Selim s’affirme à la Maroquinerie

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Photo Déborah Galopin

Le faciès de Selim te dit quelque chose ? Sa voix aussi ? Oui, je le vois bien à ta tête, tes sourcils se froncent, tu cherches, tu tiques, tes yeux s’éclairent, tu le reconnais presque… Je te le donne en mille : Joseph Chédid, alias Selim, membre de cette famille si connue pour son débordement de talents. Loin de moi l’idée de vouloir faire des comparaisons, car j’estime qu’ils sont tous des artistes, même s’ils ont des univers qui se croisent, se rapprochent, se rencontrent. Pas étonnant, quand on a été biberonné au Louis Chédid, il y a forcément quelque chose qui ressort. Il y a deux ans, Selim assurait déjà les premières parties de son frère pour le tour « Îls ». Ce mercredi 10 février il a rempli la Maroquinerie.

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Selim arrive sur scène accompagné de ses musiciens : batteur, bassiste, guitariste. Formation somme toute classique, mais toujours efficace quand il s’agit de Rock. Et comme il l’affiche fièrement sur son tee-shirt noir aux lettres rouges, il compte bien transformer la Maroquinerie en Maison Rock ! A peine, fait-il son apparition qu’un « Selim, on t’aime » fuse. De toute évidence, nous sommes plusieurs à attendre impatiemment ce moment. Ca commence plutôt calmement avec un nouveau titre Source, mais qui ouvre naturellement le set avec ce refrain : « Ouvre le robinet de ta créativité. » Alors qu’on pense le morceau sur le point de se terminer, il nous leurre en accélérant la rythmique. Voilà qui annonce dignement le ton de la soirée : hors de question que le public reste statique ! Si sur le second titre, la fosse manque d’enthousiasme cherchant à se familiariser avec ce nouveau son, le coche est vite rattrapé quand il s’attaque à des morceaux de son album. Ode aux envies ambiance le public, Les sirènes le fait littéralement bouger et délie les bouches. Spots rouges et sirène lumineuse façon sapeur pompier, nous plongent dans l’atmosphère de sa chanson.

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Moment émotion lorsqu’il chante seul accompagné de son éléctro-accoustique Danseur Mondain. Il nous confie qu’elle a été écrite par un artiste qu’il aime beaucoup et qui est présent ce soir. Il ne s’agit de personne d’autre que de Louis Chedid. « J’suis comme une bulle de savon / Un petit point sans horizon / Un ticket d’aller sans retour / Pour dire bonjour. / J’suis comme un funambule / Qu’aurait avalé une pendule / Un cœur de plus / Qui fait boum boum / Parmi la foule. » Y’a pas à dire c’est vraiment beau : une simplicité touchante, évoquant quelque chose de précieux et fragile. Il enchaîne avec L’infini, nous offrant une nouvelle version pour le moins inédite et unique ! Le son de sa guitare se fait fainéant et décide de prendre congé. Pas de panique : Selim continue d’assurer le show ! Il se débarrasse de la traîtresse et termine le morceau a cappella. « Ok les gars, c’est reparti, » s’exclame-t-il, pas déstabilisé une seconde. Le public le porte et le soutient, chante, danse et l’accompagne à la mano aux percutions. Selim le soulève d’un regain d’énergie en répétant « Puisqu’il y a autour de moi / Ce qu’il y a autour de moi / pourquoi ne vois-tu pas ? ». Une belle union entre la salle et la scène, qui prouve le professionnalisme de l’artiste capable d’improviser en toute situation. Des ratés comme ceux-là on en veut bien encore !

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Selim sait chauffer son public, mais aussi se rendre sensible et proche de lui  en s’affranchissant de la barrière de l’estrade. Sur Soleil, il invite un fan sur scène pour danser. Il propose à d’autres de se joindre à lui, mais intimidé, le premier rang se contentera de hocher de la tête par la négative. ‘Faut dire, on se sent un peu complexé lorsqu’on admire le fan se mouvoir dans des gestes à la fois fluides et saccadés. Il faudra écouter plusieurs fois le nouveau titre Dévoilez-vous qui s’adresse aux timides pour s’affranchir de nos propres appréhensions. Mais si ce n’est pas nous qui venons à Selim, c’est Selim qui vient à nous. Il finit en rappel sur La mer et la lune. Il descend des planches et s’avance dans le cercle de la Maroquinerie pour danser avec nous. Voilà qui clôture dignement ce concert.

Dans Ode aux envies, il affirmait vouloir  : « Être un grand musicien / Avoir plein de projets / Et me réinventer / Toucher les gens / Ne jamais perdre mes racines / Trouver ou m’affirmer. » De ce qu’on en a vu, c’est un pari réussi pour Selim et même si la liste est encore longue, il est en bon chemin pour s’accomplir.


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