Non, Lily Luca n’est pas une « artiste torturée »

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Photo David Desreumaux
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Photo David Desreumaux

Lily Luca se moque, très gentiment, des « artistes torturés » dans le nouvel album qu’elle est allée enregistrer à Londres. Mais oui, à Londres, pas à Lyon. C’est pas courant sur la jeune scène de la chanson française d’aller enregistrer à Londres. Bon d’accord, Fred Thomas est un vieil ami de Lily, et ça, bien sûr, ça aide. Mais c’est surtout un arrangeur étonnant, un musicien polyvalent et un artiste créatif pourvu de beaucoup d’imagination.

Le problème c’est qu’il ne roule pas – encore – sur l’or : pas moyen de le faire venir à Lyon sur l’immense scène d’A Thou Bout d’Chant pour fêter, au pays, la sortie de l’album de Lily. Il a donc fallu travailler. Travailler encore. Travailler pour transformer tous les arrangements de Fred et les adapter à la basse de Sébastien Quencez et à l’accordéon de Pauline Koutnouyan qui, eux, étaient bien là pour accompagner Lily.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Mais bon, ça saute aux yeux : ils se connaissent depuis longtemps ces trois-là. Ils ont relevé le défi et, au bout du compte, on a eu droit à une véritable recréation de l’album, sur un ton, certes, plus « chanson française » traditionnelle, mais avec plein d’idées un peu décalées et du meilleur effet. La musique sonne juste et quand une amie qui donne dans l’électro rejoint Lily sur scène, on se dit – si on ferme les yeux – que Fred Thomas est soudain arrivé là comme par miracle.

Mais, ce qui est vrai, et là on ne rêve pas, c’est que Lily est là et bien là, avec des textes bien à elle et avec ses talents de musicienne, pas torturée du tout. Une vrai « bête de scène » pourrait-on même dire. C’est vrai, à Lyon, elle est chez elle, avec des amis sur la scène et dans la salle. Pas intimidée du tout, l’artiste, dans ces conditions.

Et il ne faut pas l’être, intimidée, pour chanter ce répertoire souvent des plus joyeux mais aussi, parfois, très « osé ». Un peu « grivois », diraient certains. Grivois, ça veut dire quoi ? Dans ce « grivois » il y a bien sûr un peu de sexe. Mais dans le dictionnaire, on trouve aussi comme définition : « Une gaieté libre et hardie ». Et là, je n’hésite pas : oui Lily sait faire dans le grivois avec légèreté et beaucoup d’humour, et ça passe. Ca passe même très bien.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

D’autant qu’elle a aussi d’autre cordes à son arc. Dans Vaille que vaille, elle chante la dure condition de la gymnaste qui a tout gagné et à qui il ne reste plus qu’à  viser « la médaille solaire pour s’envoler au rang de Dieu« .

Elle chante aussi la plage en hiver, et ça sent le vécu, cette histoire écrite au Québec, en juillet 2013, lors d’un stage au Village en Chansons de Petite Vallée. Dans le texte, le copain adore les plages hivernales, mais l’artiste non, pas du tout. Pourquoi ? Ca, c’est dans la chanson qu’on ne va pas déflorer ici ! Il faudra écouter l’album qui est sorti depuis peu, ou aller voir Lily quand elle passera sur scène ici où là.

Les Toulousains ont bien de la chance, Lily Luca sera Chez ta mère, le 8 juin. Ils ont Manu Galure, ces toulousains, mais le 8 ils auront aussi Lily Luca. Quant aux lyonnais qui auraient raté les rendez-vous d’A Thou Bout d’Chant, Lily les gâte à nouveau le 17 mai. Elle sera dans les pentes de la Croix-Rousse, dans la petite salle du Bal des Fringants que Muriel Bertod mène énergiquement avec une programmation aussi éclectique que créative et généreuse.


Les photos du reportage ont été prises le 22 avril au Bateau El Alamein à Paris.

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