14.8 C
Paris
vendredi, mars 29, 2024

Buy now

- publicité -spot_img
Accueil Blog Page 128

En février au Forum Léo Ferré

0

Ok, t’as donc bien pris tes bonnes résolutions de début d’année, comme tout un chacun, et là, la galette des rois déjà digérée et reluquant déjà tes crêpes de la Chandeleur, tu te dis qu’en février, tu vas les garder, ces bonnes résolutions. Et bien on peut dire que t’as bien raison !

Et en particulier, comme t’as décidé d’aller au Forum Léo Ferré, on ne peut que t’encourager à poursuivre dans cette voie ! Parce que va y avoir du lourd ! Ignition ! Déjà, t’attaques le 4 avec Jeph. Paraîtrait même que y aurait le Gauvain et la Missone en invités spéciaux. Nous, on biche ! Le 11, t’as le collectif des Beaux Esprits qui vient présenter Flo Zink, Florent Nouvel, Pierrot Panse et… Gauvain Sers. Le 12, y a Enzo Enzo, pas la peine de te faire l’article, hein, et le 13, si t’as pas envie de te marrer comme une baleine, viens pas voir Nicolas Jules, tu pourrais avoir les zygomatiques qui chauffent. Le 14, t’oublies l’autre Saint, là, et tu vas voir Monsieur Gilles Servat en personne. Si si. Le 18, y a le Danny Buckton Trio, réfléchis pas, t’y vas, et le 21, C’est Presque Oui, et là, je te conseille de ne pas presque y aller, mais d’y aller tout court. Le 24, on te conseille d’aller jeter un œil et une oreille au projet Écoute donc voir. Les deux devraient être ravis. Tant que tu y es, ramène une paire de chaque, tu ne seras pas déçu. Pourquoi ? Et bien parce que y aura Gauvain Sers et Zoé Simpson pour tes esgourdes et quelques photos pour tes chasses ! Le lendemain, le 25, trop rare, beaucoup trop rare sur nos scènes parisiennes, Jean-Louis Bergère viendra partager son rock raffiné. On est ravis. Franchement, un mois de haut niveau au Forum avec également les deux petits jeunes, Bernard Joyet et Rémo Gary.


Jeudi 4 : Jeph

Vendredi 5 : Kamaïeu 2

Samedi 6 : Bernard Joyet

Dimanche 7 : Dominique Babillotte (17 h)


Jeudi 11 : Flo Zink, Florent Nouvel, Pierrot Panse et Gauvain Sers (Les Beaux Esprits)

  Vendredi 12 : Enzo Enzo

Samedi 13 : Nicolas Jules

Dimanche 14 : Gilles Servat (17 h)


Jeudi 18 : Danny Buckton Trio

Samedi 20 : Yves Teicher chante Trénet

  Dimanche 21 : Presque Oui (17 h)


Mercredi 24 : Gauvain Sers & Zoe Simpson (Écoute donc voir)

  Jeudi 25 : Jean-Louis Bergère

  Vendredi 26 : Yann Denis & Jean-Louis Bedon

Samedi 27 : Rémo Gary (avec Aless en première partie)

 

En février au Limonaire

0

Parti sur sa lancée initiée le mois dernier, le Limo continue de frapper fort.

Déjà, la Goguette des Z’énervés c’est encore et toujours tous les lundis, et d’une.

Et tous les mardis, c’est le jour de Marie-Thérèse Orain.

Et de deux, le 3, c’est Bastien Lucas qui ouvre le bal. Et plutôt bien, qu’il ouvre le bal, le bougre !

Le 5 suivi du 6, c’est le Mégaphone Tour, alors tu vas y aller derechef, parce qu’en plus, y a Mathilde Forget qui y sera !

Le 13, tu pourras aller voir Boule, par exemple.


Lundi 1er : La Goguette des Z’énervés
Mardi 2 : Marie-Thérèse Orain  dans « Intacte »
Mercredi 3 : Bastien Lucas
Jeudi 4 : Bertrand Louis
Vendredi 5 & Samedi 6 : Le mégaphone tour
avec Nicolas Seguy, Mathilde Forget, Emmanuel Urbanet
Dimanche 7 : Drabobazar  (à partir de 19h)


Lundi 8 : La Goguette des Z’énervés
Mardi 9 : Marie-Thérèse Orain  dans « Intacte »
Mercredi 10 : Susy Firth
Jeudi 11 : Flavia
Vendredi 12 : Stéphane Cadé & La Villageoise
Samedi 13 : Boule & Stéphane Cadé
Dimanche 14 : Catch chanson  (à partir de 20h)


Lundi 15 : La Goguette des Z’énervés
Mardi 16 : Marie-Thérèse Orain  dans « Intacte »
Mercredi 17 : Eskelina
Jeudi 18 : Galim
Vendredi 19 & Samedi 20 : Sancho & Nicolas Seguy
Dimanche 21 : Cinéma muet & piano parlant  (à partir de 20h)


Lundi 22 : La Goguette des Z’énervés
Mardi 23 : Marie-Thérèse Orain  dans « Intacte »
Mercredi 24 & Jeudi 25 :  L’ Homme de la manche
Joué et chanté par Jean-Michel Piton avec Nathalie Fortin (piano) et Bertrand Lemarchand (accordéon)
Vendredi 26 & Samedi 27 : Zoé Malouvet & Pascal Peroteau
Dimanche 28 :  Le cabaret soupe de Roch Havet  et Cie (à partir de 19h)


Lundi 29 : La Goguette des Z’énervés

Mélinée, Ich bin ein berliner from Toulouse

1

Mélinée, chanteuse vivant à Berlin, est revenue dans sa ville natale, Toulouse, invitée pour une semaine franco-allemande. Elle donnera 4 concerts en 3 jours dans trois lieux différents. Tu penses bien que Mick le spécialiste des tournées intra toulousaine (voir Manu Galure et Valentin Vander) ne pouvait pas rater cela. D’autant plus que depuis Septembre où j’ai découvert Mélinée dans une émission de radio, j’ai pris plaisir à écouter sa voix et à apprécier ses textes. Impatient de la voir sur scène, j’y suis allé deux fois, d’abord le jeudi dans un petit lieu pour un concert quasi privé et intimiste puis le samedi Chez ta mère. Comme à mon habitude, pour les artistes que je découvre et que je te fais découvrir, j’ai demandé à Mélinée un moment d’échange le samedi pour mieux (te) la (faire) connaître.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Alors je commence par le concert Chez ta mère. Un concert que j’ai beaucoup aimé. Une voix chaude et claire, des textes personnels livrés avec une écriture attentionnée, des mélodies agréables. Des bouts de vie qu’elle raconte sans se la raconter, deux excellents musiciens guitare contrebasse et un accordéon avec lequel elle s’accompagne. Mélinée chante l’amour. L’amour pour les hommes qu’elle a connus. Du beau mec rencontré dans une piscine toulousaine au serveur d’un lieu de concert (Tares laisse) en passant par un astronome (Astrohomme). L’amour pour une ville, la ville de sa vie Berlin qui lui a inspiré plusieurs chansons. Berline véritable déclaration («Ich liebe dich BerlinBerlin j’tai dans la peau »), Fernsehturm chanson contraste entre une tour solide et bien campée et la chanteuse parfois plus fragile (« Elle contrairement à moi N’est pas sujette aux aléas Elle brille au ciel comme une ampoule Sans jamais perdre la boule »), un amour qui laisse parfois place à la lucidité et à la nostalgie dans Berlin en berneL’amour pour la scène que l’on trouve Sur les planches dédiée aux comédiens ou dans Les tangueros sur les danseurs de tangos véritables comédiens du corps.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

