Carte postale de Concèze – Jour 3 – Clarika et Emilie Marsh

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Concèze, le 14 août 2015,

Très cher Hexagonaute,

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Matthias Vincenot – Photo David Desreumaux

Voilà, la troisième journée du festival DécOuvrir 2015 vient de se terminer. Il est 3 heures 15 du mat’ et je prends mon clavier pour t’écrire ta carte postale du jour. Tu vois, Concèze, c’est un peu une expérience hors du commun. Sept jours non-stop de poésie et de chanson dans une ambiance débonnaire qui ne se dément pas et dans un rythme à la fois paisible et haletant.

Aujourd’hui, c’était un peu comme hier niveau temps pour te dresser le décor, une pluie diluvienne, histoire que tu t’imprègnes bien des conditions locales, que tu vives l’évènement au plus près, comme si tu y étais. Dans le gîte, pas d’événements hyper marquants aujourd’hui. En lieu et place d’Emilie Marsh qui répétait hier, c’était au tour de Garance et  Tomislav de faire tourner les chansons aujourd’hui. Histoire de se préparer pour le concert de mardi prochain.

Aujourd’hui, après la première au château de Pompadour et la soirée d’hier à Tulle dans la salle Latreille, c’était le début des concerts dans la salle du foyer rural de Concèze. Un peu comme si c’était le vrai commencement du festival. C’est, certes, pas tout à fait vrai mais il y avait malgré tout quelque chose de cette nature. Concert sur place oblige, l’affluence à l’heure du spectacle a créé un vrai mouvement de vie dans la cité que l’on n’avait pas encore connu jusqu’à présent. En dépit de la pluie qui avait battu la campagne toute la journée, ils sont venus en nombre les corréziens et les pas corréziens. La salle était bien garnie donc.

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Emilie Marsh – Photo David Desreumaux

Ce frémissement du vrai départ, on l’avait d’ailleurs senti dès les balances durant l’après-midi. Avec notamment l’ensemble Dec’Ouvrir qui investissait vraiment et pleinement la scène alors qu’on les avait vus jusque-là répéter dans la petite salle voisine.

Pour cette première date intramuros, l’affiche était de taille avec – notamment – au rayon chanson 2 filles qu’on apprécie beaucoup – j’euphémise grave – chez Hexagone. Deux filles, deux tempéraments, deux univers différents, des thématiques différentes mais deux filles avec pour points communs incontestables le talent, la force et la détermination. Emilie Marsh et Clarika.

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Emilie Marsh – Photo David Desreumaux

La soirée a débuté en poésie, avec une lecture de textes issus du concours Poésie en liberté et de la revue Place de la Sorbonne dits par Philippe Ambrosini, Antoine Coesens et Selma Kouchy. Puis, c’est Matthias Vincenot qui est venir dire quelques uns des poèmes tirés de son dernier recueil, Génération deux mille quoi.

Ensuite, place à la chanson. La première à fouler les planches du foyer rural, c’était Emilie Marsh. On t’a vanté à plusieurs reprises son travail et dit tout autant le plaisir renouvelé à la voir sur scène régulièrement. Depuis le début de l’année, Emilie a à peu près raflé tous les prix et concours auxquels elle s’est présentée. Pic d’Or, Le Mans Cité Chanson et j’en passe. Le virage rock qu’elle a amorcé depuis l’an dernier commence à porter de jolis fruits et se voit fort justement récompensé. Il faut dire qu’elle a mis de bien belles cartes dans son jeu. L’écriture est directe mais ne refuse néanmoins pas la narration, le langage embrasse son époque même quand il fantasme la sœur imaginaire de Shakespeare, les thématiques sont assumées et débridées. Même si Emilie Marsh se plaît à rendre un hommage et dire son admiration à sa Lady Electric, Patti Smith, elle se crée cependant, progressivement, une identité propre, très personnelle, qui la démarque de ses influences.

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Clarika – Photo David Desreumaux

C’est en formation avec Etienne Champollion aux pianos et claviers et Mathieu Chrétien à la batterie qu’Emilie a fait vibrer les murs du foyer rural. Une énergie brute, beaucoup de sensualité, une maîtrise des codes du rock qui augure d’un parcours qui n’est qu’à l’aube de sa promesse.

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Clarika – Photo David Desreumaux

Emilie Marsh, on l’a d’ailleurs retrouvée un peu plus tard, invitée sur scène pour un duo, Les garçons dans les vestiaires, avec Clarika qui venait clore cette première soirée de haut vol à Concèze. Une Clarika, comme toujours impeccable, accompagnée par l’Ensemble DécOuvrir. Pour cette date, c’est un florilège qu’elle a offert au public. Le very best of Clarika. Du tube et que du tube. Les patineurs, Ca s’peut pas, Bien mérité, Ne me demande pas, Joker, Rien de tel et Les Garçons cités plus avant. Clarika, c’est des textes qui semblent simples mais qui t’uppercutent, c’est une présence et une maîtrise de la scène plutôt sidérantes. Et je garde pour la fin l’arme ultime de cette chanteuse qui nous séduits depuis près de 20 ans maintenant, je veux parler de sa voix. Reconnaissable entre mille, voix-transmission d’une émotion sans pareille comme sur ce seul morceau moins tubesque que les précédents évoqués, Lâche-moi. A couper le souffle, à faire perler quelques larmes sur les joues. Un moment intense, une artiste aussi frêle que forte.

Voilà pour aujourd’hui Hexagonaute. Demain c’est dimanche, je ne suis pas certain que le facteur passera. Faut pas déconner non plus.

3 Commentaires

  1. « Ces filles-là, mon vieux, elles sont terribles! » Voilà, Johnny, y dit pas que des c… ornichonneries.. Il sait reconnaître les vraies valeurs… Pas de bla-bla superflu, tout est dit dans l’article, juste un détail, dans le genre fille rock belle et rebelle, on a eu Valérie Lagrange, qui en plus, a bien mis sa vie en accord avec ses idées… Mais ceci est une autre histoire, à suivre ailleurs et un autre jour …

  2. Oui, cette année est l’année d’Emilie Marsh , elle a fait vibrer tous les coins de France de sa belle énergie . Avec Clarika , aussi belle et rebelle dans un autre style, deux filles terriblement talentueuses . Poésie, rock, émotion, tous les ingrédients pour un bon festival . Il me tarde de savoir pour Tomislav et Garance , je les ai vus à Blanzat en juillet, et …Les avis étaient partagés , Moi, je les aime bien tous les deux …Séparément !

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