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samedi, avril 20, 2024

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Gérard Morel et les vingt-ans qui l’accompagnent

Vingt-ans de scène et mille concerts pour Gérard Morel ! Un tel événement ça se fête par une soirée spéciale, par un concert unique. C’était ce samedi 8 décembre à Privas, en Ardèche, son département. Voici un compte-rendu, un peu comme si vous y étiez, illustré par quelques jolies photos. Mais, et c’est bien dommage, sans les rires du public, sans la musique et les textes, sans le talent et le plaisir sur la scène, sans le parfum de bonne humeur et de bonheur dans l’air.

Une belle entrée

© Patrick Boez

Gérard Morel arrive du haut de la salle, seul en jouant de l’accordéon, puis chante un de ses titres référence Les goûts d’Olga. Il vérifie, au passage, qu’une bonne partie des spectateurs la connaît et reprend les fins de phrase « Ajaccio, Olga connaît pas / Mais Calvi si ! / Les p’tits gros Olga n’aime pas / Les grands secs si / Que j’aime Olga, ça c’est sûr papa / Qu’Olga m’aim’ non !« . Arrivé en bas de la salle et à la fin de la chanson, il se dirige vers la scène, le rideau rouge s’ouvre et on voit et on entend les dix musiciens qui l’ont accompagné successivement pendant ces vingt ans. Tous ont accepté avec enthousiasme de venir, rien que pour cela cette soirée constitue déjà un beau rendez-vous d’amitié. Dans un joli décor, avec les hommes en costard nœud papillon, cette fanfare musicale joue Quand tu viendras dans ma maison ( » On t’accueill’ra A cœur ouvert à tour de bras / Tu s’ra reçu comme un pacha / … /On s’offrira / Grands plaisirs et petits extras ».  On se sent déjà bien dans cette maison d’un soir, dont le chanteur, hôte de ces lieux, nous présente tous ses habitants musiciens. Le spectacle ne pouvait pas mieux commencer.

Les différentes formules musicales qui l’ont accompagné

© Patrick Boez

Petit à petit, Gérard Morel nous présente les différentes formules qu’il a eues sur scène. Chronologiquement, il commence avec les facétieux « garçons qui l’accompagnent » (pour Carambouille et hachis parmentier), puis passe par  « le duette qui l’accompagne » (pour J’ai pas fait khâgne dont il présente la version d’origine comme « à mi-chemin entre le tango argentin et la bourrée ardéchoise » et qu’il interprète de façon très expressive. Puis il enchaîne avec « toute  la clique qui l’accompagne » (pour Une muse du tonnerre) pour arriver « aux quatre mains qui l’accompagnent » (Le dit du chat de Nathalie) sans oublier « l’homme-orchestre qui l’accompagne » . Entre temps, il distille quelques titres incontournables comme La java de Claire et Clément, Reine de cœur, Le nu te va si bien et sa chanson performance Une vache de greluche (ode au son « che »)Ce virtuose des mots, et amoureux des mélodies, nous offre un florilège de ses chansons, drôles ou fantaisistes (Oh Maryse !), tendres (Il pleut des cordes) ou d’amour (Stances à sa gorge), rythmées ou calmes, hymnes à la vie, au bien manger et au bon boire, picorées à travers ses cinq albums et ses différents spectacles, avec un accompagnement musical adapté. Certaines chansons sont jouées par « l’orchestre » au complet.

La venue sur scène des invitées 

© Patrick Boez

Après un moment musical avec la clique élargie, voici l’arrivée sur scène d’invitées : parmi tous ses amis il a choisi trois femmes. Il annonce d’abord Michèle Bernard : « Quelqu’un qui m’est cher, que je connaissais avant même d’imaginer qu’un jour je chanterai. C’est comme une petite sœur pour moi » avec qui il fait en duo Par quoi tu commences (« les paroles ou la musique« ) de Michèle Bernard. Ensuite, il fait venir Anne Sylvestre (« c’est comme une grande sœur pour moi ») avec qui, en dehors d’une belle amitié, il partage l’amour des chansons de Roger Riffard – ils ont participé ensemble au spectacle Gare à Riffard quelques années plus tôt Ils chantent donc en duo Timoléon, le jardinier de Riffard, le comédien Morel dans le rôle de la jeune fille. Puis Emma la clown, avec qui Gérard Morel joue un spectacle en ce moment (Emma la clown et Gérard Morel qui l’accompagne) vient « mettre le feu » et faire rire le public, avec une bougie à allumer pour fêter l’anniversaire des 20 ans. Et elle lui interprète une Chanson d’amour qu’il accompagne à la guitare.