L’amour des mots. L’amour des jeux de mots, des jeux avec les mots Mots geints pour la chanson sur l’accordéon de marque Maugein avec lequel elle joue (« Dans notre cœur à corps subtil Tu t’essouffles sur ma poitrine Et me caresse le nombril Sans la moindre intention coquine »). Mélinée débute le concert avec Mais-lit-nez, chanson de présentation qui joue avec les différentes déclinaisons de son prénom. Et n’ayant rien à perdre (to loose in English) elle a nommé sa mini tournée toulousaine le Nothing Toulouse Tour. L’amour de la musique aussi. Elle a choisi deux excellents musiciens et leur laisse de plus en plus d’espace au fur et à mesure du concert pour des moments musicaux ou des solos. Elle aime les mots, la musique et le rythme aussi. On sent le soin apporté à la structuration du concert avec une alternance réussie de titres lents et de morceaux plus enjoués. Sur son site on parle de « chansons mélancomiques ». Vrai que la mélancolie l’inspire également comme pour Amoureuse de l’ombre « Amoureuse de l’ombre Fille de la mélancolie Je m’abreuve de la pénombre Pour supporter la comédie »)  J’ai été particulièrement sensible à Femme chanson inspirée par Etty Hillesum. Et on perçoit dans les chansons plus récentes de l’album ou dans les nouvelles faites ce samedi une évolution, évolution dans les thèmes, dans l’écriture surement, évolution dans sa vie de femme et d’artiste. Un beau concert avec un rappel de trois chansons qu’elle terminera par La ballade Nord Irlandaise une reprise de Renaud « mon père spirituel » dira-t-elle. Un beau succès avec une salle pleine, une écoute attentive et une belle ovation. De la famille, des amis et connaissances toulousaines bien sûr mais des habitués de Chez ta mère qui découvraient. Comme ma voisine de fauteuil Fanny qui est devenue fan en moins d’une heure trente.

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Avant ce concert, j’ai retrouvé Mélinée dans une brasserie place du Capitole. Elle venait de finir son deuxième concert pour la semaine franco-allemande (eh oui ce coup ci je n’ai pas fait la totale : la sieste et le froid ont eu raison de mon envie !). Je commence l’entretien par … le commencement : « Raconte-moi ta vie en quarante cinq secondes : comment tu t’es retrouvé avec un accordéon à chanter devant des gens ? ». Elle me répond « Depuis que je suis petite j’ai fait de la musique, j’ai commencé par le piano jusqu’à mes 15 ans. Ensuite, je me suis mise à l’accordéon. Quand j’ai commencé à écrire des chansons, vers vingt vingt-deux ans, je cherchais de suite les accords de mes mélodies à l’accordéon. Très pratique, je pouvais l’emporter partout contrairement à un piano. » Quand je lui demande pourquoi elle s’est mise à écrire elle me confie  qu’elle a « longtemps sacralisé la chanson française des Brel, Brassens, Ferré, Renaud. Je me disais oh là là je ne pourrai jamais écrire des textes aussi beaux. Ce n’est pas la peine d’essayer. Puis liée à des périodes de mélancolie, des moments de dépression, c’est sorti. C’était thérapeutique d’écrire sur ma souffrance, de mettre ma vie en rimes. Et j’ai écrit quinze chansons en quinze jours. Dont quelques chansons que je chante encore. J’avais un besoin de reconnaissance, besoin de me sentir exister. Besoin de parler à des gens mais sur scène, en rimes et en musique. J’ai mis du temps entre l’écriture et le fait de les chanter. Parce que je n’osais pas, parce que c’est difficile. Mon premier concert devant les gens c’était dans un bar en 2009 en solo accordéon. Puis rapidement j’ai fait quelques concerts en duo avec un violoncelliste. Au prix Nougaro on a gagné le troisième prix. »

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Moins d’un an après, elle part à Berlin. « Pour moi c’était un rêve de vivre à Berlin. A l’époque, à Toulouse, je faisais des petits boulots et des concerts dans les bars, je pouvais le faire là bas. J’avais rencontré des musiciens avec qui j’ai pu jouer dans les rues et les lieux Berlinois. En chanson française, nous sommes quelques uns là-bas et les Allemands, extrêmement francophiles, aiment la chanson française. Ils apprécient beaucoup même s’ils ne connaissent pas les textes. Ils aiment l’atmosphère, l’accordéon. » Elle m’apprend qu’à Berlin elle donne des cours de français, l’intermittence n’existant pas en Allemagne.

Dans cet article je voulais te parler de son album Berline, annoncé comme son premier, que j’ai bien apprécié et beaucoup écouté. Dix sept chansons, sept musiciens, des arrangements soignés, une ambiance musicale différente par chanson, des photos de Berlin et de Mélinée dans Berlin. Sur le nombre, désormais inhabituel, des chansons elle m’explique « Je n’avais pas le choix ! Si je n’enregistre pas les plus anciennes, quasiment la moitié de l’album, sur ce premier disque je ne les enregistrerai jamais. Car au niveau de l’écriture, du côté mélancolique, des thématiques mon évolution fait que les enregistrer dans deux trois ans cela n’aurait plus eu aucun sens. Ce sont des chansons de jeunesse. Je les aimais beaucoup. Je ne voulais pas les enlever. Et je voulais mettre, bien sûr, les plus récentes qui sont celles écrites à Berlin.» Elle me confirme que ce n’est pas vraiment son premier enregistrement. « D’abord un live au Tacheles avec mon premier groupe de musiciens et un en duo avec une violoncelliste. Mais celui-ci Berline est le premier, enregistré dans un studio, dans des conditions professionnelles, qui a un label, qui est présenté aux radios, qui est vendu en magasin.» Sur scène, la formule habituelle, désormais, est celle du trio présentée à Toulouse. Même si « Pour le concert de sortie d’album, nous étions cinq sur scène. La première fois de ma vie. C’était génial. »

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Nous devisons sur son thème principal quasi unique : l’amour. Elle complète « Oui c’est vrai, c’est dur d’écrire sur autre chose que sur l’amour. J’essaye d’élargir mon répertoire. Je ne me vois pas comme reporter du monde. Reporter comme Renaud qui a aussi fait des portraits, chanté sa vie, sa famille, ses amours. Ma chanson doit sortir des tripes, d’un ressenti fort, d’un besoin urgent d’écrire. Même s’il s’agit d’écrire sur quelque chose d’extérieur de  moi, cela passe toujours par une expérience personnelle vécue qui m’a touchée, ébranlée. » A Toulouse elle a donné deux concerts pour la semaine franco-allemande, place du capitole, sur un podium. Sur la langue utilisée, elle m’informe que lors  « des concerts que je donne en Allemagne, je chante en général une partie de ma chanson en Allemand. J’ai une nouvelle entièrement en Allemand. Et pour celles uniquement en français je donne un résumé en Allemand au début.»

