Bastien Lanza, pour une dernière d’A Thou Bout d’Chant

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BastienLanza-@P.Bagnara-02J’ai annoncé récemment dans ces colonnes le changement d’équipe pour A Thou Bout d’Chant, à Lyon, haut lieu de la chanson française en Rhône-Alpes. Un changement qui sera effectif à compter de la rentrée prochaine. Fin avril avait lieu le dernier spectacle Dans les murs, c’est à dire dans la salle même de la rue du Thou, pour Frédérique Gagnol et Marc David qui ont animé cette salle avec engagement et enthousiasme pendant 14 ans.

C’est Bastien Lanza qui avait pour mission d’assurer la soirée accompagné à la basse par Florent Gayat et à la batterie par Antony Soler. Bastien venait présenter les chansons de 2 heures du mat, son tout récent premier album.

Pour cette dernière soirée dans les murs d’A Thou Bout d’Chant, avec Frédérique et Marc, le public avait répondu présent et rempli confortablement la salle. Pour les habitués des lieux, c’est le discours des recommandations d’usage qui était attendu presque autant que le concert soi-même. En effet, depuis 14 ans, les responsables de la salle nous ont habitués à un rituel (quasi)-immuable, un discours à 2 voix en introduction de la soirée. Un discours – que dis-je un sketch bien tenu et à 2 bouches ! –  qui se mouille politiquement et montre ainsi que depuis tout temps la chanson est un art engagé.

Certes, au fil des saisons, cette introduction a connu des variations au gré de l’actualité politique, car ici on ne cache pas ses préférences et on les fait connaître. C’est d’ailleurs toujours une surprise pour les nouveaux spectateurs, tout rire déployé, peu habitués à semblable entrée en matière.

BastienLanza-@P.Bagnara-04A l’occasion de ce dernier spectacle, il eût été regrettable de laisser filer Fred et Marc à l’anglaise à Lyon, sans un discours de clôture. Discours amplement mérité pour 14 années de bons et loyaux services rendus à la chanson. C’est Serge Métral qui s’y est collé en sa qualité de président de l’association responsable des lieux. En quelques phrases et remerciements de circonstance il s’est fait le porte-parole de toute une région. Et même un peu plus loin tant ce lieu, cet A Thou Bout d’Chant, est devenu un passage incontournable pour tout artiste hexagonal. Et c’est avec beaucoup d’émotion que le public a chaudement applaudi ses paroles.

Mais comme on dit en français dans le texte, the show must go on, et Bastien Lanza a eu la charge de conclure en beauté ces 14 ans de programmation. C’est avec talent et énergie que ce jeune artiste, qui a grandi dans les jupes de Cabrel et un temps sur les bancs d’Astaffort, a relevé ce défi. De son mentor, s’il n’a pas encore le charisme, il en a saisi le sel. Simplicité, aller droit à l’essentiel.

Ses textes sont ceux d’un jeune homme d’une bonne vingtaine d’années. Comme il l’explique, dans un premier album on parle de ce qu’on connaît le mieux, c’est à dire de soi-même. C’est ainsi qu’il a chanté sa vision des choses, les aléas et les incertitudes de l’amour et de l’amitié. Des textes très simples et sans prétention, mais une simplicité qui est assurément le résultat d’un travail approfondi.

Photo P. Bagnara
Photo P. Bagnara

Parfois, Lanza donne dans le portrait. Il raconte La violoncelliste. Portrait d’artiste mais portrait d’une fille « qui éclipse les autres musiciens » dont il attend « qu’elle pose enfin son violoncelle » pour pouvoir « la serrer comme elle sert son instrument. » Le portrait devient histoire d’amour, fantasme, aveux sur fond d’arts croisés. C’est finement dentelé et m’a remis en mémoire la grâce d’élégantes violoncellistes comme Marion Ferrieu qui accompagne Yoanna ou bien encore la jeune lyonnaise Hélène Piris. Puis, Bastien enchaîne sur A l’air libre, titre qu’il a enregistré en duo avec Francis d’Astaffort sur l’album 2 heures du mat. La facture est cabrélienne en diable, tant du point de vue de la prosodie que de la mélodie.

Le concert s’achève. C’en est fini pour Frédérique Gagnol et Marc David dans leurs murs. Une page se tourne. Ils ont encore rendez-vous avec le public pour la finale de leur tremplin annuel, le 26 mai, puis Hors les murs dans la grande salle du Palais de la Mutualité pour un concert (complet) de Graeme Allwright, le 30 mai. Le véritable point final est programmé après les vacances d’été au Transbordeur  avec Kent, l’occasion de passer définitivement le relais à Lucas Roullet-Marchand et Matthias Bouffay,  la jeune et ambitieuse nouvelle équipe d’A Thou Bout d’Chant. Du sang neuf dans le six neuf !


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