Kent – Peine perdue

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Voilà plus de quatre décennies que Kent roule sa bosse en terres artistiques, donnant libre court à son besoin de création permanente. Symbole de la scène punk française dès 1977 avec Starshooter, auteur de bandes dessinées ayant collaboré à Métal Hurlant, au touche-à-tout de talent s’ajoute un auteur de romans qui tire habilement son épingle du jeu dans la surproduction littéraire d’aujourd’hui.

Peine perdue est le huitième roman de Kent et les passions de son auteur s’immiscent en ses personnages. Pas toujours de façon glorieuse… Vincent Delporte, qui a « l’âge du pastis », est un pianiste-claviériste mercenaire en perte de vitesse, qui s’apprête à partir en tournée avec Kevin Dornan, nouvelle étoile montante éphémère de la chanson. Vincent vit depuis cinq ans avec Karen – K-Reine – une artiste de street art qui au fil du temps a pris l’ascendant, faisant de lui un irrésolu dépossédé de toute initiative, jusqu’au choix de ses propres caleçons…

Karen meurt brutalement dans un accident de voiture. Vincent ne parvient ni à être triste ni à pleurer. « Peine perdue. » Il s’interroge sur son incapacité à s’émouvoir de la disparition de la femme qui partageait sa vie. Rapidement, il arrive à l’incontournable constat qu’il n’aimait plus Karen. Bien pis encore, il la rend responsable de sa perte d’identité et entreprend de réinvestir cette dernière. Le séducteur d’hier reprend contact avec d’ex-conquêtes, renoue avec d’anciennes relations, mais le temps a passé et Vincent n’y trouve que troubles et angoisses, jusqu’à ce concert final bien mené à coups de clés mécaniques…

David Desreumaux


Kent
Peine perdue
Le dilettante – 2018

Chronique parue dans le numéro 11 de la revue Hexagone.

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