Un final en beauté

© Patrick Boez

Gérard reprend Je t’aime très beaucoup, commencé seul « avec la guitare qui l’accompagne » puis musicalement enrichi. Un final en beauté, en rythme et en bonne humeur, tous sur scène. La cornemuse « instrument noble » arrive pour fêter Vive la caillette dont les phrases sont reprises par tous, sur scène et sur les fauteuils. Pour entonner l’Hymne à mon beau-frère, celui-ci Christian Hurault vient sur scène avec son clairon pour quelques mémorables solos. Comme souvent le concert de Gérard Morel se termine avec Cantique en toque (et sa liste de tous les Saint – que l’on voit sur les bouteilles de vin -), partagé avec la chorale sur scène et le chœur en salle. Lors du rappel, ce sera une Petite chanson à la con (« De celles qu’on chante sans façon / A l’unisson« )  là aussi démarrée en solo et dont chaque phrase est ensuite partagée par chaque artiste sur scène. Car cette chanson à la con, ensemble « On la termine tralala / A capella / En vous disant dans un murmure / A la revoyure« . Pour boucler la boucle, avec la cornemuse, à nouveau Les goûts d’Olga terminent en beauté et en chœur ce concert mémorable.

Un magnifique concert

© Patrick Boez

Plus de 2h30 de spectacle et on redemandait encore ! Une soirée joyeuse et talentueuse, également pleine d’émotions. Gérard Morel, avec sa bouille ronde de bon vivant, grand chef de textes brillamment cuisinés, l’amoureux des mots et de leur sonorité, nous a régalés une fois de plus avec sa drôlerie, sa finesse et sa tendresse. Ce comédien expérimenté sait transformer les petits événements non prévus d’un concert en instants de joie et de partage. Il nous faire rire entre les chansons. La mise en place (en scène) des chansons, notamment musicale, n’engendre pas la tristesse. Pour voir cela, plus de 750 personnes sont venues d’un peu partout en France (j’ai retrouvé des connaissances de la région parisienne, de la région lyonnaise, de l’Est de la France et de la Normandie, j’y ai même croisé des habitants de Saint Pierre et Miquelon !). Le public était composé d’une partie de nouveaux qui ont apprécié et beaucoup de convaincus qui ont fait le déplacement : les deux catégories sont parties enchantées. Dommage pour ceux qui avaient réservé et n’ont pas pu venir, vu le climat – non météorologique – en France ces jours-là.

Un magnifique concert donc dans ce beau théâtre de Privas, cher à Gérard Morel. Car c’est son ancien directeur Francis Auriac, témoin des premières chansons, qui a coproduit son premier tour de chant en 1998, joué dans ce théâtre. Au moment de parler de lui, Gérard Morel a eu du mal à cacher son émotion et à garder ses yeux au sec. Il citera et fera applaudir plusieurs fois ses musiciens et son équipe technique. Et aussi les autres personnes qui ont travaillé avec lui et ont partagé l’aventure, et dont la plupart étaient présents dans la salle. Pour Morel : « ce qui est bon c’est le collectif, bosser ensemble, mélanger les talents, essayer de faire des bazars comme ce soir« .