Plus loin, elle ajoute que « pour la chanson c’est plus facile pour un artiste émergent de tourner en Allemagne. J’ai un label très chouette. L’album a reçu de très bonnes critiques, il passe sur des radios importantes. Mon but c’est de tourner plus en Allemagne, d’obtenir des scènes plus importantes. Là c’était la première fois que je revenais chanter en France. C’est un grand plaisir de chanter dans sa langue devant des gens qui comprennent les textes. mais c’est très difficile de chanter en France. Et encore plus quand on vit à l’étranger. J’ai envoyé mon disque à de nombreuses personnes du métier sans aucun retour. Pour passer quelque part il faut être vu d’abord, avoir un booker et arriver à être repéré pour passer dans les festivals. »

Photo Michel Gallas
Photo Michel Gallas

Hexagonaute, tu pensais pas que j’allais oublier ma question récurrente sur les goûts en chanson francophone ?  « Renaud je l’adore bien sûr. En dehors de ceux déjà cités, j’apprécie Anne Sylvestre, Barbara, Thiéfaine avec ses textes singuliers et Leprest. Leprest, phénoménal avec ses images poétiques, que j’ai connu sur le tard grâce à un artiste toulousain, Olivier Gil.  Olivier Gil, pour moi un grand auteur parmi les gens de ma génération et j’aimerais le voir continuer. »

Lors de cet entretien j’ai découvert une femme au flot verbal impressionnant, à l’avis bien tranché quand elle aime et quand elle n’aime pas. Une artiste lucide sur sa personnalité, ses chansons, son attitude sur scène et son évolution. Hexagonaute, je te conseille d’aller sur son site regarder des vidéos, écouter ses chansons. Tu ne devrais pas être déçu. En cette fin de janvier, Pauline Dupuy (Contrebrassens) autre artiste française vivant à Berlin est venue chanter quatre jours à Paris après quelques dates en France cet automne. C’est vraiment ce que je souhaite à Mélinée dans les prochains temps en France : avoir l’occasion de se montrer sur scène et que son album ait la plus large diffusion possible. 


Mélinée du 14 au 16 janvier à Toulouse. Le 16 janvier en concert Chez ta mère.

Une petite dédicace à Seb Dihl et à son émission Chansomania qui m’a permis de découvrir Mélinée.

A Lyon, la sélection des concerts de février

0
Photo Thomas Gasparetto
Photo Thomas Gasparetto

Agenda allégé en février dans les salles qui programment de la chanson. Pas une seule date par exemple au Radiant de Caluire. A Agend’Arts, une soirée slam à noter et Lily Luca qui, comme chaque mois, présente le 4 février sa scène ouverte en attendant un rendez-vous essentiel les 29 et 30 avril pour une sortie d’album à A Thou Bout d’Chant.

Les rendez-vous les plus importants se concentrent la première semaine. Native d’Angoulême, la lyonnaise Karimouche se pose à domicile dans le cadre de sa tournée Action, du nom de son second album sorti en 2015. Elle sera donc sur scène au théâtre Jean Marais de Saint-Fons, le 5 février, après un passage au festival Détours de Chant, le 3, à Toulouse, puis un concert en région parisienne, le 19, à Clichy sous Bois. Après un concert de juin 2014, David écrivait ici même qu’on « retrouve sur scène ce qui nous plaît en disque, cette gouaille, son écriture cash et très imagée comme autant de petit scénars fort bien ficelés, tout cela se retrouve donc mais avec un surplus de vitalité, de groove qui frappe à la porte du funky parfois.» Il n’y a aucune raison de ne pas retrouver cette Karimouche là à Saint-Fons cette semaine.

Le spectacle des Hurlements d’Léo qui chantent le beau répertoire de Mono Solo (Cf. photo de une) est aussi l’un des plus beaux rendez-vous du mois de février. Ce rendez-vous organisé par Mediatone se passe le 4 février au CCO de Villeurbanne, un courageux espace de liberté et d’engagement. La lyonnaise Sarah Mikovski, que j’ai eu l’occasion de rencontrer pour Hexagone, assure la 1ère partie de cette belle soirée.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Cette programmation allégée des salles signalées habituellement dans ma sélection peut être l’occasion d’aller explorer les bars musicaux comme l’Atmo et les Valseuses dans les Pentes de la Croix-Rousse. A l’Atmo, qui programme très régulièrement de la chanson, le comédien Pascal Carré chante Reggiani le 7 février. Quant aux Valseuses, leur programmation est très éclectique mais on peut y écouter régulièrement Omar et mon accordéon, un jeune artiste que j’aimerais rencontrer bientôt pour Hexagone. Il sera aux Valseuses le 3 et le 10 février et il assure en mars la première partie de Zoufris Maracas au Transbordeur dans le cadre du festival des Chants de Mars.

C’est à A Thou Bout d’Chant qu’on ressent le moins le relâchement du mois de février. La programmation y reste toute aussi étoffée puisqu’on pourra y découvrir ou retrouver Geneviève Morrissette, Eskelina, Laurent Lamarca, Bensé, Kosh et Horla, pas moins. Bravo à la généreuse nouvelle équipe d’A Thou Bout d’Chant. Mais je voudrais insister sur une proposition particulièrement intéressante : le retour au pays d’Amélie les Crayons dans cette salle qui l’a vu débuter. Et c’est en équipe qu’elle sera là cette fois : en effet on retrouvera sur cette scène et pour deux soirées, les artistes réunis par Bruno Cariou sur son label Neômme qui comprend, aux côtés d’Amélie, Sarah Mikovski, Morikan, Faik, Doc Flanagan et Olivier Longre. Il est sans doute urgent de réserver si on veut être assuré d’assister à l’un de ces 2 concerts. Et on reparlera de Neômme sur Hexagone à l’occasion d’un entretien avec Bruno Cariou à paraître dans quelques jours.


Il est tout aussi urgent de réserver certains concerts à venir qui pourraient très vite être complets :
Anne Sylvestre à A Thou Bout d’Chant du 9 au 11 juin (tel : 07 56 92 92 89)
GiédRé, Miossec, Loïc Lantoine, Zoufris Maracas au festival des Chants de Mars dont j’ai rencontré les programmateurs pour Hexagone (entretien à paraître très prochainement)

Gagne 2 x 2 places pour aller voir Selim à la Maroquinerie !

0

Capture d’écran 2016-01-26 à 11.02.48Hey Hexagonaute,

T’as rêvé un jour de te retrouver au beau milieu de la salle entre nos chroniqueurs et les artistes qu’on te présente ? Tu t’es dit « et si moi aussi j’allais voir ce que ça donne, en vrai plutôt que sur papier ? » Oublie ton compte en banque qui te dit que non décidément ce n’est pas encore pour ce mois-ci car on te donne la chance de pouvoir y être. Tu vas te sentir comme le gagnant de l’euro-million sauf qu’il n’y a pas un centime à la clé. C’est mieux que ça qu’on t’offre : un moment inoubliable !

En partenariat avec Alias Production, nous te proposons de remporter 2 X 2 places pour le concert de Selim, le 10 février à la Maroquinerie. T’envoies un message à hexagone.lemag@gmail.com avec en objet « concours Selim » et à l’intérieur tes coordonnées. Tu patientes un peu et si tu as été assez rapide, tu remportes deux places !

Prêt ? T’as intérêt car ça a déjà commencé !

 

François Gaillard sort les GRyF »’

François Gaillard a enfin trouvé un nom de scène, un nom de groupe à l’occasion de la sortie de son dernier et très bel album. Il nous raconte la conception de ce disque et fait le point après un an d’existence du projet. Pas facile de changer de nom à l’évidence mais la qualité du travail est incontestable. Travail qui sera présenté cette semaine à Lyon sur la scène d’A Thou Bout d’Chant, sans oublier quelques unes de ces anciennes chansons, celles qu’attend bien sûr le public qui le suit avec fidélité depuis ses débuts.

