Jules et le Vilain Orchestra à Ludolac

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© Lisa Bernat

Une fête au début de l’été, en plein air, près d’un lac, avec des animations et deux concerts gratuits dont celui de Jules et le Vilain Orchestra qui l’accompagne (une programmation concoctée par l’association Algorithme qui avait déjà reçu Jules en octobre 2015). Tout était prêt pour une belle journée conviviale et familiale. Tout sauf le soleil, car le temps très orageux a fait durer le suspense sur la tenue du concert en fin de journée.

© Lisa Bernat

Jules arrive sur scène avec ses six « vilains » musiciens. Les locaux se rapprochent doucement de la scène en voyant arriver un orchestre. Ils pensent peut être écouter un orchestre de bal, voire un orchestre à deux balles. Or cet orchestre, c’est de la balle ! Ces musiciens assurent musicalement (section cuivre, basse et guitare, batterie et clavier) et s’impliquent sur des superbes chœurs. Et cet orchestre, au top, est au service d’un véritable show-man : Jules, superbe voix, grande activité et puissante présence.

Ce show-man doublé d’un rockeur de variété, aime la scène sur laquelle il exulte. Ce soir, il a choisi dans son répertoire des titres plutôt rythmés et gais. Il est drôle et sait embarquer le public. Très vite, il le fait participer notamment avec T’es chiante qui, comme son titre ne l’indique pas, ne s’adresse pas à sa compagne. Le public, désormais regroupé devant la scène, reprend naturellement les refrains. Sur des musiques joyeuses, et des refrains entraînants, la voix en avant, Jules énonce des textes forts. L’air de rien, il fait passer plus de messages et d’humanité que certaines chansons dites « engagées ». Comme par exemple, quand il évoque la femme, bonne à tout faire, vue par son homme (Thérèse), et quand il fait le descriptif du petit chef (Léon). Le sommet est atteint avec Par amour, une des chansons les plus frontales entendues contre les religions.

© Lisa Bernat

Il laisse également entrevoir sa nostalgie, du temps (Quand j’étais jeune) où « Pour écouter de la musique / Il fallait acheter des disques » en reprenant le dernier refrain sur la musique d’’Envole-moi de Goldman. A la fin de son concert, il enchaîne par son « ex-futur tube » C’est cher mais c’est bon avec, sur le refrain, une jubilatoire traversée de scène des trois guitaristes et une chorégraphie adaptée pour le public « genoux, côté, en haut les mains ». Maîtrisant la scène, il est à l’écoute des réactions du public. A un spectateur un peu éméché, comme on en voit souvent dans les concerts plein air, il emprunte son chapeau et le met dans sa poche (le spectateur, pas le chapeau). Quand il voit deux couples se mettre à danser le rock, il décide de reprendre ensuite Pas de Boogie Woogie chantée par Eddy Mitchell, titre absolument pas prévu dans sa set liste. Improvisation judicieuse puisque d’autres couples rejoignent les premiers danseurs. D’ailleurs, on voit bien qu’il aime cela le Jules : que son public participe, chante et danse, en interaction avec la scène.

© Lisa Bernat

Le public n’était pas uniquement composé de locaux qui ne le connaissaient pas. Jules est un artiste attachant, au public fidèle. Certains professionnels ont quitté pour une soirée le festival Pause Guitare et Albi pour venir le saluer et voir le concert, comme les patrons du Bijou à Toulouse, le directeur du festival Semaphore en Chansons et celui de la salle La2deuche. On rencontre aussi le fan-club régional (bonjour Laeti) et des passionnés de chanson dont une ambassadrice d’Hexagone (bonsoir Laure). Bien après le concert, sous une tente, une guitare passe entre différentes mains pour différentes voix et arrive dans celles de Jules. Il joue du Goldman, du Nino Ferrer, du Renaud, etc. Vu sa belle et grande connaissance de la «variété de qualité », il pourrait écrire une rubrique régulière sur les albums marquants (ah mon oreillette me dit que c’est déjà le cas tous les trimestres dans le magazine Hexagone !). D’ailleurs, il a créé un nouveau spectacle interactif, sous forme d’un blind-test, le Jules Box. Sans que l’on ait besoin de mettre une pièce dans la machine, Jules et ses musiciens, délivrent comme une discothèque idéale des chansons francophone de 1950 à nos jours, bien sûr remaniées, malaxées et réinventées.

En synthèse, s‘il joue vers chez toi, ne le rate pas ; s’il joue beaucoup plus loin et bien déplace toi, tu ne le regretteras pas.


Samedi 8 juillet : Jules et le Vilain Orchestra à Ludolac St-Lieux-lés-Lavaur (81). Quelques prochains concerts : Vedettes tour (avec le Vilain Orchestra) : le 7/10 à St Germain en Laye (78) pour l’Estival et le 11/11 à Bruxelles (B). Le Jules Box : le 17/10 à Achères (78).

Un grand merci à Lisa Bernat pour les photos en espérant que cette collaboration soit la première d’une longue série pour les concerts sur Toulouse et ses environs. Six bises de remerciement à Laeti Guiraud pour sa pertinente et bienveillante relecture.

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