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jeudi, mars 28, 2024

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Simon Chouf & le Hardcordes Trio

Le n°6 d’Hexagone contient un article « Vu sur scène » pour « Le Chouf Toulouse Tour : onze concerts et sept spectacles du 2 au 11/10 » (2017), où j’évoquais son premier concert avec un trio à cordes. Tu peux y lire « Chouf, avec une formation inédite : violoncelle, violon et alto. Eugénie Ursch – qui a réalisé tous les arrangements pour cordes – radieuse et faisant corps avec son violoncelle, donne le la à ce trio de musiciens talentueux. Et c’est vrai que, superbes et vibrants, les arrangements apportent de la profondeur. Cet écrin musical permet une revisite originale, voire une redécouverte de la chanson, tout en mettant en valeur le force des textes et la beauté des mélodies. Salle comble, longs applaudissements après chaque chanson et ovation debout en fin de concert : l’émotion est forte sur scène et dans le public.  » Depuis l’idée du trio à cordes a fait son chemin, et en avril paraît l’album Simon Chouf & le Hardcordes Trio qui accompagne une série de concerts. Lors d’un entretien, Chouf évoque cette nouvelle étape de son parcours.


Hexagone : Après un spectacle en groupe plutôt rock, voici un spectacle avec un trio à cordes. Pourquoi cette évolution ?  

© Francis Vernhet

Simon Chouf : L’histoire commence, en fin de nuit dans un bar, quand Eugénie Ursch m’invite à jouer trois de mes chansons, réarrangées pour son trio à cordes, lors du festival Fous d’archets de 2017. A la sortie de cette soirée, nous avons constaté une bonne accroche musicale et humaine. En fin d’année, pour ma semaine Volatils à Toulouse, comme je donnais plusieurs concerts dans des lieux et avec des formules différentes, j’ai voulu essayer le trio à cordes au Bijou.

Hexagone : Cela aurait pu être une représentation unique au Bijou ?
Chouf : Oui, cela aurait pu. Mais ce qui s’est passé entre nous, avant et pendant le concert, nous a plu. Et nous avons eu des superbes retours du public. Pour ma part, j’ai retrouvé une fraîcheur dans la manière d’aborder les chansons. Deux dates ont découlé de cette soirée. J’ai trouvé bien de prendre le temps de concrétiser ce projet sur scène et aussi sur disque.

Hexagone : Les cordes, c’est aussi l’envie de mettre les textes plus en avant ? 
Chouf : Avec les cordes, en acoustique, le chant se retrouve plus devant. Alors que dans la formule rock, on est peut-être plus dans la musicalité du chant que dans le propos : sur scène le texte est parfois couvert par l’énergie et les instruments. Mais l’écriture et l’essence, l’humeur et les textes noirs sont les mêmes et restent rock. Je trouvais intéressant de rejouer en acoustique, avec les cordes, les morceaux les plus rocks comme Ça va péter ou L’hôtel des fous. J’aime bien jouer le même titre dans différents habillages. J’ai d’ailleurs interprété les chansons de l’album Volatils en solo, et même au départ de ce répertoire en duo avec un accordéon.

Hexagone : Tu proposes un nouveau spectacle mais celui-ci ne contient pas de chansons nouvelles de ton répertoire. Pourquoi ? 

© Francis Vernhet

Chouf : Je fonctionne par album. Les nouvelles chansons ne sont pas finalisées. Et je préfère me donner du temps pour les mijoter, les mûrir. Je peux rester trois-quatre ans sur le même répertoire. Comme cela ensuite j’apporte vraiment de la nouveauté plutôt qu’intégrer tous les trois mois un nouveau titre, et ensuite se retrouver avec un album plus vraiment nouveau pour le public qui me suit. De plus, avoir plusieurs formules pour le même répertoire, permet de donner une vie et une relation différente à la chanson. En solo, je suis seul avec l’histoire et la voix ; avec les cordes la musicalité et le texte l’emportent ; en groupe c’est l’énergie. Et même le jeu de guitare peut varier suivant les formules.