Photo Anne-Marie Panigada
Photo Anne-Marie Panigada

Hexagone : Sous le nom de Gryf, ton dernier album marque-t-il un changement de cap ?
François Gaillard : En dehors du changement de nom de scène, cet album est dans la continuité de mes précédents albums ; je me suis entouré des mêmes musiciens que sur l’album précédent: Frédéric Bobin aux guitares, Vanesa Garcia aux percussions, Mikaël Cointepas aux basse/contrebasse et moi-même au chant et à l’accordéon. Nous avons été également rejoints par le super clarinettiste Laurent Fléchier, qui a écrit quelques arrangements pour clarinette. Pour préparer l’album, on a travaillé pendant un an et demi à Agend’Arts. J’apportais mes chansons brutes, et on faisait alors le travail d’arrangements : Frédéric aux guitares, Vanesa, avec son jeu si fascinant de batterie et de percussions, Mikaël, complice de mon spectacle précédant, et Laurent, pour toutes les parties de clarinettes. Frédéric a aussi écrit la musique de la chanson Assis Dehors, sur un de mes textes. Tout ce travail de répétitions, d’écriture d’arrangements, a été suivi de 15 jours d’enregistrement dans le chalet de Marc Arrigoni, ingénieur du son. Chacun sa chambre, la batterie était dans le salon pendant que j’enregistrais les voix dans la cuisine ! Finalement, de l’écriture des chansons à l’enregistrement, il s’est bien passé deux ans de travail.

Hexagone : Pour tes textes on parle souvent des références à Kerouac, l’écrivain américain ?
François : Mes textes sont souvent liés à l’actualité, ou à mon milieu familial pour les chansons les plus intimistes. Mais quand j’ai enregistré cet album, je venais de dévorer – et adorer – Sur la route de Jack Kerouac. Il y avait plein d’écho de mes chansons dans ce bouquin. Par exemple, on apprend dans Sur la route que Neal Cassady, vieux compagnon de route de Kerouac, aura passé sa vie à chercher son père disparu ; au moment où je venais moi-même de perdre mon père, cette lecture m’a fait comprendre que j’allais sans doute le chercher encore toute ma vie car je n’avais pas tout compris de lui. Et puis j’ai aimé la folie de Kerouac et Cassady, leur démesure, leur énergie, leur constante recherche d’aventure, « avec le feu, Mec ! »… Alors, progressivement, j’essaie de créer des ponts, des liens entre des passages du bouquin de Kerouac et mes propres chansons. J’aimerais vraiment un jour faire un spectacle entier autour du voyage, des écrivains-voyageurs à la Kerouac, de ce climat de bivouac, d’aventure « cheveux aux vents » !

Hexagone : Tu as un autre métier à côté de la chanson ?
François : Oui, je suis prof de vidéo, spécialisé dans le son pour l’image ; j’ai travaillé 15 ans à la fac à Lyon (Lyon 2, Arts du Spectacle) d’abord, puis dans un IUT à Grenoble aujourd’hui. Certains de mes étudiants ont même réalisé quelques vidéos ou dessins animés de mon spectacle « Traversée de la Scène à la Rage » ! J’ai longtemps hésité à devenir chanteur à plein temps, et ne pas faire ce choix m’a parfois bloqué. On me disait « oui mais toi tu as un boulot, tu n’as pas besoin d’aide dans la chanson »… Un peu comme si on me reprochait de ne pas faire le pas. Mais pour plein de raisons, je ne me sentais pas de tout lâcher pour la chanson. C’est peut-être pas très héroïque aux yeux de certains, mais j’aime finalement cet équilibre entre la vie de spectacle et mon métier. J’aime bien aussi garder un pied dans le monde réel, et me lever à 6 ou 7 heures du matin pour aller travailler, prendre le métro avec tous les mal réveillés (dont moi) ! Je continue à chanter bien sûr, et j’ai toujours tout fait pour continuer, parce que la chanson m’était vitale, une sorte d’urgence, de besoin ; et, par chance, j’ai toujours pu déplacer mes cours à la fac si un concert s’annonçait. Je crois que mes étudiants ont souvent apprécié que je ne sois pas universitaire à 100%, que j’aie une vie à côté… Je me suis lancé aussi depuis 2 ans dans la réalisation documentaire, avec notamment une série sur des street-artistes que j’aime (Levalet, puis Kesa que je finalise en ce moment). J’aime pouvoir exploiter toutes ces entrées qui finalement n’en sont qu’une : celle de l’expression artistique à tout va !

Photo Manon Frizot
Photo Manon Frizot

Hexagone : Quel est le bilan de Gryf au bout d’un an ?
François : Le nom de scène « GryF » existe depuis un an, mais je chantais sous mon nom auparavant ; ça faisait longtemps que je cherchais un nom de scène, par envie de devenir un groupe, de mettre de côté mon nom d’état civil. En passant devant la librairie La Gryphe, à Lyon, j’ai trouvé ce nom très chouette. Par contre, c’est compliqué de changer de projet après deux ans du spectacle vidéo « Traversée de la scène à la rage », qui avait très bien marché. Aujourd’hui, avec ce nouveau projet GryF’’’, on me redemande de chanter les anciennes chansons, on me reparle de la vidéo sur scène… alors que pour l’instant, j’ai très envie de continuer le chemin, de montrer de nouvelles chansons, de mettre en pause la vidéo le temps de réécrire quelque chose de nouveau… Il y a ici une transition un peu compliquée, mais ça avance ! Toute activité artistique est faite de temps de création, de tentatives, de recherche des nouvelles idées pour le prochain spectacle ! Pour l’heure, je souhaite rôder les nouvelles chansons, en trio ou en solo, en tous lieux par tous les temps… avant de repartir sur un projet chanson-vidéo 2 !

Hexagone : Tu es aidé dans ton métier de chanteur ?
François : « Samedi 14 » s’occupe de me trouver des dates. Grâce à Samedi 14 aussi, j’ai rencontré le label Inouïe Distribution, qui distribue l’album de GryF’’’, et qui a un mode de distribution original, en « circuit court », via son « panier culturel » distribué aux abonnés. Ca me plait bien, ça correspond exactement à tout ce que j’essaie de défendre en chanson depuis des années, et même au-delà de la chanson !

Hexagone : Quel spectacle prévois-tu à A Thou Bout d’Chant ?
François : Ce n’est pas encore l’heure d’un spectacle Kerouac, ni d’un spectacle vidéo ! Non, pour le moment, nous faisons grandir les chansons en trio avec Mikaël Cointepas (Frédéric Bobin, Jeanne Garraud, Vesper Land) à la batterie et Denis Hénault-Parizel (Khaban’) à la contrebasse. On va donc faire un mélange d’anciennes et de nouvelles chansons, juste histoire de défendre ce trio, de montrer le bonheur de rajouter une contrebasse et une batterie à l’accordéon ! Tu sais, je joue de l’accordéon parce que j’ai trouvé avec lui une façon de servir mes chansons, très énergique, à grands jeux de soufflets… mais l’arrivée d’une batterie et d’une ligne de basse me fait un bien fou, moi qui ai grandi, biberonné, ado, dans un monde de rock, de guitares. J’ai aimé Lou Reed et Bowie autant que Renaud et Higelin, et ça, c’est des trucs que t’oublies pas !


GRyF »’ à A Thou Bout d’Chant le jeudi 28 janvier à 20h30
Réservations sur le site internet www.athouboutdchant.com ou par téléphone au 07 56 92 92 89 (nom et nombre de place à indiquer sur le répondeur)

Le site Web de GRyF »’
La page Facebook de GRyF »’

Le Fantastik Show de K!

