Les Malpolis : ils sont revenus !

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Les Malpolis. Ce groupe toulousain, après avoir déclenché les rires sur scène pendant au moins quinze ans avait tiré sa (ir)révérence lors de six concerts d’adieu « Les malpolis ferment leur gueule« , fin décembre 2012, dans leur salle fétiche du Bijou. Mais moins de quatre ans après, ils reviennent pour quatre soirées de reformation exceptionnelle. Dans la lignée de Font et Val, mais dans leur style personnel, Les Malpolis déclenchent un rire libérateur, ont un regard aiguisé sur la société, se moquent des modes, égratignent les politiques et possèdent une vraie liberté de ton. Sans compter les interventions entre eux ou quand ils interpellent le public qui sont toujours des moments de franche rigolade (Tiens, tu vois, j’en parle au présent !).

Photo : Michel Gallas
Photo : Michel Gallas

Vrai que ce groupe, duo devenu trio en cours de route avec un batteur, comblait un manque. Et aujourd’hui il nous manque tellement il nous avait comblés hier. Le public ne les a pas oubliés : les quatre concerts affichent « complet » et j’en connais qui regrettent de ne pas avoir réservé plus tôt. Et ce dimanche 18 décembre, ils sont bien présents et en forme. Ils ont retrouvé le costume, la cravate à pois, et pour Stephane le grand à la basse et pour Piérick l’auteur compositeur, leur guitare. Ils n’ont rien perdu de leur regard ironique sur l’actualité et de leur capacité à transformer cette observation en rire impertinent. Ils arrivent en chantant avec la voix (?!) de Renaud : «Toujours vivants Rassurez vous Toujours la banane Toujours debout » Un peu plus tard Stephane, crie très fort à un moment donné et s’interroge « Je suis inquiet, je crois que c’est une Macronite » Ils annoncent être réunis pour évoquer la mémoire du défunt groupe Les malpolis. Ils ont choisi une vingtaine de titres, qui vont du premier concert en 1997 (dont Du côté de Tchernobyl avec sa phrase mémorable : Mais alors à quoi ça sert d’être aussi bien membré / Quand on a les bras trop courts pour se branler) jusqu’aux derniers morceaux créés (dont Jessica, à ma connaissance, jamais enregistré). Bien sûr, certaines chansons font un peu datées, ils le savent et, dans leur présentation, ils citent, eux-mêmes et par avance, des références qui peuvent apparaître anachroniques ou même des notions « qui ont carrément disparues comme le Parti socialiste ».

Photo : Michel Gallas
Photo : Michel Gallas

Leur sketch Ménageons les susceptibilités religieuses lui reste –malheureusement- d’une incontestable actualité et d’une incroyable pertinence. Et Dépénalisation du droit des affaires, sous forme de reggae chanté avec l’accent de Marseille, semble avoir été écrit hier matin. On ressent leur envie de jouer et d’être ensemble. Entre les chansons, nous nous régalons des traits d’humour et des réparties. Ils offrent un bon concert devant un public ravi et qui le fait savoir. Un public composé de fidèles, qui connaissent des chansons par cœur, et de novices curieux. Lors des rappels on a droit à l’ancienne Ma ville –est la plus belle des villes– (C’est chez nous qu’on est les plus cons / Comment peut-on confondre à ce point le trou d’un cul et celui du nombril ?) et On veut pas du travail avec laquelle je les ai vu finir les six concerts que j’ai vu (ah ben sept désormais !). Rire franchement : ah, quel bien cela fait !

Vont-ils continuer ? Le public toulousain a-t-il été privilégié ? Je n’ai pas la réponse. Ces concerts exceptionnels de décembre sont fortement dus à l’insistance répétée d’Olivier Chatellier, le programmateur de Chez ta mère. Voilà, j’en ai fini avec cette chronique, la dernière de l’année et un peu exclusive. Je pourrais en être assez content, mais à la relecture, il me semble qu’il manque une illustration, un dessin d’humour comme ceux de Piérick le dessinateur, toujours malpoli mais talentueux du mook Hexagone. J’aurais bien aimé sa vision de ce concert !

Hexagonaute, je te souhaite une Bonne année 2017 en jolies chansons et en mémorables concerts.


Les Malpolis 18 décembre Chez ta mère à Toulouse

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