Jules et Alexis HK, chanteurs modèles à Canal 93

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Photo David Desreumaux
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Depuis le début de cette nouvelle saison, les soirées FrancoFans, organisées à Canal 93, à Bobigny, n’en finissent pas de nous séduire ! Et la programmation à venir ne nous fera pas démentir tout de suite. Volo, Daran, Cabadzi – entre autres – sont attendus pour les prochaines sessions… Jeudi 11 décembre, le public venu nombreux a pu apprécier deux pointures de la chanson indé comme on dit. Deux beaux gosses. Jules et Alexis HK se sont succédé sur les planches, chacun dans son style propre mais pour le même plaisir partagé de toute la salle. Deux chanteurs, deux prénoms qui se sont fait un nom dans le milieu !

C’est le beau Jules qui a ouvert le bal. Pas Nicolas, non, Jules tout court. Pas comme Alex Toucourt, non Jules. Jules point barre si tu veux. Jules. C’est qu’il commence à parcourir le territoire de la chanson depuis un petit moment ce bestiau-là mine de rien. Trois albums à son actif, dont le dernier, Le Sale gosse, avec lequel il poursuit sa tournée actuelle, parcourant l’hexagone avec son Vilain Orchestra qui l’accompagne. Cependant, hier, c’est du seul Pascal Lajoye que le Jules était accompagné.

Photo David Desreumaux
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On entend souvent dire que Jules est au croisement de la variété et de l’alternatif. Comme ça, dit sans ambages et sans jambages, ça semble ne pas tenir debout. Un peu casse-gueule comme formule. Pourtant, même si l’on n’apprécie pas beaucoup à Hexagone de suivre des formules déjà plus ou moins usitées, il faut admettre qu’il y a quelque chose de cet ordre-là chez ce compatriote Cergyssois des Ogres de Barback. Mais les croisements ne donnent pas toujours des choses bâtardes et ce qui ressort de l’alchimie julienne n’est qu’enfant légitime ! Pas une espèce de popote bricolée sur le coin de la table mais plutôt de l’authentique qui ne se définit pas en tant que frontière, ni en tant qu’univers. Jules fait ce qu’il a envie de faire, construit une œuvre sur son naturel propre.

Et son naturel, quel est-il ? « Musicalement, je viens de l’école alternative de la Mano Negra. J’aime le côté bestial de la scène, avoir ce besoin d’exulter. » déclarait-il récemment au journal Nord-Littoral. C’est exactement cela que le public de Bobigny a pu ressentir jeudi dernier. Un show-man doublé d’un rockeur de variété. Jules maitrise parfaitement son sujet scénique. Il est drôle, touchant, sait titiller les consciences politiques et musicalement, c’est fichtrement bien gaulé ! Mal barré, Thérèse et « le tube de l’été 2016 » C’est cher mais c’est bon sont de véritables tubes en puissance. Puissants en tout cas. Tout comme l’est Jules sur scène. A voir absolument.



Photo David Desreumaux
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Après un rapide changement de plateau, est venue l’heure d’Alexis HK. On a déjà exprimé dans ces colonnes, cher hexagonal Lecteur, tout le bien que l’on pense de ce garçon qui chatouille harmonieusement nos tympans depuis le début des années 2000.

Jeudi soir, Alexis HK s’est donné en solo à Canal 93. Tout seul, avec sa guitare folk. Si la formule semble éco sur le papier, dis-toi direct qu’un Alexis HK tout seul à la guitare, c’est un peu comme Nicolas Jules ou Benoît Dorémus. Ça prend toute sa dimension et sa profondeur. Un bon rhum, tu ne fais pas des cocktails avec. Tu vois l’idée. Je ne suis pas en train de dire que nous ne voulons pas voir Alexis, Nicolas ou Bénito en formation, non non non, mais de pouvoir profiter de leurs chansons, parfois, dans leur plus simple appareil est à considérer comme un présent. Le dernier présent, justement, dernier album en date d’Alexis, était un peu le nôtre jeudi soir.

Photo David Desreumaux
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S’il est en train de préparer un nouveau spectacle autour des chansons de Georges Brassens, Alexis HK a principalement interprété les titres du Dernier présent et des Affranchis auxquels un ou deux inédits sont venus se greffer. Avec bien sûr, au programme, l’indispensable Maison Ronchonchon, sans laquelle la fête n’aurait pas été complète ! L’exercice n’ayant en rien été pris à la légère par Alexis qui, sortant pour l’occasion de son Muscadet, a sérieusement « envoyé la fouinasse » comme on dit sur ses terres d’adoption.

Alexis HK tient une place à part dans la chanson française. Pas du tout méconnu du grand public mais pas franchement plébiscité non plus, il incarne cependant le témoin, au sens du passage de relai, entre la chanson littéraire de tradition et la scène actuelle. Son écriture choisie, sa langue boisée et fleurie, ses mélodies racées le situent sur un axe où l’on pourrait positionner Jacques Brel, Georges Brassens, Aznavour, Joe Dassin, Renaud, François Morel et… Alexis HK. La qualité littéraire des chansons d’Alexis n’a d’égale que sa classe et son charme. On a hâte de le revoir dans les habits textuels du grand Georges, dont il a donné jeudi un échantillon convaincant avec Les trompettes de la renommée. Sonneront-elles bientôt plus fort pour Alexis HK ?


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