Pour ses premières dates, le Fantastik Show de K! s’est installé les 12, 13 et 14 janvier à La Scène du Canal – Jemmapes. Comme Fred et moi étions tous les deux présents, et que nous avions tous les deux envie d’en parler, au début nous avons pensé à faire un résumé en commun. Puis finalement, nous avons choisi de raconter ce spectacle chacun avec nos mots et nos images. Alors voilà le Fantastik Show vu par Fred, puis par moi.

Le Fantastik Show vu par Fred:
K2FFin octobre 2015, K! est la tête d’affiche du concert du Téléthon du département de l’Eure. Première fois que je la voyais sur scène, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Mais le fait est que K! m’a laissé sous le charme ce soir-là. Avec un ptit goût de reviens-y. C’est donc tout naturellement que j’ai répondu « oui » à l’invitation de MHB quand elle m’a proposé de venir assister au Fantastik Show de K!, à la Scène du Canal / Jemmapes, en janvier.
Déjà, avant son entrée en scène, c’est le décor qu’on remarque. De bric et de broc, loufoque, baroque, théâtral. Un ptit côté Jules Verne. Un arbre, auquel sont accrochées des têtes de poupées. Des tuyaux, partout, par lesquels sort de la fumée, sans discontinuer. Décor onirique s’il en est. K! arrive sur scène dans le noir, avec une grande capuche qui enveloppe toute sa tête. On aperçoit quand même des lunettes noires, façon steam-punk, avec des petites leds rouges qui clignotent, en rotation. Éclairage violent, blanc, noyé dans la fumée, K! est en plein contre-jour. Le ton est donné, on est tout de suite mis au parfum.

K3F

K! est toute seule sur scène, dans son décor, entourée de ses machines. Ça sonne donc électro. Et moi qui ne suis pas spécialement fan, j’accroche. Sans doute le côté « organique » de son interprétation. Et puis cette voix… Puissante, qui semble parfois venir d’outre-tombe. Mais qui sait aussi se faire très douce, sensuelle, même. Elle prend d’ailleurs un malin plaisir à alterner les deux.

Un concert de K!, ce n’est pas un concert, c’est un vrai spectacle. Il y a un côté très « marionnettes », fantasmagorique, à la « Delicatessen » de Jeunet & Caro, avec « flon-flon » et rires d’enfants. Ça fuse dans tous les sens. K! joue vraiment sur scène, dans le sens premier du terme. Elle prend un plaisir manifeste à être là sur scène, avec le public. Elle aime d’ailleurs interagir avec lui, voire carrément le prendre à parti. Il y a ainsi une « victime » à chaque concert, toujours du sexe masculin, ce qui provoque l’hilarité dans la salle.

K1F

Entre histoires déjantées, où elle passe son temps à découper, par pure jalousie, des femmes pour les mettre en boite, avec des chœurs qui sortent de ballons gonflables, et histoires où elle parle ouvertement de son entre-jambes, du plus vieux métier du monde d’une certaine Candy, junkie à ses heures, K! nous distille des moments beaucoup plus intimistes, clavier-voix, voire… « fleurs-voix », de toute beauté. Séquence émotion.

K! termine son show sur une chanson plus qu’entêtante, et quitte la scène, en laissant le public, seul, avec ce refrain. Pour le rappel, j’allais dire « actualité oblige », mais ça fait juste opportuniste, ce qui n’était pas du tout le cas ce soir-là, parce que c’était juste comme une évidence, cette reprise de Space Oddity, au milieu du public, sur une clavier tout pourri (dixit sa propriétaire), histoire d’en mettre une bonne petite dernière, une qu’on n’aurait pas vu venir. En tout cas, pas aussi grosse que ça.

Dans la catégorie des chansons qui me touchent, il y a celles pour lesquelles je me dis qu’il faut que je les joue, que je me les réapproprie, que j’en fasse ma propre version. Comme une obligation, un impondérable. Et puis il y a les autres. J’en ai 3  ou 4 à bosser, là, je vous laisse.


Le Fantastik Show vu par Marie-Hélène:
KDans son Fantastique ShowK! allie chansons et spectacle. Elle nous raconte la vie en nous plongeant dans un univers à la fois réel et imaginaire. Des morceaux de vie, des lieux, des personnages, et aussi des sujets loin d’être facilement abordable… K!, elle ne t’épargne pas, elle dit ce qu’elle a à dire, elle n’a pas peur des mots. Et toi, selon les moments, tu te remets en questions en fonction de ce qu’elle vient de dire, tu souris de la façon habile dont elle a allégé un sujet délicat, tu es touchée par des mots, par une histoire… Je vous préviens tout de suite, on ne ressort pas indemne d’un concert de K!…. On est retourné, on est chamboulé, et on a chaud, là, au coin du cœur.

Dès la toute première fois où je l’ai vu sur scène, Karina m’a touchée. Ses mots, la profondeur de son regard, son interprétation… Je suis retournée la voir souvent. Au fil du temps, j’ai découvert de nouvelles chansons, vu le projet évoluer et grandir. Alors cette première du Fantastik Show, je l’attendais impatiemment !

Quand les lumières s’éteignent, et que le spectacle commence, personne se sait trop où on va être embarqué. Tous ceux qui connaissent Karina savent qu’elle arrive toujours à surprendre. Alors c’est les yeux et les oreilles grands ouverts que le public attentif, écoute les premières phrases.

« Moi je vous le dis, je ne rêve plus. Je dis j’ai compris la leçon, je contrôle ma fantaisie. Moi je suis guérie, je suis guérie. » Des mots qui ne sonnent pas à la légère, et qui interpellent. Enfants ou adultes, nous avons tous envie de rêver. Dans un monde où tout est de plus en plus formaté, de plus en plus dur, et où il faut rentrer dans des cases, quelle place reste-t-il pour les rêves et pour la fantaisie ? Le premier titre nous place tout de suite dans le contexte. Nous avons des rêves, mais nous avons aussi tous des peurs, des doutes, des « monstres »… Ils sont différents selon l’âge et selon les périodes de nos vies, mais ils sont bel et bien là. Durant toute la soirée, Karina se servira de l’imaginaire pour parler du réel. Chacun interprétera le spectacle à sa façon, mais chacun s’y reconnaîtra.

Ces voix dans Kensigton Park, cette contradiction, le côté gentil, le côté méchant… Ça nous parle à tous. Je revois encore mes nièces de 16 et 18 ans, les yeux qui brillent en la regardant et l’écoutant interpréter ce titre, qui est depuis toujours leur préféré. L’homme libellule apparaît sur scène, avec son corps en écailles. Celui dont l’allure dérange, celui qui fait rire la foule, celui qui sort avec sa cagoule. Pour moi, une des premières grosses claques de la soirée. L’équilibre entre les mots et la musique « circus » prend aux tripes. On a une envie soudaine de l’aimer et de le protéger du regard des gens, cet homme libellule. K2

Arrivent ensuite quelques titres consacrés aux hommes. Vaste sujet ! Parce qu’on a beau les aimer, ils ont quand même une fâcheuse tendance à nous faire souffrir… Mais comme K! n’est pas du style à se laisser faire, elle ne parle pas de l’adultère en s’apitoyant, mais en expliquant tout ce qu’elle a fait à toutes les autres filles, ce qui ne manque pas de faire rire tout le public ! Ça, c’est le côté « décalé » de K! , ou comment réussir à faire rire à partir d’un sujet qui à la base n’est pas drôle. Après avoir mis ce point au clair, elle parle de son homme, d’abord avec beaucoup de délicatesse, puis de façon… Comment dire… Un peu plus cash !