Hexagone : Tu t’appelais « Monsieur Chouf » sur le premier album et « Chouf » sur les suivants. Le nouveau a pour nom « Simon Chouf & le Hardcordes Trio ». Pourquoi ce changement de nom ? Pour Simon, c’est un affinement de l’identité ? 
Chouf : Pour le Hardcordes Trio, comme le font souvent les artistes qui jouent avec un groupe, cela m’a semblé naturel d’intégrer le nom. Et cela permet de ne pas se prendre la tête avec le titre de l’album ! Pour mon prénom, c’est la suite d’un cheminement, une manière de dire que je m’assume encore plus en tant qu’auteur de mes chansons. Je ne l’aurais pas fait cinq ans auparavant, aujourd’hui je le ressens. Ce projet, qui remet la chanson et le texte au centre du propos, me semble aussi le bon moment pour m’assumer en tant que Simon Chouf.

Hexagone : L’album sort ce mois d’avril, au moment du concert le 10 à l’Espace Job à Toulouse ? 
Chouf : Vu que l’album est en auto-production, je décide de tout, je peux le sortir quand je veux ! Comme la rencontre à l’origine du projet, a eu lieu au Festival d’archet 2017, on a proposé de marquer le coup avec un concert à ce même festival deux ans après. Et les souscripteurs viennent de recevoir l’album.

Hexagone : J’ai lu que l’album a été « enregistré au coin de la cheminée d’une maison en pierres dans les Cévennes. » Choix ou hasard ? 

© Francis Vernhet

Chouf : Nous n’avions ni le budget ni l’envie de partir dans une grosse production studio. On a cherché à avoir un son brut et très chaleureux pour retranscrire l’humeur du projet. Notre violoniste Thomas Kretzschmar a proposé sa maison de famille, dans les Cévennes. Nous avons amené tout le matériel de studio dans la maison. Et on a enregistré pendant une semaine. On a bu du vin et mangé de la saucisse aux herbes de Saint-Germain-de-Calberte. A des moments dans le disque, on entend des petits bruits, des claquements dans la cheminée. C’est normal ! Ce ne sont pas des erreurs techniques, c’est la cheminée qui fait du bruit ou une porte qui grince. C’était superbe de faire ce travail-là dans ces conditions, en cohérence avec la démarche globale du projet.

Hexagone : L’album est majoritairement constitué du dernier album Volatils avec six titres, de trois du précédent et d’une reprise. Comment s’est fait le choix ?
Chouf : J’ai donné les deux derniers albums à Eugénie en lui demandant ses envies de réarrangements. Du coup L’Hôtel des Fous, que je ne faisais plus sur scène, a réapparu. J’avais aussi indiqué mes quelques incontournables. Et certaines chansons ne se sont pas retrouvées dans la liste, comme par exemple La cuisine de sorcière, le morceau phare sur scène. Elle a arrangé quatorze titres pour la scène. Et on a enregistré par ordre de préférence les dix qu’on a eu le temps d’enregistrer.

Hexagone : Et le choix de Champagne d’Higelin, une chanson pas facile, comme reprise ?
Chouf :  Le jour de la mort d’Higelin, nous étions en tournée avec le groupe, et ce soir-là nous avions repris Champagne. Depuis, à chaque concert je joue, et c’est un plaisir, cette chanson que je connais depuis tout gamin et qui m’a marqué. Il se trouve aussi que notre altiste Olivier Samouillan a joué avec Higelin une dizaine d’années auparavant puis l’a parfois croisé sur scène. C’est d’ailleurs lui qui a fait les arrangements de ce titre.

© Francis Vernhet

Hexagone : Les disques ne se vendent plus. Pourquoi pour ce projet, sans chanson nouvelle, faire de suite un album ? 
Chouf :  J’ai fait cet album pour montrer une autre palette, pour essayer de me faire découvrir d’un public qui ne me connait pas dans ce registre-là de chanson. J’avais envie de mettre ce projet en album. Cela fait mûrir le projet. Entre les arrangements écrits initialement, l’enregistrement où on a appris à bien jouer ensemble en modifiant certains points et aujourd’hui où nous faisons les concerts, la progression est notable et l’album permet d’évoluer. Et puis ce disque est une sorte de première compilation avec pour chaque chanson une version différente de l’initiale.

