Les Innocents, un monde parfait à Marseille

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Photo Malorie d'Emmanuelle
Photo Malorie d'Emmanuelle
Photo Malorie d’Emmanuelle

Il est des groupes que l’on écoute toujours avec le même plaisir, qui évoquent des moments de vie universels qui nous font nous sentir bien l’espace d’une chanson, d’un album ou d’un concert. Les Innocents sont de ceux-là. Le 11 mai 2016 à Marseille, ce sont des retrouvailles tardives et émouvantes et  qui ont eu lieu avec les 300 personnes présentes dans la petite salle du Moulin. Car outre les 15 ans de séparation du groupe, c’est un peu plus que les Marseillais ont attendu pour voir ou revoir les Innocents ! Exactement depuis mai 1993, à l’Espace Julien, soit 23 ans.

Certes ils ne sont plus que deux sur scène, JP Nataf et Jean-Christophe Urbain, mais les voix sont là, inchangées et toujours justes. Les chansons s’égrènent dans une ambiance intimiste, un savant mélange des plus récentes du très bon l’album Mandarine, ils ouvrent avec les superbes Philharmonies Martiennes, ou des anciennes, voire très anciennes comme Jodie, que l’on retrouve avec une joie non dissimulée. Ce sont d’ailleurs ces morceaux anciens, l’Autre Finistère, un monde parfait ou Colore, qui sont repris à l’unisson par le public conquis. Le duo occupe la scène, plaisante sur sa séparation. Ils se taquinent mais c’est aussi le public parfois trop sage qui est pris à parti prenante des plaisanteries ou que les compères entrainent pour faire les chœurs.

Photo Malorie d'Emmanuelle
Photo Malorie d’Emmanuelle

Côté musique, les deux hommes sont fidèles à leurs albums et leurs sonorités, la pop toujours, parfois plus rock ou jazz. Ils alternent les morceaux qui bougent et ceux plus lents. Et  toujours avec des textes qui touchent par leur justesse et leur intemporalité.

La proximité entre le groupe et le public était telle que certains se sont assis sur le devant de la scène, il y a des jeux de regard et l’on devine une complicité entre les deux hommes qui se ressent désormais dans leur manière de faire de la musique.  Les presque deux heures passent trop rapidement. La chemise de JP est à essorer, le spectateur a une folle envie que cet instant dure et que la musique continue. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, et c’est avec la magnifique Un homme extraordinaire que se termine le concert. Ce come-back inespéré des Innocents fait partie de ces instants musicaux qu’on apprécie et dont on se souviendra comme d’un moment extraordinaire.

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