Quelques secondes dans le noir, un lampadaire s’allume, et voici pour moi le deuxième moment fort. Elle commence C’que j’étais belle a cappella. Il est parti, elle a mal… On comprend, on ressent. Les accompagnements s’ajoutent progressivement à la voix et font monter l’intensité du titre, déjà naturellement très fort. C’est beau… Après tant d’émotions, il est temps de s’évader un peu. C’est parti pour un voyage à Alméria. L’Espagne, les déserts des westerns de Sergio Leone, c’est comme si on y était !

À peine le temps de revenir à la réalité, J’observe commence déjà. Cette chanson, il n’y a rien à faire, à chaque fois elle me retourne. Chaque mot, chaque note, le clin d’œil à Jim Morrison. « Can you give me sanctuary, I can’t make it anymore, The man is at the door ». Pour se remettre un peu, changement de ton, on revient dans « l’humour. ». Accompagné de surprenants choristes, K! parle de la crise à sa façon, avec une boîte à couper les gonzesses. Encore une fois, l’art d’alléger un sujet sérieux. Fin du morceau, la salle est plongée dans le noir, puis quelques mots « Ne me laisse pas toute seule, tu sais comme j’ai peur dans le noir ». Une lumière se balance, une drôle d’atmosphère s’installe. « La fée clochette se fait un shoot… » Seul texte du spectacle que Karina n’a pas écrit, La fée clochette de Xavier Durringer prend toute sa dimension avec cette interprétation. Les mots résonnent durs, on est touché par le petit air de la junkie…

La température monte dans la salle pour Entre mes jambes, mais ne vous arrêtez pas uniquement au titre, restez attentif jusqu’à la conclusion « Attention, les hommes méfie-toi, c’est pas ce que tu crois… » Puis, comme s’ils étaient assis là, dans un coin de la scène à regarder le spectacle comme nous, les voix de Michel Simon et Serge Gainsbourg chantant L’herbe tendre résonnent, et font sourire. Pendant ce temps-là, le jardin s’éclaire et laisse apparaître quelques fleurs. Les premières notes sonnent comme par magie. On découvre L’assommoir dans une sublime version totalement épurée. Ce titre, il m’a fait pleurer, souvent. Ce texte, cette intensité. Voilà quoi. K! se réinstalle derrière son clavier pour Le chemin. Le parcours d’une vie, ce chemin qu’on fait en espérant trouver ce qu’on cherche. Perdre du temps en pensant en gagner. S’éloigner, pour finalement comprendre que ce qu’on cherchait était chez soi. Un titre qui touche particulièrement et qui conclut de bien belle manière ce show. Le public fredonne en chœur, pendant que l’artiste quitte la scène.

K3Sous des applaudissements fournis, Karina revient et s’installe dans le public avec un clavier. David Bowie, disparu deux jours avant la première du Fantastik Show est un artiste important pour elle. C’est donc tout naturellement qu’elle a décidé de jouer Space Oddity. Un moment particulier, un moment fort, un moment suspendu. Parfois, il n’y a pas de mots justes pour décrire une sensation. Il faut avoir vécu le moment pour réaliser ce qui s’est vraiment passé. C’est le cas pour celui-là. Tous les gens présents comprendront ce que je veux dire. Pour les autres, désolée… On dit que les absents ont toujours tors, et bien là, c’est tout spécialement le cas !

Pendant toute la soirée, le Fantastik Show s’est déroulé au milieu d’un décor onirique et surprenant, sublimé par de magnifiques lumières. Un spectacle à part entière. À écouter attentivement et à regarder avec des yeux d’enfants. Vous verrez, ça fait un bien fou !

K! a cette faculté incroyable de mettre du baume au cœur tout en racontant la vie comme elle est. Souvent pleine de doutes, souvent dure, mais qu’on peut rendre plus belle en n’oubliant pas de garder un peu de rêve. Pendant une heure et demie, elle nous rappelle qu’on a encore envie de rêver, et qu’on en a besoin plus que jamais au milieu de cette réalité.


Clio & Gauvain Sers – Mon rameau

0

Clio & Gauvain Sers Mon rameau


 

 

Manu Lods au Zèbre le 18 février ! Nouvel album et places à gagner !

2

Mise en page 1Hexagonaute, ici-même, dans tes colonnes à toi que t’as, Manu Lods n’est pas un étranger. Pas un inconnu. Tu sais qu’on l’apprécie beaucoup et permets-moi d’avoir la prétention de penser que l’on a grave raison ! Il a quelques albums au compteur (et lui quelques kilomètres) mais le disque qui sort ces jours-ci, et qu’il présentera le 18 février prochain au Zèbre de Belleville, est un petit bijou que tout a(r)mateur de la chanson se doit de posséder. Et je ne dis pas ça parce que ton serviteur a le plaisir et l’honneur d’être l’auteur de la photo de la pochette, mais tout bonnement parce que ce me semble – comme dirait je sais plus qui – que le Manu a upgradé sévère son écriture. Ces textes… Ses textes… Comment dire…

Je ne te dis rien tiens. Si tu n’as pas entendu les dernières chansons du Lods, viens donc faire le Zèbre avec lui ce 18 février ! C’est l’occasion ou jamais ! Non pas parce qu’il va mourir après, il ne s’appelle pas Michel, mais c’est parce que ce soir-là, il joue dans une formation qui va défroquer plus d’un zouave ! Vise le gratin de musicos ! La team qui a joué sur l’album : Marco Papazian (ouais carrément ! Le vrai !) à la guitare, Rafaël Leroy (pareil !) à la basse, Philippe Draï (t’as vu ?) à la batterie, Christophe Cravero (Pfffff!!!) à l’orgue et au violon, et, comme il se doit, des surprises… Les surprises, franchement, ça te plaira aussi !

En plus, le Manu, en plus d’être doué comme un cochon il est sympa comme tout ! Il t’offre 4 x 2 places pour ce concert ! Toi, t’as juste à envoyer un mail à bibi et c’est ici : hexagone.lemag@gmail.com. Tu écris « Manu je t’aime » en objet et tu laisses tes coordonnées. Après je te dis si t’as gagné.

Voilà, tu sais tout ou presque. Ah non, l’album, il s’appelle Garder le fou rire. On va pas se gêner !


MANU LODS – GARDER LE FOU RIRE
CONCERT DE SORTIE D’ALBUM
Jeudi 18 février à 20h30
Au ZÈBRE DE BELLEVILLE
63 boulevard de Belleville
75011 Paris
M° Couronnes ou Belleville

Attention : le Zèbre ne prend pas de réservations !
Mais vous pouvez pré-acheter vos places auprès de :
Fnac, Carrefour, fnac.com, francebillet.com, carrefour.comou au 0 892 68 36 22 (0,34 €/min)
Prix des places en prévente : 10 €
Sur place : PT 15 € / TR 10 €
Et le lien pour tomber directement sur la page réservation.

Loane, « rechercher l’air dans la musique »

Après avoir sorti Jamais seule en 2008, puis Le lendemain en 2011, Loane travaille actuellement sur son 3ème album. Elle sera sur la scène des 3 Baudets mercredi prochain et y présentera quelques titres de son nouvel album. J’ai découvert certains de ces nouveaux titres il y a quelques semaines, à La Loge, et j’ai été autant bluffée que touchée. On y retrouve toute la sensibilité de Loane, soulignée et portée par des arrangements à la fois électro et épurés. Rencontre avec une artiste authentique qui revient sur son parcours, ses influences, et sa musique.