Hexagone : La pochette et le livret dévoilent des illustrations et des encres, noires un peu comme tes thèmes. Pourquoi ce choix, une première pour ce cinquième album ?
Chouf : Pour le tournage d’un clip, je suis allé dans un lieu tenu par un artiste Christian Durante. Une rencontre immédiate, avec l’idée que ce serait bien de travailler ensemble un jour. Depuis, je suis allé voir une de ses expositions sur des encres. Ensuite je lui ai envoyé mes textes et mes chansons en indiquant ce qui m’avait touché. On a passé une après-midi ensemble à partir de ses propositions. Il a réalisé une série spéciale pour l’album. Au début ce devait être une illustration beaucoup plus abstraite puis on s’est dirigé vers du portrait. Je suis très content du graphisme épuré et fort.

Hexagone : Revenons à la scène, ce projet semble avoir un bel écho…
Chouf : Oui, le projet va être présenté à un large réseau de professionnels lors de deux festivals au Printival en avril et à Barjac m’enchante fin juillet. L’idée c’est que cela fasse des petits en termes de concerts. Et aussi dans le sens d’élargissement de mon public car je n’abandonne pas les autres formules. Ce projet crée une actualité et une visibilité sur les chansons, sur l’habillage. Certains, qui aimaient la formule rock, seront peut-être curieux de les entendre avec les cordes. Les cordes peuvent aussi être une porte d’entrée, de curiosité sur les deux albums précédents. Et puis, on a pu ne pas être sensible à un titre et le redécouvrir autrement. C’est plus un projet complémentaire qu’au détriment des autres.

Hexagone : Du coup, tu vas tourner avec plusieurs formules ?

© Francis Vernhet

Chouf : Oui en dehors du trio à cordes, un autre spectacle en duo avec Eugénie au violoncelle tourne dans les petits lieux. Et cela me permet d’être sur scène soit en solo à l’occasion, soit en duo soit en groupe avec les cordes ou avec la formule rock. A noter que pour le Festival des nuits de nacre à Tulle, l’accordéon rejoindra le groupe.  Mes chansons continuent à vivre de façons différentes, à chaque concert je prends du plaisir, je garde de la fraîcheur. A chaque fois, on est content de se retrouver quelle que soit la formule. Et je continue aussi Chansons à la cheminée, à la Cave Poésie à Toulouse. Lors de ce rendez-vous régulier tous les deux mois et pour la troisième saison, avec des copains artistes toulousain ou de passage, nous chantons, sans micro, devant une ancienne cheminée, comme si on était en fin de repas et que l’on sortait les guitares pour chanter avec la tablée. On joue ce qui nous fait plaisir : une reprise standard ou inconnue, une nouveauté que l’on se permet de tester.


Photos, dont celle en une, prises le 10/11/2017 lors de la première représentation avec le trio à cordes au Bijou © Francis Vernhet

Le Trio Hardcordes : Eugénie Ursch violoncelle, Thomas Kretzschmar violon, Olivier Samouillan alto et mandoline.

Quelques dates pour Chouf : Chansons à la cheminée le 9/04 à La Cave Poésie Toulouse – Simon Chouf & le Hardcordes Trio le 10/04 à l’Espace Job Toulouse pour le festival Fous d’archet, le 26/04 au Printival Boby Lapointe à Pézenas (34), le 29/07 au festival Barjac m’enchante – Chouf (solo) :  le 17/04 Initiatives Chanson au FLFerré à Ivry (94) – Chouf (en duo avec Eugénie Ursch) : les 10/05 et 01/06 pour Chantons sous les toits dans le Tarn, 15/06 La petite porte à Puycasquier (32) – Chouf (en groupe) : le 29/06 au festival des nuits de nacre à Tulle (19)

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