Samuel Rozenbaum est un être délicat et exigeant. Il est touche à tout également. Il travaille régulièrement avec des artistes (Bastien Lucas, Vincent Baguian, etc.), il lui arrive de collaborer à la revue Hexagone, d’écrire certains articles. Il photographie aussi, et plutôt fort bien, portant son regard poétique sur les sujets qui l’inspirent. Depuis toujours Samuel est un amoureux de la musique, de la chanson qu’enfant il a absorbée sur les fréquences radio que sa mère écoutait. A l’âge des premières boums, il n’a guère d’inclination pour la danse mais sa place se tient plutôt derrière la mini-console de mixage. RTL et Rires & chansons sont alors histoires anciennes, l’adolescent erre davantage sur Ouï FM ou Skyrock, et ses amis dorénavant s’appellent East 17, IAM, Bryan Adams, Oasis, Des’ree, NTM, Ace of Base, Nas, Réciprok, The Presidents of the USA, Ménélik, Bon Jovi, Ophélie Winter, Passi, Jamiroquai, les Fugees, Alliance Ethnik, les Red Hot Chili Peppers, Offspring, the cranberries, Skunk Anansie, Fool’s Garden ou bien Manau.
Samuel est un peu touche à tout donc, un « être tentaculaire » comme il est dit dans la notice descriptive qui présente son projet multidisciplinaire (expositions, livres, chansons, clips, performances), hybride, combinant le champ de ses passions, le champ de six années fructueuses durant lesquelles Samuel a glané un matériau protéiforme. La bande song est la part photographique de cette pieuvre artistique.
Samuel précise qu’à l’époque de son adolescence les chansons le tenaient éloigné des autres autant qu’elles lui permettaient de communiquer avec eux. Aujourd’hui, Samuel écrit ses propres chansons, elles accompagnent ses expositions de photos. Elles sont la bande-son de sa bande song.
Dans cette chanson, Mauvaise habitude, Samuel Rozenbaum se confie sur la solitude qui l’accompagne depuis son enfance. Une solitude choisie (« Je fais le mort »), une solitude en rien pesante dès lors qu’elle est partagée avec ses meilleurs amis d’enfance, ceux qui n’ont jamais fait défaut : les jouets.
Les voici mis en lumière dans ce premier clip réalisé par Laetitia Laguzet. On y voit l’évidente référence à Toy Story, on se plaît alors à imaginer Samuel en Andy (le petit garçon dans le film des studios Pixar), et on se demande si la solitude est vraiment une si « mauvaise habitude ». De très beaux premiers pas, tendres et émouvants.