
Je suis venu à la chanson par l’écoute à la radio et sur disque. Si je suis resté passionné c’est certainement d’avoir vu des artistes en concert, d’avoir vécu des moments uniques de spectacle vivant. Et le spectacle de François Morel, dans la cour du château, en est un bel exemple. Au point, rôdé, il permet à l’artiste quelques improvisations, qui font rire deux de ses musiciens au point qu’ils ne peuvent plus, sur l’instant, continuer à jouer. Et surtout, nous avons droit à deux titres en duo avec Gérard. La marche nuptiale de Brassens bilingue et de toute beauté. Et à un moment de danse en commun. Le fil rouge entre Gérard et François : peut être le rouge aux chaussures pour Gérard et aux chaussettes pour François. Plus surement l’amour des mots et de la chanson. Chacun termine son récital par un titre dédié à la chanson : à la con pour Gérard, petite pour François et ils viennent rendre un hommage ensemble à la chanson populaire « Putain y a rien de plus chic qu’une chanson populaire »
Avec sa belle idée de les réunir, Jean-Claude Barens a concocté une fort jolie première soirée, un très beau début de festival.