Pierrick Vivares, de jazz en pop

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Pierrick Vivares a sorti il y a trois ans Transports en commun, un premier album très remarqué. Il nous propose maintenant un EP, Ph[o]enix, qu’il va chanter au Radiant dans la banlieue de Lyon en avril, puis à A Thou Bout d’Chant en mai prochain. Je suis allé rencontrer le jeune homme, un artiste déterminé, un musicien amoureux des mots qui raconte ses premiers pas dans la chanson, son parcours et ses projets.

SYlVAiN FAiSAN PhOtOGRAPhE AUtEUR
Photo : Sylvain Faisan

Hexagone : Tu as fais la Maîtrise de la Loire comme Sarah Mikovski, mais c’est en mettant en musique un texte de ton père que tu es devenu, un peu par hasard, un auteur-compositeur-interprète.
Pierrick : C’est vrai, je suis devenu chanteur un peu par « hasard », bien que l’ayant forcément un peu provoqué. C’est parti de ce texte de mon père, une poésie que j’avais étudiée au collège en 4ème. Mon père était coiffeur à l’époque et aimait écrire. Il m’a transmis ce goût des mots. Le goût de la musique me vient beaucoup de ma mère qui est chanteuse lyrique. Ma sœur faisait du violon et elle est aussi chanteuse lyrique. Mon père écoutait beaucoup de chansons françaises, Brel, Souchon, Le Forestier, Jonasz et bien d’autres. Je les aimais bien aussi mais plus tard j’ai découvert Fersen, Boogaerts, Baguian et bien d’autres encore et me suis fait mes propres expériences, mes propres découvertes.

SYlVAiN FAiSAN PhOtOGRAPhE AUtEUR
Photo : Sylvain Faisan

Hexagone : Et comment se sont passés tes débuts dans la chanson ?
Pierrick : Je savais que je voulais être dans le monde du spectacle où je me sentais à l’aise. Je chantais depuis un certain temps, je faisais du piano à la maîtrise de la Loire mais je ne savais pas ce que je pourrais faire. J’ai vraiment débuté sur scène en avril 2010, avec ma guitare cette fois-ci, dont j’étais tombé amoureux quelques années auparavant. J’avais un répertoire de 3 ou 4 chansons que je complétais par des reprises de Souchon ou Tété, Sheller ou Brassens… De concert en concert on me demandait de revenir et je me suis pris au jeu. Voilà comment ça a vraiment démarré et comment j’ai écrit ensuite de plus en plus de chansons. Ce qui est curieux, c’est qu’adolescent, je n’étais pas vraiment un littéraire mais que j’ai toujours beaucoup aimé les mots. J’étais plutôt matheux et je ne lisais pas beaucoup. J’ai pourtant trouvé un grand plaisir à écrire, à jouer avec la texture des mots. C’est devenu très rapidement un plaisir. Étonnamment, c’est l’écriture qui m’a ouvert le chemin de la lecture et non l’inverse. Et naturellement, la musique a été le support idéal pour m’exprimer puisque j’étais avant tout musicien.

Hexagone : Souvent les jeunes artistes commencent par un premier EP et font ensuite, s’ils y arrivent, un premier album. Tu as commencé directement par l’album.
Pierrick : Pour faire mon premier album, en 2013, j’avais fait appel à un financement participatif et j’avais également des partenaires privés. J’avais démarché les TCL, le réseau des transports en commun de Lyon, puisque l’album s’appelait Transports en commun, ainsi qu’Irisbus, l’entreprise qui fournit des bus aux TCL. Mais comme je manquais d’expérience, je n’ai pas fait le nécessaire pour assurer la diffusion de cet album, ça fait partie de l’apprentissage !

SYlVAiN FAiSAN PhOtOGRAPhE AUtEUR
Photo : Sylvain Faisan

Hexagone : Tu travailles maintenant avec d’autres musiciens ?
Pierrick : J’ai longtemps été tout seul à mes débuts. Mais j’ai fait le premier album avec Stéphane Piot aux studios de l’Hacienda à Tarare, un studio qui continue maintenant à nous soutenir. Ils sont devenus éditeur et nous avons signé avec eux en édition. On est également soutenu par Les Poly’Sons, le festival de Montbrison, et j’ai autour de moi deux musiciens et amis (Clément Faure et David Marduel) avec qui je travaille depuis longtemps. Quand on travaille les chansons, j’arrive avec les guitares/voix et on travaille ensuite ensemble, ainsi qu’avec Stéphane Piot pour les phases de studios. On fait des pré-productions, mais on travaille aussi beaucoup en studio où il se passe aussi toujours quelque chose de spécial, d’inattendu. Les musiciens sont donc partie prenante des arrangements et sur le nouvel EP j’ai même confié une partie de la réalisation à mon guitariste, Clément Faure.

Hexagone : Mais pourquoi faire un EP alors que tu as déjà un premier album ?
Pierrick : La raison principale est le virage musical que je suis en train de prendre et j’avais besoin d’en faire la photographie pour m’en imprégner et dévoiler cette autre facette de ma personnalité artistique. Le style de l’album précédent était plutôt pop/swing. Le nouvel EP est résolument pop, tout simplement parce que j’ai changé, que mes envies ont changé, que j’ai changé de guitare, que j’ai changé ma façon de travailler et écouté d’autres musiques : Boogaerts, JP Nataf, De La Simone et plus globalement tout le label Tôt ou tard. J’ai réécouté beaucoup Tété et de la chanson anglophone, des années 70 à aujourd’hui. Et puis, là où avant j’écrivais d’abord le texte, maintenant il m’arrive aussi de commencer par la musique.

Hexagone : Il y a déjà des concerts qui sont prévus pour la suite ?
Pierrick : On a déjà une dizaine de dates jusqu’à mi juillet et on retourne en studio cet été parce qu’on a une furieuse envie d’enregistrer d’autres chansons pour un nouvel EP, qu’on aimerait sortir en 2017.


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