Une belle troisième mi-temps

Gwen Soli Hervé Peyrard Jonathan Mathis © Patrick Boez

Une troisième mi-temps surprise mais prévue, était annoncée dans le foyer à l’issue du concert. Beaucoup de spectateurs sont restés, certains ont pris d’assaut les places assises autour des tables, les autres – et ils sont nombreux – qui ont pris une boisson bien méritée autour du bar – se retrouvent debout au fond ou sur les côtés. Une troisième mi-temps rendez-vous de l’amitié. Là aussi certains sont venus de loin pour une ou deux chansons. On y voit et entend Entre 2 Caisses, à trois ce soir-là, Laurent Berger puis Gwen Soli du groupe Evasion. Beaucoup découvrent Hélène Piris avec son violoncelle. Hervé Lapalud, accompagné par Jonathan Mathis, se fait remarquer avec une belle interprétation d’un titre de Morel (Reine de coeur) et d’un de Roger Riffard (Ma petite maison). On y verra aussi Hervé Peyrard, l’homme à tout faire de cette partie : organisateur, régisseur, présentateur, musicien et chanteur !

© Patrick Boez

Et nous avons droit à quelques grands moments. Bernard Joyet « sans sa pianiste qui l’accompagne » dit superbement le texte superbe de sa chanson Je vends tout – constat lucide et terrifiant, véritable cauchemar éveillé -.  Puis « étant le seul chanteur au monde ayant osé écrire une chanson sur une musique de Gérard Morel », il nous gratifie, accompagné par celui-ci à la guitare, d’une jubilatoire Les goûts de Morel sur l’air et avec les rimes des Goûts d’Olga  » Romy Schneider Morel regrette pas / Mais Sissi si / Si c’est trop lourd Morel aime pas / Si c’est concis »Michèle Bernard chante un de ses titres références, le magnifique Je t’aime repris par le publicAnne Sylvestre dira en comédienne Les gens qui doutent, fort moment d’émotion. Pour finir dans la communion, Sylvie Marin & Bruno Duchateau reprendront Cantique en toque. Une belle heure de plaisir et de chansons, finie par un « Joyeux anniversaire Gérard ». Quelques spectateurs passeront encore quelques temps autour d’une table près d’un bar (je suis resté uniquement pour les besoins de ce reportage) et en dégustant une bière artisanale et locale (bue uniquement pour les besoins de ce reportage) et se régaleront, entre autres, de l’humour de Jean-Michel Mouron (d’Entre 2 Caisses) et Bernard Joyet.

En synthèse

© Patrick Boez

Une belle fête. Une fête de la chanson qui fait du bien. Une soirée qui va rester longtemps dans les mémoires. Pendant vingt ans ? Je ne sais pas. Mais je suis preneur pour une soirée similaire pour les 25 ans et le 1200-eme concert de Gérard Morel !

Citons l’ensemble des intervenants à cette soirée exceptionnelle. Commençons par les musiciens. Les garçons : Christophe Monteil, Hervé Peyrard, Luc Chareyron ; Le duette :  Marie-Claire Dupuy et Alain Territo ; La clique :  Stéphane Méjean, Alice Waring, Ludovic Chamblas, Françoise Chaffois, Delphine Paquier. Son : Vincent Cathalo. Lumières et régie générale : Julie Berthon. Décor : Sylvain Lubac. Direction musicale : Stephane Mejean. Luc Chareyron et Hervé Peyrard complices de  Gérard Morel à la mise en scène. Production : Vocal 26.

La liste des chansons : 1. Les goûts d’Olga 2. Quand tu viendras dans ma maison 3. Carambouille et hachis parmentier 4. La java de Claire et Clément 5. J’ai pas fait khâgne 6. Une muse du tonnerre 7. Reine de cœur 8. Stances à sa gorge 9. Il pleut des cordes 10. Des rumeurs et des doutes quand aux fruits et légumes 11. Le dit du chat de Nathalie 12. Le nu te va si bien 13. Une vache de greluche 14. Oh Maryse 15 Par quoi tu commences avec Michèle Bernard 16 Timoléon, le jardinier avec Anne Sylvestre 17. Emma la clown : Une chanson d’amour 18. Je t’aime très beaucoup 19. Vive la caillette 20. Hymne à mon beau-frère 21. Cantique en toque 22. Petite chanson à la con 23. Les goûts d’Olga


Gérard Morel & les 20 ans qui l’accompagnent au Théâtre de Privas le 8 décembre 2018

Un grand merci à Patrick Boez pour les photos, l’amitié et… les coquilles saint Jacques.

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