La Grande Sophie – Cet instant

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1897

Sa brièveté : trente minutes à peine. Neuf titres (dont un instrumental) et moins d’une demi-heure. Et ce sentiment que la vie passe telle une fulgurance. Autour de la question du sablier, topos obsédant, La Grande Sophie vient avec Cet instant frapper un grand coup et mettre tout le monde d’accord dans la maison chanson. Elle est grande, très grande et c’est écrit dans son nom. Sans usurpation. Profitons de cet autoportrait à thème unique pendant que l’on fait encore de la musique autrement qu’en kit et en rondelles ! Que sa structure est belle ! De l’ouverture enlevée (Une vie) en forme de carpe diem jusqu’au finale a cappella (Sur la pointe des pieds) qui annonce le départ redouté à chaque instant, tout concourt à reproduire le parcours fugitif d’une vie. Brève, précieuse – parce qu’« une vie on n’en a qu’une » – mais sans taire ses craintes, ses doutes, ses peurs, ses renoncements. Avec de l’espoir, toujours, mêlé à l’incertitude des lendemains, comme dans Hier qui à elle seule résume « cet instant », l’état d’esprit qui règne lorsque l’on a passé la ligne médiane de son parcours de vie : « Et toi tu le vois comment demain / Comme un jour de plus / Ou comme un jour de moins / Tu vois le verre vide / Ou tu vois le verre plein / Tu le vois comme un guide / Ou comme le déclin. » Sublime de bout en bout.

David Desreumaux


  • La Grande Sophie
  • Cet instant
  • polydor – 2019
  • Chronique parue dans le numéro 14 de la revue Hexagone.

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