Thomas Fersen – C’est tout ce qu’il me reste

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1887

Depuis Le bal des oiseaux en 1993, Thomas Fersen ne se lasse pas de nous inviter dans son bestiaire anticonformiste à chacune de ses nouvelles parutions. Il ne se lasse pas et ne nous lasse pas, et cet album à paraître le 25 septembre ne déroge pas à la règle. Thomas Fersen est un de nos plus grands stylistes en chanson française. C’est tout ce qu’il me reste témoigne de sa patte inimitable dans l’art de mettre en mots autant de pièces farcesques que farfelues. La plupart des chansons de cet album figurent dans le spectacle avec lequel il tourne actuellement, Mes amitiés à votre mère, où alternent monologues rimés et chansons, le tout participant d’une histoire en forme de fil rouge. Là où Fersen réussit un réel tour de force, c’est qu’il parvient à conserver ce fil rouge dans l’album, narrant les aventures rocambolesques de son personnage – un chaud lapin, tel qu’illustré sur la pochette au pied de la lettre par le talentueux Laurent Seroussi. De là, l’imaginaire affûté de l’auteur nous brinquebale de lubie en fantaisie, tantôt disant sa soi-disant préférence pour Les vieilles, tantôt refusant tout net d’ôter son slip (C’est tout ce qu’il me reste) ou feignant d’être un crac en maths (Mes parents sont pas là), tantôt se souvenant qu’enfant sa mère craignait qu’il ne tombât en eaux troubles (La mare, formidable nouvelle de dix minutes trente).

Avec le fidèle Pierre Sangra aux guitares, banjo, saz, sitar et mandoline, Thomas Fersen assure aussi ici les arrangements et la réalisation de l’album, l’un des plus réussis depuis Pièce montée des grands jours.

David Desreumaux


  • Thomas Fersen
  • C’est tout ce qu’il me reste
  • éditions bucéphale – 2019
  • Chronique parue dans le numéro 13 de la revue Hexagone.

 

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