LoaneHexagone : Quelle est ton histoire avec la musique et d’où est venue ton envie d’en faire ?
Loane : Ça m’est venu sur un Philicorda, un petit orgue qui était chez mes parents. Très vite j’ai essayé de jouer. Je suis restée absorbée et je me suis mise à en jouer tout le temps. Mon père m’a appris quelques accords de base. J’adorais ça, alors ma mère a voulu m’inscrire à des cours de piano, mais on m’a refusée parce que je ne savais pas lire. Je devais avoir 4 ans. Ça a commencé comme ça. Plus tard, j’ai pris des cours de piano jusqu’à l’adolescence. J’avais du mal avec le solfège. C’était compliqué pour moi. Faire de la musique à l’oreille, créer des mélodies, pour m’amuser, c’était facile, c’était du plaisir. Et apprendre à lire les notes c’était comme une langue que je ne comprenais pas.

Hexagone : Quand est-ce que tu as su que tu voulais en faire ton métier ?
Loane : C’est quand j’ai signé avec le label Virgin Music pour mon premier album Jamais seule que j’ai commencé à vivre de ma musique. C’est à ce moment-là que j’ai arrêté de travailler dans la presse pour pouvoir me consacrer à mon album et entrer en studio. Avant j’étais iconographe, j’allais de CDD en CDD, ce qui était assez pratique pour pouvoir me livrer à ma passion à côté. Je ne me suis jamais dit que la musique serait mon métier. Je ne me suis même jamais dit que ça pouvait être un métier. Pour autant j’avais quand même envie de tenter quelque chose, j’étais aspirée par une envie plus profonde de musique, je voulais lui donner plus de place. On me parlait d’un CDI, donc si je n’essayais pas à ce moment-là, je partais vers une autre vie. J’ai alors cherché des dates de concerts et je me suis lancée toute seule.

Hexagone : Quels sont les artistes qui t’ont marquée à cette époque-là ?
Loane : Enfant, j’avais des moments où les sons me touchaient vraiment très fort dans le cœur, dans le ventre, quand j’écoutais par exemple mes 45 tours de dessins animés. La musique, les accords mineurs, les trucs tristes même sans paroles. C’était une sensibilité, une lecture de la musique, qui n’était pas celle du solfège. Après, avec mon frère, on écoutait beaucoup Madonna, les Cure, Michael Jackson et Indochine. À l’époque de 3 Indochine c’était génial. Quand j’étais petite on prenait des casseroles, des raquettes de tennis, moi je prenais l’orgue, et on se refaisait les concerts d’Indochine que mon frère avait enregistrés sur cassettes. Plus tard, je me souviens que pour le jour de mes 22 ans, je suis allée voir le concert de Common pour son album Like water for Chocolate. Je suis sortie retournée de ce concert. Non pas parce que je voulais faire du hip-hop mais parce que j’étais chamboulée par la musique, je sentais cette urgence si présente en moi, ce besoin qui se manifestait de plus en plus dans ma vie. C’est à cette époque que je me suis acheté mon premier ordinateur avec les logiciels Cubase et Reason, juste pour la musique, pour enregistrer mes premières maquettes.

Hexagone : As-tu grandi dans une famille de musiciens ?
Loane : Non pas du tout. L’orgue, c’était celui de ma grand-mère qui était artiste peintre. Elle, par contre, oui. Artiste hollandaise, Jane Van Heekeren, elle peignait beaucoup des femmes, des nus. Elle vivait à Montmartre. Elle, elle était vraiment artiste.

Loane cover album le lendemainHexagone : Tu as déjà sorti deux albums. Peux-tu revenir dessus en quelques mots ?
Loane : Pour commencer mon premier album, il n’y avait que des maquettes au piano. J’ai fait appel au réalisateur Fabrice Dumont, du groupe électro Télépopmusik. On en a fait un album très acoustique. Il y a du piano, des batteries, c’est assez classique et élégant. Mais j’étais déjà attirée par l’électronique. Du coup j’ai emmené mon deuxième album dans cette voie. J’ai commencé à faire moi-même toutes mes démos dans mon home studio, avec des arrangements très 80’s, des beat box et des synthés de l’époque de mon enfance. Donc je me suis mise à apprendre les logiciels, comment tout faire toute seule. Je suis arrivée en studio avec toutes les démos assez poussées, dessinant déjà clairement l’univers du Lendemain. On les a magnifiées avec David Sztanke, qui fait autant de la pop très élégante (Tahiti Boy & The Palmtree Family) que de l’électro complètement fou, et Yann Arnaud qui bossait avec Sébastien Schuller dont j’étais très admirative de la musique. La sensibilité de ces deux réalisateurs a permis de déployer l’album que j’avais envie de faire. Et je devenais co-réalisateur. J’étais très contente de cet album parce que je faisais les sons que j’aimais, l’expérience a été super, du début à la fin, jusqu’au mastering. L’histoire est vraiment belle, les collaborations aussi. Lenny Kravitz chez qui j’apportais les mix de l’album qu’on écoutait ensemble, ou Christophe avec qui nous avons tourné un clip Boby, lui qui a toujours refusé les clips, ce sont de vraies histoires d’Art, une période riche de rencontres et de beaux souvenirs.

Hexagone : Tu as également fait partie du projet « Georges ». D’où est venu ce projet, et quels souvenirs en gardes-tu ?
Loane : Les 3 Baudets souhaitaient faire un spectacle qui dure un mois l’été. Deux amis musiciens et moi avons été contactés pour faire une relecture de chansons de 1947 à 56, en lice avec d’autres groupes. On a proposé une relecture complètement électronique et dépouillée des chansons de l’époque et on a été choisi. On a alors crée Ultra Georges, repris Barbara, Patricia Carli, Brassens, etc… on a joué quasiment tous les soirs. C’était super. J’ai alors découvert ce que c’est que d’être tout simplement interprète, de ne chanter que des mots que je n’ai pas écrits, pendant tout ces concerts, moi qui écris et compose mes chansons. Il y a une liberté là-dedans que je ne connaissais pas. Même le fait de me détacher un peu de mes claviers quand je joue, d’être moins sur les instruments aussi.

Hexagone : Tu es en train de finaliser ton prochain album. Qu’est ce que tu peux nous dire à propos de ce disque ?
Loane : J’ai voyagé pas mal, notamment aux États-Unis. J’ai écouté beaucoup de nouvelles musiques il y a deux ans. De la musique aux influences du nord, Rhye, Shura, Movement, Banks, Hundred Waters, Black Parachute, Hoodlem, Darkstar… Tout comme Peter Von Poehl, Lykke Li ou Sigur Rós que je connaissais déjà. Ce sont des gens qui injectent tant de pureté dans leurs chansons électroniques, une simplicité qui est spécifique à la musique scandinave. Ça m’a beaucoup inspirée d’être dans la pureté, d’épurer mes arrangements. J’en avais beaucoup mis dans le deuxième disque, j’ai eu envie d’explorer l’inverse. De donner plus de place à la voix et à l’émotion, de moins me cacher. Intégrer les silences… Juste quelque chose d’organique, de pur et de léger. Rechercher l’air dans la musique. Quand j’étais aux États Unis, j’ai enregistré beaucoup de choses, beaucoup d’idées, je suis allée dans plusieurs studios. De retour à Paris j’ai retravaillé les sons et l’univers s’est mis en place.

