Après avoir sorti deux albums, La vie ordinaire de Bruno Guglielmi en 2011 et Empaillé en 2014, Bruno Guglielmi a partagé ces derniers mois entre l’écriture pour d’autres artistes (dont Julien Clerc pour qui il a écrit le titre Entre elle et moi qui est le single de son dernier Best Of) et la préparation d’un nouvel album qui est prévu pour 2017. Il revient sur son parcours et nous présente ses projets.
Hexagone: Quand et comment as-tu commencé la musique ?
Bruno: J’ai commencé la musique, je devais avoir 13 ans. C’était avec des potes dans un groupe de rock. Je jouais de la batterie en autodidacte. À l’époque, je voulais vraiment être batteur, mais à côté de ça j’avais aussi une guitare que l’on m’avait offerte. Vers 17 ans j’ai commencé à écrire des petites chansons sans trop oser l’avouer à mes copains rockeurs. À cette époque-là, je m’éveillais à la chanson française qui me procurait des émotions nouvelles.
Hexagone: Quand as-tu commencé à te dire que ça pourrait être un métier ?
Bruno: C’est étrange mais les déclics sont toujours venus de mon entourage. Au début c’est une copine qui m’a dit que je devrais faire de la batterie mon métier. J’avais 20 ans, j’étais étudiant, et jusque-là je n’y avais pas pensé. Un peu plus tard, vers 26-27 ans, sur une date où je devais être batteur dans un club de vacances, je me retrouve à remplacer la chanteuse qui était malade. À la fin de ce concert, mon pote guitariste, convaincu qu’il y avait quelque chose à faire avec moi me propose de monter un duo guitare/voix. À partir de là j’ai commencé à assumer ce costume de chanteur. J’avoue qu’au début, il était un peu lourd à porter. On a joué dans de très nombreux bars avec des reprises. Puis, suite à la rencontre de Dominique Gau de chez Warner, j’ai commencé à faire mes propres chansons en français.
Hexagone: Quand arrive le premier projet de disque ?
Bruno: Quand j’ai vraiment décidé d’avancer sur ce projet-là, j’avais eu des contacts avec des maisons de disques qui n’ont pas abouti. Ça a été assez loin pour me laisser croire à des trucs, mais rien ne s’est vraiment déclenché. Après ça, je me suis retrouvé un peu KO. C’était en 2009-2010. Alors je me suis recentré et j’ai acheté un petit home studio. J’ai choisi de faire quelque chose d’hyper authentique, de parler de tout ce qui m’emmerdait, me faisait vibrer ou pleurer. J’ai fait ce premier album La vie ordinaire de Bruno Guglielmi chez moi, en ermite. Je l’ai sorti en indé, sans spécialement d’espoir. Quelques mois après, par internet, je suis contacté par Arthur Le Forestier qui me dit qu’il trouve que ce que je fais n’est pas mal. Forcément, ça me fait plaisir. Dans cet album, il y avait une chanson Fils de dans laquelle je ne suis pas très tendre avec eux (j’ai changé d’avis depuis que je connais mieux le sujet d’ailleurs !). Arthur me dit que la chanson l’a bien fait rire. Il a un recul de fou sur tout ça. Puis on se rencontre chez des amis communs où il était venu avec son père. Maxime me parle de mon album et me dit des choses qui me font vraiment plaisir venant de lui. Je réalise que c’est en ayant été le plus sincère possible que j’ai touché des gens.
Hexagone: C’est ce qui t’a donné envie de continuer ?
Bruno: Oui, ça m’a fait du bien. Avec Arthur, on s’est revus pour essayer d’écrire des chansons. C’est quelqu’un qui a vraiment du talent. Ensemble, on a écrit la chanson Le pigeon qu’on chante souvent sur scène. De là est née une belle amitié très profonde avec lui. Maxime s’est mis à suivre de près ce qui se passait et m’a proposé d’enregistrer mon 2ème disque chez lui, dans sa maison de campagne. Il m’a vraiment aidé. C’est quelqu’un de très droit et un vrai amoureux de l’artisanat de la chanson. J’ai fait ses premières parties au Casino de Paris, c’était de beaux moments.
Hexagone: Quand ton 2ème album Empaillé est sorti, ça a un peu bougé ?
Bruno: Oui, j’ai rencontré une attachée de presse qui a aimé mon projet et a proposé de me filer un coup de main. Elle s’est vraiment investie pour m’aider. Ce sont des rencontres que j’adore. De la même manière qu’Arthur et Maxime, elle a fait les choses par simple conviction. En 2014, l’album a fait partie des 5 albums de la “Playlist de Maxime Le Forestier” dans l’OBS.
Hexagone: Si tu ne devais citer qu’un titre de cet album, ça serait lequel et pourquoi ?
Bruno: Je dirais Ailleurs. C’est la dernière chanson. Elle n’était pas destinée à être sur le disque et finalement on l’a enregistrée à la toute fin. C’est une petite révolte contre ce racisme convenu et à peine dissimulé envers les Roms et par extension les Roumains. Cette puanteur est présente à longueur de sketches ou d’émissions de télé et tout le monde se marre ou presque. Moi ça me révulse.
Hexagone: Tu as posté sur internet la vidéo d’un nouveau titre, ADN. Peux-tu nous parler un peu de cette chanson ?
Bruno: J’avais envie de parler de la banlieue d’une autre manière. On ne la connait pratiquement qu’à travers le rap. J’ai grandi et je vis en banlieue, j’y ai tous mes souvenirs et j’entretiens une certaine tendresse pour ces villes un peu bâtardes « ni campagne, ni Paris » et qui peuvent malgré tout être très attachantes.
Hexagone: Où en es-tu de ton projet ?
Bruno: Toute l’année dernière, j’ai beaucoup travaillé l’écriture, que ce soit pour moi ou pour les autres. Là, je prépare un nouvel album pour le printemps. J’ai envie d’enregistrer les nouveaux morceaux mais il faut encore que je trouve la forme dans laquelle je vais le faire vu que je voudrais quelque chose d’un peu différent dans le son. J’ai aussi envie d’aller jouer dans des lieux où les gens écoutent.
Hexagone: Tu as fait une chanson avec Rose pour Action Enfance.
Bruno: Rose et moi avons été touchés par Action Enfance. Après les avoir contactés chacun de notre côté, on a été invités à visiter un de leur village ensemble. Sur la route du retour, dans le train, est venue l’envie de leur écrire une chanson. Mon village est sortie il y a quelques jours et est disponible en téléchargement sur Ulule ( https://fr.ulule.com/mon-village ), dans l’objectif de financer des vacances aux enfants.
Bruno Guglielmi en concert:
– 08/12: Le Macareux (co-plateau avec Jean-Roch Waro et Mister Février)