Victoria Lud : un diamant sort de la fabrique

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Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Victoria Lud. Un jeune groupe et le souvenir d’une belle émotion sur deux plateaux découvertes et un apéro concert ces derniers mois. Ce soir, Chez ta mère, Victoria Lud, se produit, pour la première fois, sur une scène toulousaine pour un concert complet de plus d’une heure. Tu viens découvrir avec moi ?

Le concert de Victoria Lud ne se réduit pas à un simple défilé de chansons. Le groupe propose un univers, un décor un peu conte mystérieux d’une autre époque et une ambiance musicale de cabaret décalé. La chanteuse, et ses deux acolytes ont des costumes de scène (Oui je pourrais te décrire le décor et les habits mais les photos font le travail à ma place !). Leur noms : Victoria Lud au chant (ça je pense que tu avais deviné !), Nicov Kalach principalement à la guitare et Mademoiselle Jouchter le plus souvent au clavier. Ils entrent chacun à leur tour, posant leur personnage avec un salut personnel.

Photo Michel Gallas
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Le concert commence et se termine par Les diamants noirs. Morceau qui donne au concert son titre La fabrique des diamants noirs et sa couleur : « La fabrique des diamants noirs Est un drôle de laboratoire Où l’on façonne nos secrets. A l’arrière de nos pensées Cachés au fond de nos tiroirs Dans les recoins de la mémoire, Nos diamants noirs sont les secrets Que l’on ne dévoile jamais ! » « Mesdames, messieurs êtes vous prêts Pour cette étrange traversée De l’autre côté des miroirs ? » Entre accès de folie et confessions intimes, la chanteuse livre ses secrets et cela donne quelques beaux moments scéniques. Je te cite quelques exemples dans les lignes qui suivent. Le duo avec le guitariste sur Mon amour où elle et lui n’ont bien sûr pas la même vision de leur amour. Paranoïa où Victoria illustre sa paranoïa et les deux musiciens font des chœurs assez réjouissants. Debout, chanson peut être la plus forte du répertoire « Si c’est la raison des plus fous qui fait que l’on tient debout Je voudrais être de ceux là». Fräulein qui fournit l’occasion d’écouter un peu d’allemand. Et Les amants une chanson d’amour particulière à partir d’amants « reposant » au fond de la Seine  : « Bouscule-moi fais de moi ce que je suis si tu l’oses Montre-moi que les épines ont parfois des roses J’ai appris l’amour comme on fait la haine ». La chanteuse, au visage expressif, sait passer d’un état émotif à l’autre suivant le thème abordé. Elle possède une belle et agréable voix qu’elle module en fonction du moment.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Petit format, elle tient bien la scène, prend souvent le micro à la main et termine parfois en tapant sur une grosse caisse. Mais un des autres intérêts de Victoria Lud c’est que les trois sur scène constituent un groupe homogène. Les deux musiciens ne sont pas relégués à des rôles de comparses mais participent activement. Nicov avec ses interventions au mégaphone et son duo, Mademoiselle Jouchter se mettant en évidence dans l’introduction de Fraülein. Ils délaissent parfois leur instrument de prédilection, elle pour la trompette ou le mélodica, lui essayant l’archet sur la guitare. Le groupe aime bien le bruit de certaines percussions : les deux musiciens  ont une cymbale qu’ils activent à la main de temps en temps, Victoria tape parfois sur  une grosse caisse. Ce concert est un vrai plaisir. On est souvent emporté ailleurs pendant une heure et quart, absorbé par l’ambiance et la voix, parfois amusé, toujours intéressé par ce concert chanson/cabaret. On reçoit une belle émotion. On apprécie l’originalité et on constate le travail fourni. La confirmation d’une belle découverte. Et une nouvelle preuve de la vitalité de la scène chanson toulousaine.

Photo Michel Gallas
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Après le concert, Caroline (ô surprise Victoria Lud n’est pas son patronyme !) me parlera du cabaret allemand comme source d’inspiration. Elle citera, comme référence possible, la chanteuse Amanda Palmer et son groupe Dresden Dolls, à l’origine du mouvement « Cabaret punk brechtien » qui s’est développé aux Etats Unis. Pour Caroline, la genèse de Victoria Lud remonte à quelques années avec la rencontre de Nicolas à Astaffort et le travail commun pour la création de la chanson Debout. L’année 2014 a été consacrée aux premières scènes et m’a permis de les découvrir en février sur vingt minutes à l’audition publique mensuelle Osons au Bijou puis sur une cinquantaine de minutes en novembre aux apéro concert du Grand Rond. Ensuite une formation Parcours d’Artiste s’est finalisée par un « show-case » d’une trentaine de minutes où Olivier le patron programmateur de Chez ta mère les a vus. Et du coup, il leur a proposé ces trois soirées cette semaine (merci à lui !). Désormais le prochain objectif de Victoria Lud consiste en l’obtention d’un E.P prémice et sésame on l’espère à un album complet et à de nombreuses scènes. Mais de toute façon Hexagonaute curieux (pléonasme ?), ne t’en fais pas, tu sais que je tiendrai au courant des informations te permettant de découvrir et d’apprécier, à ton tour, Victoria Lud.


Victoria Lud du 24 au 26 avril Chez ta mère

Un clic sur les photos elles s’agrandissent. Un clic sur la vidéo : session live, tu es presque au concert.


 

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