Céline Caussimon, Nicolas Joseph et Virage à droite clôturent l’année à La Blackroom. Un bilan ?

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Et voilà Hexagonaute. Les Soirées Deuxième Génération, c’est fini pour 2015. Céline Caussimon et Nicolas Joseph viennent de fermer le livret 2015. D’ailleurs, ça a aussi commencé en 2015, t’en souvient-il ? En avril, le 11 précisément. Ouais, c’est Garance qui a foulé les planches de la salle la première. En co-plateau avec Nicolas Bacchus.

Photo David Desreumaux
Céline Caussimon – Photo David Desreumaux

On arrive donc au bout d’une première année d’exercice comme on dirait dans une entreprise si on aimait dire des gros mots. On peut prendre 5 minutes pour faire un petit bilan. Qu’est-ce qui marche, qu’est-ce qui foirouille un peu, est-ce qu’on va poursuivre, si oui comment, tout ça tout ça. Et, tout ça.

Une année, six sessions pour Deuxième Génération. C’est la règle que j’avais fixée primitivement. C’est ce qu’on a fait. J’avais dit « un gars / une fille mais pas forcément » et c’est ce qu’on a fait aussi. Mieux qu’un politicard, dans ce sens, on a tenu parole. Remarque, pour le dire joliment avec les mots de Nicolas Jules, « je ne t’ai rien promis et j’ai tenu parole. » Même au-delà d’ailleurs parce que l’on a réussi à glisser des concerts supplémentaires sur la base d’un autre concept que l’on a très modestement appelé, « Une Blackroom pour moi tout seul, » en référence à qui tu sais. On y reviendra un peu plus loin.

Les Soirées Deuxième Génération donc. Qu’est-ce qui marche ? A dire vrai, je flippais ma race quand on a lancé l’idée de faire des concerts privés, à la maison, à Clichy. Faire déplacer le public est chose mal aisée, on le sait, le faire déplacer en banlieue (même pas rouge) relève du gros challenge. Pourtant, il y a le métro et tout comme si on était en milieu civilisé. Mais la barrière est psychologique, c’est comme ça. N’empêche qu’au rang des grandes satisfactions, je cite direct la fréquentation. La salle est certes petite mais c’est pas gagné de réunir à chaque fois 40 âmes pour écouter de la chanson de l’autre côté du périph’ ! Et c’est pourtant ce que l’on a réussi à faire. Grâce à toi lecteur-public ! Content aussi, on l’est, d’avoir réussi à créer un petit réseau de fidèles, fidèles qui tels de bons paroissiens viennent à quasiment tous les concerts. Mais sans Missel. Ça fait plaisir et chaud à mon petit cœur tout bleu, je ne les cite pas pour ne pas les gêner mais ils se reconnaîtront.

Photo David Desreumaux
Nicolas Joseph – Photo David Desreumaux

Un autre plaisir, plaisir que je regarde également comme une réussite, réside dans la pluralité du public. Public de fidèles dont je viens de parler, public d’artistes également, d’artistes fidèles qui plus est, de professionnels et public d’un jour qui vient pour voir telle ou tel artiste. C’est chouette de voir ce mélange. Tout ce petit monde tailler la discute avant et après le concert, ensemble, copains comme cochons. On est là, on échange au coin du bar, dans l’escalier, on boit un verre pendant que le chat réclame des croquettes ou que ma gamine demande à refringuer sa Barbie, on est tous là, présents autour d’une passion qui brise toute gêne et toute retenue de se sentir dans un lieu étranger. Cette passion, c’est la chanson.

Cette chanson que l’on dit mourante, morte, moribonde, chiante, dépassée, poussiéreuse, casse-couilles aussi des fois j’ai entendu, tout ça, on dit tout ça… Ce que l’on constate néanmoins, c’est que cette chanson qui nous plaît, nous anime et fait pousser des ailes à certains, au point de parfois traverser le périph’ un samedi soir à la Porte de Clichy, cette chanson est bien plus vivante, bien davantage une source de rencontre et de partage que l’est la chanson en carton-pâte faite pour embourber les oreilles peu curieuses qui vivent un coma culturel sur les ondes FM ou en suivant les émissions de « TV-pognon-réalité » sur nos chaines pour décérébrés. Pourtant, cette chanson « à l’ancienne » serait-on tenté de dire, dans le sens où elle est faite main, de la création à la distribution bien souvent puisque les maisons de disques ont décidé que le produit commercial insipide et formaté valait davantage que la découverte et l’accompagnement d’un artiste, cette chanson donc est plus que présente. Elle fourmille, elle grouille, elle regorge de talent, elle est protéiforme et bien souvent à 2 pas de chez soi. Oh certes, elle n’avance pas sous d’éphémères et hypothétiques rampes lumineuses, mais sereine, à bas bruit, elle vient augmenter nos petits plaisirs quotidiens par le biais d’oeuvres souvent aussi discrètes que formidables.

