Nous continuons l’annonce de quelques concerts programmés au festival Barjac m’en chante du 31 juillet au 5 août. Après AnneliSe Roche, voici Entre 2 Caisses (en entretien dans le n°3 et en chronique d’album dans le n°2 d’Hexagone) avec leur vingt-cinq ans de chanson et leur huit albums. Ils joueront le dernier concert de leur tournée d’adieu – une tourné amputée, reportée, pandémisée – qui se termine en apothéose le premier août dans la cour du château à Barjac.
Nous avons rencontré les quatre chantistes (Dominique Bouchery, Bruno Martins, Jean-Michel Mouron et Gilles Raymond), début juillet au festival Dimey à Nogent en Haute-Marne. Ils ont évoqué leur spectacle On voudrait vous dire au revoir…
Comment décide-t-on une tournée d’adieu ?
Dominique : Plutôt que mourir à petit feu, peu à peu moins demandé, finissons en beauté ! L’annonce de ce spectacle d’adieu a eu de l’effet et beaucoup de programmateurs ont voulu nous faire venir une dernière fois. Une grosse tournée s’est montée, tournée perturbée par les affaires sanitaires.
Le choix des chansons pour un album ou pour un spectacle se faisait collectivement. Et pour ce dernier spectacle ?
Bruno : Collectivement, comme d’habitude. On s’était dit on part sur 20 chansons, avec quelques critères : favoriser les titres interprétés tous les quatre ensemble, choisir un seul solo chacun. Chacun chez soi a établi sa liste. Nous nous sommes retrouvés autour d’une table. Les chansons avec quatre croix c’était bon, et il y en avait au moins une dizaine. Sur celles à trois ou deux, nous avons débattu avec, entre autres, l’envie de ne pas oublier les chansons marquantes du début – L’alcool par exemple -, et en s’orientant vers des titres peu interprétés sur scène.
La construction du spectacle ?
Dominique : Ce spectacle c’est vraiment nous. Car entre nos chansons, nous racontons des histoires, sur la carrière d’Entre 2 Caisses, des anecdotes qui sont toutes authentiques.
Un spectacle plus court pour Barjac ?
Jean Michel : Oui, cela nécessite d’enlever une bonne vingtaine de minutes alors que toute la tournée s’est faite avec le spectacle complet. Pas simple. Mais c’est comme ça dans une soirée avec deux spectacles. Monique Brun – que nous avons lancé dans la chanson avec le spectacle et l’album Ariette et chahut – est à Entre 2 Caisses ce qu’Edith Piaf était aux Compagnons de la chanson. Depuis, elle a trouvé une bonne accordéoniste pour l’accompagner, qui écrit bien et fait les chœurs pas trop mal. Nous faisons la première partie de Monique et Michèle (Bernard). Et donc, il ne faut pas que cela dure longtemps car elles sont âgées… (NDLR : précisons, s’il est nécessaire, qu’il s’agit ici d’humour dont ne manque pas le groupe Entre 2 Caisses)
Nous avons eu le bonheur de savourer leur spectacle d’adieu au festival Dimey le 3 juillet. Un régal ! Avec quelques grands moments scéniques (Les spermatozoïdes, La véritable histoire du christianisme), de l’émotion et de la tendresse (Clodi Clodo), avec un choix éclectique de titres caractéristique de leur amour de la chanson, de toute la chanson. De la traditionnelle avec Les filles de Lorient à la chanson drôle – Je pète au lit, L’andropause – en passant bien sûr par quelques titres de Leprest (Tous les proverbes). Le choix du répertoire est largement puisé dans les premiers albums, centré sur les chansons collectives, et entrecoupé d’anecdotes souvenirs. Ils évoquent, entre autres, Hal Collomb le cinquième compère des débuts, et un titre d’article « Entre 2 Caisses, entre le litron et le Littré ». Ils ont même ajouté, ce soir-là au festival Dimey, un hommage clin d’œil à Patrick Boez (en portrait dans le n°1 d’Hexagone), récemment disparu, habitué de ce festival et grand admirateur et ami d’Entre 2 Caisses, appréciant fortement la version des Mangeux d’terre que Jean-Michel Mouron interprétera les larmes aux yeux. Ils termineront par L’herbe tendre comme souvent dans leur album et leurs concerts.
Et nous sommes à la fois impatients, heureux et un peu tristes de les retrouver pour « la der des ders » à Barjac le 1er août.