LoaneHexagone : On a déjà pu découvrir quelques morceaux sur scène. Les versions « studio » seront-elles aussi épurées que les versions « live » ?
Loane : Oui, j’aimerais vraiment. J’y tiens. C’est comme ça que j’ai envie de le faire, je n’ai pas envie d’en mettre trop.

Hexagone : Sur scène, tu es accompagnée par Jérôme Plasseraud. Allez-vous toujours tourner à deux, ou est-ce qu’il y aura une formation avec plus de musiciens ?
Loane : Pour l’instant, on joue à deux avec mes programmations électroniques. Mais j’aimerais bien avoir un batteur, un mec qui joue des pads en live. Pour l’instant, c’est encore un peu laboratoire, on expérimente. Je suis allée voir le concert des Fka Twigs, par exemple. J’adore. Il y a deux mecs qui jouent du pad, c’est génial. Il y a des boucles, mais tu ne sais pas trop d’où elles viennent. Qu’est ce qui est joué, qu’est ce qui n’est pas joué ? Pour moi ça a été une révolution.

Hexagone : Tu es auteur, compositeur et interprète. Comment se passe la création ? Qu’est ce qui vient le plus naturellement ?
Loane : La musique vient très naturellement. J’entends des mélodies, des accords. Le texte, c’est plus de travail. Un texte qui sort comme ça en une après-midi, ça m’est arrivé qu’une fois ou deux. La chanson Aimé sur le premier album, m’était venue dans la rue entièrement.

Hexagone : Tu collabores également avec d’autres artistes. C’est quelque chose qui te plaît de te « mettre au service » d’autres projets ?
Loane : J’adore. J’aime partager ce que j’aime faire. Partager la musique, pouvoir apporter de la musique à quelqu’un qui cherche ça, j’adore. C’est un plaisir.

LoaneHexagone : Tu as un souvenir de collaboration qui t’a spécialement marquée ?
Loane : Il y avait eu un moment magique avec Bardi Johannsson. J’étais partie en Islande pour aller travailler sur une chanson, une version de Danser qui n’a finalement pas trouvé place sur l’album, sortie juste sur Myspace à l’époque. C’était une de mes premières expériences de collaboration, c’était génial d’être dans le studio de quelqu’un dont on admire le travail, c’était magique. J’étais comme une gamine. J’étais partie 3 jours toute seule. C’était l’aventure. Donner, partager, avoir envie de faire quelque chose de bien. Comme avec Lenny Kravitz à qui j’avais demandé de corriger les paroles de ma chanson Save us, la veille de l’enregistrement et à qui j’ai proposé de la chanter avec moi le lendemain, il a tout de suite dit « ok. » C’était hors du commun de me retrouver en studio avec lui en train de chanter sur mon titre. Comme avec Rose, pour son single Pour être deux, l’échange s’est fait naturellement. Elle m’a amené le texte, ce soir-là, chez moi, on buvait un verre, on passait un bon moment. Mon ordi était allumé, mon clavier prêt, et la compo est arrivée comme ça, la chanson est née. Ces moments de grâce nous dépassent toujours un peu quand on y pense.

Hexagone : Est ce que dans tes chansons, tu as un titre qui a une place spéciale pour toi ?
Loane : Il y en a une qui me vient. C’est Les châteaux hollandais. En fait cette chanson fait référence à la maison de ma grand-mère hollandaise, dans laquelle j’ai appris à marcher. Elle a été vendue l’année ou je suis partie en tournée pour mon premier album. J’y vivais depuis mes 20 ans, c’était un endroit fantastique situé à Montmartre. Il y avait toutes les peintures de ma grand-mère aux murs, il y avait des sculptures, des petits objets qui datent d’une autre époque dans des vitrines, une immense cheminée, des oiseaux dans le petit jardin, des grands carreaux noirs et blancs au sol… Il y avait plein de choses, c’était beau. C’était un monde à part, ou j’aimais être seule, écrire, rêver. J’ai écrit cette chanson comme pour lui dire merci et qu’elle me manquerait. Avec tous les souvenirs et mon enfance qu’elle garde dans ses murs. Elle m’inspirait, me protégeait, c’est là que j’ai créé les chansons de mon premier album.

LoaneHexagone : Dans tes nouvelles chansons, j’ai eu un vrai coup de cœur sur Normale. « Ce n’est rien qu’une course à l’idéal. Je ne trouve pas d’ordinaire à ma taille. Suis-je bien normale, normale, normale ?… Il faudrait m’y voir, dans cette vie bizarre. Mais ce n’est rien que mon rêve en bataille, l’ordinaire contre l’idéal. Suis-je bien normale, normale, normale ? » Comment est venue cette chanson ?
Loane : Elle est venue à un moment où je me disais que c’était un peu la loose. Un sentiment personnel un jour, où je ne comprenais pas, j’avais l’impression que quelque chose n’allait pas droit. Je n’arrivais pas à m’expliquer ce sentiment, ma vie était plutôt remplie. Je ne comprenais pas pourquoi je ne gardais pas les chaussures à mon pied, comme les autres. Pourquoi je préférais être seule que mal accompagnée alors que tant de personnes savent s’entourer par défaut. Un peu trop sauvage peut être. Être une femme, artiste, libre, indépendante avec des idéaux, des idées, des envies contradictoires aussi, des espérances, ça laisse beaucoup de place, mais qu’est ce qu’on fait avec tout ça ? Comment tout concilier ? Est-ce que c’est normal de se demander tout ça ? Et, c’est quoi une femme normale en fait ? A quoi bon se déguiser derrière des schémas classiques dans lesquels on ne se retrouve pas… à déprimer oui. Peut être que tout le monde se pose des questions comme ça. Je ne sais pas. Dans les périodes de loose, on se sent nul et à part, on a l’impression que c’est trop bien chez les autres et qu’il n’y a que nous pour aller dans des directions bizarres. Heureusement un jour on apprend à s’aimer mieux avec toutes nos ambivalences, nos richesses intérieures, à s’accepter comme on est, à ne plus se juger par rapport aux autres mais par rapport à sa propre vérité.

Hexagone : Quelle est ta définition de la musique ?
Loane : Je dirais, des courbes invisibles avec des couleurs, et qui te font un truc dans le cœur.

Hexagone : Tu fais aussi des collages, avec un oiseau doré. D’où t’es venue cette idée et cette envie de faire ces collages ?
Loane : Durant mes voyages aux États-Unis, j’ai passé beaucoup de temps avec le groupe Wild Belle et Natalie faisait pas mal de collages. J’avais envie d’essayer, du coup, j’ai fait mon premier collage là-bas. C’était une super période, mais comme j’étais loin de chez moi, j’étais moins en contact avec mes amis alors j’ai imaginé un oiseau doré toujours présent, qui m’aide à trouver les réponses, mon Jiminy Cricket. Aussi j’aimais bien l’idée du langage crypté, du langage des oiseaux. Avec l’idée d’un dialogue avec moi-même, dans un langage qui n’existe pas, ces émotions intérieures quasiment impossibles à traduire.

Hexagone : Pour finir, peux-tu me citer deux ou trois artistes que tu conseilles d’aller découvrir ?
Loane : Hein Cooper The real et Hoodlem Old Friend


Loane sera en concert mercredi 27 janvier aux 3 Baudets, 64 Boulevard de Clichy, 75018 Paris.