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Donc nous autres à Hexagone, on est plutôt du côté des artistes qui éclairent la chanson de leur talent plutôt que du côté de ceux qui voudraient être sous les projecteurs d’un succès d’un jour dopé à l’EPO. Ca tombe bien cela dit, il n’y a que 40 places maxi dans La Blackroom qui accueille les concerts privés que l’on organise tous les mois.

Je t’ai causé plus haut du concept « Une Blackroom pour moi tout seul ». En référence bien sûr à « Un Olympia pour moi tout seul, » album live de Renaud paru au début des années 80. Donc, comme son nom l’indique, le principe consiste à ne recevoir qu’un seul artiste. Ou un groupe. Le concept s’étant invité en cours d’année, il n’y a eu pour le moment que deux sessions sous cette forme : Nicolas Jules en octobre et Virage à droite (Nicolas Bacchus, Stef!, Manu Galure, Lucas Lemauff) tout récemment. Deux moments exceptionnels de l’avis général que je partage si tu veux savoir. Pourquoi un artiste tout seul te demandes-tu ? Je comprends. Je te raconte. La réponse est multiple. Tu sais qu’on fonctionne au chapeau à La Blackroom pour la rémunération des artistes. Non ? Ben maintenant tu le sais. Je me suis rendu compte que pour faire venir un artiste de province, voire de l’étranger, ça coûtait du fric. Bah oui, c’est couillon mais il faut prendre un train, un avion, une bagnole, etc. Ajoute à ça que l’artiste doit aussi pouvoir remplir un minimum sa cassette parce que ça lui permet de bouffer pour la semaine après. Donc, afin de faire face à ces contraintes géographiques, faire passer un artiste seul permet d’absorber les frais de déplacement et rémunérer un peu l’artiste. Sans que ce soit Byzance j’en conviens mais bon, on fait ce qu’on peut… Aussi, le mode « Une Blackroom pour moi tout seul » doit pouvoir permettre d’accueillir un artiste qui n’est plus franchement en émergence et dont la notoriété se paie un minimum. Aussi, faire jouer un groupe avec 3, 4 ou 5 membres devient un petit peu plus envisageable sous cette forme. Voilà, tu sais tout.

Photo David Desreumaux
Virage à droite – Photo David Desreumaux

Je disais en presqu’ouverture que je te parlerais aussi de ce qui n’a pas fonctionné sur ces sessions à La Blackroom. Franchement, pas grand chose n’a pas fonctionné. Au départ, on était un peu léger en aide à l’accueil, au bar avec les seules Flavie et Marion qui trimaient mais depuis plusieurs sessions, avec les renforts de Fred, Sabine et Marion-Ferfo-de-Toulouse, on est plus à l’aise à ce niveau. Comme on n’est pas des pros de la technique en matière de spectacle, on a un peu galèré en son et lumière sur les débuts mais ça commence à tourner correctement à présent. Flavie est passée Maître-Lighteuse niveau IV et moi je suis le type qu’a le son long à carreaux. La seule chose, je dirais, qui reste compliquée à maîtriser, et c’est le même souci un peu partout pour les lieux de spectacles, c’est l’après-concert avec sa « gestion » des relations de voisinage. Passée une certaine heure, on ne peut plus faire de bruit en extérieur, surtout dans une impasse privée, il va falloir apprendre à fumer en silence pour certains ou prendre des Nicorette…

Photo David Desreumaux
Photo David Desreumaux

Voilà ce que je voulais te dire, plus ou moins, sur ces soirées à La Blackroom. Je te ferai un autre blabla un peu plus tard pour te parler plus généralement d’Hexagone, de nos intentions et tout le bazar, mais pour l’activité « Blackroom » c’était dans cette page que je devais t’en causer. Que puis-je ajouter ? Oui, c’est ça, je veux juste dire qu’on ne va pas changer grand chose en 2016 du coup. La Blackroom rouvre ses portes le 23 janvier avec Clio et Gauvain Sers, pour une Soirée Deuxième Génération qui affichait « complet » deux jours après l’ouverture des résas… T’es pas un peu fou Hexagonaute ? Eh ! T’as raison ! La suivante, ce sera le 13 février. Une Blackroom pour lui tout seul ! Mercier de La BAC posera sa veste de survêt’ bleue et redeviendra – le temps d’un concert de goguettes – le vrai Patrice Mercier, accompagné par Clémence Monnier au piano. Ca va être grandiose ! 2016, on t’aime déjà !

Du coup, je n’ai pas encore eu le temps de te raconter les concerts de Céline Caussimon, Nicolas Joseph et Virage à droite mais tu commences à avoir l’habitude.

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