Festival Chants de Mars. Lyonnais, populaire et convivial depuis 10 ans !

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Photo David Desreumaux

Les Chants de Mars sont le principal festival de chanson francophone lyonnais. Pour sa 10ème édition, du 15 au 19 mars prochains, il propose une programmation tout à fait exceptionnelle avec en tête d’affiche un Christophe Miossec dont le concert est déjà complet depuis ce week-end (je t’avais prévenu dans ma sélection de février qu’il fallait réserver de toute urgence !) Mais pour les amateurs de beaux spectacles il est encore temps de réserver les soirées avec Giedré, Zoufris Maracas et Loïc Lantoine, celui-ci accompagné par les lyonnais du Very Big Experimental Tubifri Orchestra. Buridane chantera avec une chorale d’enfants, à l’Auditorium de Lyon. Mais à côté de ces têtes d’affiches le festival propose de nombreux rendez-vous avec des artistes émergents dans des configurations très variées et A Thou Bout d’Chant organise, en ouverture, une véritable course contre la montre créative avec les « 24 heures du mot ». J’ai rencontré deux des programmateurs du festival : Christine Azoulay de la salle des Rancy et Benjamin Petit du Marché Gare qui nous présentent l’histoire, la ligne directrice et les principales dates de leur festival.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Hexagone : Comment est né le festival des Chants de Mars ?
Christine : Il est né de l’idée de trois MJC lyonnaises de travailler autour d’une esthétique commune, la chanson francophone. Il s’agit de la MJC du Vieux Lyon (salle Léo Ferré), la MJC Confluence qui s’appelait alors la MJC Perrache (salle du Marché Gare) et la MJC des Rancy à la Guillotière (salle des Rancy). Dans chacune de leurs salles elles programment de la chanson.

Hexagone : Ces salles se réfèrent à l’éducation populaire. Comment cet esprit se traduit-il dans un festival de chansons ?
Christine : On est un peu dopé à cet esprit « éducation populaire » qui transpire dans tout ce qu’on fait même si, aujourd’hui, on emploie plus facilement le terme du « vivre ensemble ». On retrouve donc ça dans la mise en avant des pratiques amateurs, dans la dimension d’accompagnement des jeunes artistes, dans l’accessibilité des spectacles par leurs tarifs, dans le travail avec le jeune public mais aussi quand on s’interroge sur les valeurs qu’expriment les artistes.
Benjamin : L’éducation populaire, c’est participer à l’épanouissement personnel des citoyens à travers des activités qui sont hors des institutions comme l’école ou l’entreprise. Nous proposons donc une programmation qui concourt à la diversité culturelle et qui sort des grands circuits de l’industrie musicale avec de grandes têtes d’affiche relayées par les médias nationaux. Nous choisissons les artistes d’abord parce qu’ils sont intéressants sur le plan artistique plus que par leurs relais médiatiques. Nous cherchons aussi à favoriser les pratiques artistiques à travers les ateliers de chant et d’instruments que proposent les MJC. Nous cherchons à motiver les enfants à travers les spectacles auxquels ils assistent et la pratique de la chorale comme on va le faire à l’Auditorium avec Buridane et les ALAE (Accueil de Loisirs Associé à l’Ecole) créés au moment du changement des rythmes scolaires.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Hexagone : Comment le festival a-t-il évolué depuis sa création il y a 10 ans ?
Benjamin : Depuis 10 ans, le festival s’est développé de façon horizontale. Plutôt que de rechercher des têtes d’affiches qui drainent un large public et de grossir verticalement, on a cherché à multiplier les partenaires et à toucher toutes les salles qui proposent toute l’année de la chanson. On a donc multiplié les partenariats avec des lieux de toutes tailles. C’est donc un effet « tâche d’huile » plus qu’un développement pyramidal qu’a connu le festival.

Hexagone : Est-ce facile de se mettre d’accord sur une programmation avec des partenaires aussi différents les uns des autres ?
Christine : On évite bien sûr de se disputer mais c’est vrai qu’on parle beaucoup. On n’est pas dans un consensus mou et chacun défend ses envies et ses goûts personnels. Et souvent, comme on est assez convaincu, on arrive à convaincre les autres.
Benjamin : Pour GiedRé on a beaucoup discuté pour intégrer sa chanson humoristique dans notre programme comme pour Schvédranne, avec sa poésie 2.0, accompagnée de musiques électroniques et de projections sur scène. Ce sont là des sujets de conversation intéressants qu’on a pu avoir.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Hexagone : Quels sont les moments forts de la programmation ?
Benjamin : Il y a Miossec qui va sortir un dixième album en 2016 et il a voulu éprouver sur scène ses nouveaux musiciens et ses nouveaux morceaux avant la tournée qui aura lieu dans les grandes salles. On a l’opportunité de le voir dans une petite salle parce que c’est son choix en tant qu’artiste de jouer dans de petits lieux avant la sortie d’album.
Christine : Loïc Lantoine sera accompagné par un orchestre lyonnais, The Very Big Experimental Tubifri Orchestra. Ils sont très jazz dans l’esprit. C’est l’histoire d’une rencontre entre le Tubifri et Loïc Lantoine, avec son répertoire et tous les arrangements et l’orchestration de cet ensemble lyonnais. Ca fait beaucoup de musiciens sur le plateau et une très belle soirée au Marché Gare.
Benjamin : Zoufris Maracas, on l’a découvert il y a 4 ans aux Chants de Mars, au Marché Gare, et on avait eu un coup de cœur pour ce groupe qui mélange des sonorités sud-américaines et africaines, la salsa et la rumba, le zouc et le reggae tout en écrivant des chansons avec une plume vraiment fine. Ils reviennent cette année dans une plus grande salle, au Transbordeur.

Hexagone : Buridane revient également aux Chants de Mars.
Christine : On lui a proposé un projet inédit avec une chorale d’enfants, sur son propre répertoire, une première pour les Chants de Mars. On la retrouve également le jour d’ouverture du Festival avec A Thou Bout d’Chant. La nouvelle équipe a rejoint le festival et nous a proposé  Les 24 heures du mot . En une journée les artistes vont faire une création artistique autour d’un thème. Ils se voient le lundi et travaillent toute la journée pour une création qui est restituée le mardi.


Le site et la réservation du Festival


Photo de Une : Giedré par David Desreumaux

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