Private parts, Demi Mondaine et les autres

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Au sortir du concert de Demi Mondaine au Pan Piper, ce 6 février, je filais en hâte me procurer leur dernier album Aether. La jeune Rude Girl – coupe courte et tee shirt Fred P. de rigueur – me le tendit en échange d’un billet froissé et me confia : « si vous voulez attendre un peu, vous pouvez avoir une dédicace du groupe…« . A la fin de leur set, Béa la chanteuse avait convié son public à un after dans un bar des environs. Ça risquait fort de s’éterniser… A regrets, je me passais donc d’un échange avec le groupe. Sans doute me liront-ils et en ce cas, c’est moi qui leur dédicace cette chronique de leur concert !

pan piper 06 02Le performer Yannick Unfricht de Hey ! qui ouvrit le bal de façon fort macabre, aurait pu me convaincre davantage si sa chorégraphie avait comporté plus de mouvements et de pas de danses… Sa déambulation – affublé d’un masque et tablier de cuir, énorme cisaille à la main, parmi un public mi-amusé, mi-médusé – lui conférait néanmoins l’air inquiétant et envoutant d’un échappé de Silent Hill. Mais c’est surtout en s’associant à l’entrée sur scène de Demi Mondaine, entourant Béa d’immenses bois de cerf qu’il a trouvé sa place dans le show. Le ton était donné ! Et Béa d’entamer le sulfureux Zombie*, sous le regard de figures tutélaires de la rebelle attitude qui défileront en fond de scène tout au long du concert. Se mouvant avec une grâce féline, miaulant presque, elle déchaina d’entrée de jeu la ferveur de son fan club. Plus red que Black Daliah dans sa robe incendiaire, qu’elle releva fréquemment pour nous laisser entrevoir des jambes interminables, ornées de superbes tatouages, la belle est indubitablement dans la catégorie fleurs vénéneuses. Elle fit littéralement monter aux rideaux mon quinqua de voisin, qui trépignait et hurlait son enthousiasme comme un ado en proie à ses premiers émois… Il faut bien avouer qu’il y a de quoi se perdre à jamais dans les grands yeux noirs de cette comtesse punk-rockeuse aux pieds nus, d’être plus que troublé par sa voix et sa gestuelle ô combien sensuelle. Je ne me souviens pas avoir déjà vu un dos aussi cinégénique, talent qu’elle partage d’ailleurs avec Sarah la bassiste (voir le bandeau de leur page Facebook).

C’est un rock très eighties – en anglais dans le texte – qui prit la suite de Zombie. Un titre qui fait la part belle à la guitare de Mystic Gordon, le complice de Béa à la compo. Les morceaux d’Aether se succédèrent ; IntempéranceGarde fou, le superbe Jour Blanc, Epitaphe et surtout Private Parts, le beau cadeau fait à Béa par un certain Iggy Pop, rien de moins qu’un inédit des Stooges ! Cerise sur un gâteau déjà fort appétissant, Vénale d’Amour nous offrit en prime un trio de danseuses aux somptueuses transparences, véritable festin pour les yeux… Béa et sa bande – j’ai omis de citer l’excellent Dimi Dero à la batterie, son partenaire dans ses aventures théâtrales – ont conclu leur set par Paris sous la neige, le plus beau titre à mon sens de l’album, sur lequel plane l’ombre du grand Jacques.

En attendant I am un chien, qui prenait la suite de Demi Mondaine sur la scène, j’avisais Sarah. Elle avait rejoint des amis et s’enquérait auprès d’eux de la qualité de leur prestation. Sarah, vous ne m’avez rien demandé à moi, mais comme c’est le propre de tout bon chroniqueur de donner son avis – surtout si on ne le sollicite pas – je peux vous affirmer que le seul défaut de ce concert au Pan Piper, c’était sa durée, bien trop réduite à mon goût…

* Amateurs(trices) de l’art érocktique, visionnez d’urgence le clip hommage à la reine des pin-up, Betty Page.


Dessin de une par Le Mad

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